Faïencerie de l'Autruche à Nevers dans la Nièvre

Patrimoine classé Patrimoine industriel Faïencerie

Faïencerie de l'Autruche à Nevers

  • Rue du Singe
  • 58000 Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Faïencerie de lAutruche à Nevers
Crédit photo : Cypris - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne faiencerie, 8 rue Saint-Genest : inscription par arrêté du 29 avril 1946. Four (cad. BP 308) : inscription par arrêté du 28 août 1995

Origine et histoire de la Faïencerie

La faïencerie de l'Autruche, située à Nevers, illustre l'histoire industrielle et faïencière de la ville. Pierre Blanchet, qui avait acquis en 1615 l'atelier Béthléem avec Nicolas Lefebvre, loua en 1619 l'ancienne auberge L'Autruche, rue Saint-Genest, pour y établir un four et ouvrir un second atelier. À la mort de Blanchet en 1625, sa veuve Vincente Dupin lui succéda, puis la location passa en 1633 à Denis Lefebvre, qui fit faillite en 1635. L'atelier fut ensuite exploité par Sébastien Dupont-Saint-Pierre, puis, à partir de décembre 1637, par Esme Godin et Pierre Custode, qui en devinrent propriétaires en août 1643. En mars 1654 ils complétèrent leurs installations en achetant la maison du Puits Georgeon, mais l'établissement fut scindé en deux dès juin 1655 : Pierre Custode et son fils Jean gardèrent les bâtiments d'origine tandis qu'Esme Godin conserva le Puits Georgeon. Après le décès d'Esme Godin en 1683, son fils Claude reprit la location, puis Henri Deselle prit la direction à sa mort en 1695. L'autre branche fut dirigée, à la suite du décès de Jean Custode en 1683, par Marie Renault, puis par Pierre Custode de 1702 à 1708 ; sa veuve Anne-Marie Petit réunit les deux parties en 1708 et dirigea l'ensemble jusqu'en 1728. Louis Custode, puis sa veuve Marie Vallet, assurèrent la continuité jusqu'en 1754, après quoi la manufacture fut gérée par Louis Estienne Pierre Custode de Chaumois, Jean-Jacques Seizier et François Bougarel jusqu'en 1771, date où Custode en prit la direction exclusive avant de la vendre en 1799 à Pierre Marie Enfert. En 1810 la manufacture employait 65 ouvriers ; elle passa en 1827 à la famille Lyons, fut vendue à Pierre Lancelot en 1846, puis exploitée par sa veuve François Pessin jusqu'en 1851. Rachetée ensuite par André Bassinet, elle fut revendue en 1855 à Étienne Marie Héron de Villefosse, qui confia la fabrication à "Tite" Ristori, sculpteur natif de Pise et alors domicilié à Marzy. L'Autruche fit faillite en 1858, fut acquise par le banquier Gustave Grincour puis par Isidore Pierrot jusqu'en 1862. Après douze années d'interruption, Michel Chalandre, décorateur sur faïence, et son beau-frère Zeitvogel relancèrent la production de 1874 à 1878 ; la mort de Chalandre entraîna la dissolution de la société. Il subsiste de l'ancienne faïencerie la maison à façade à bossages située au 8 rue Saint-Genest et le four implanté à l'arrière, côté rue du Singe. Le four, construit au XVIIe siècle et définitivement éteint en 1878, était un four à tirage vertical chauffé au bois, installé au milieu des bâtiments de la manufacture ; il est l'objet d'un classement au patrimoine. Chemisé en briques réfractaires et cantonné de murs épais renforcés par de puissants contreforts, il comportait probablement un sous-sol et deux étages : au sous-sol subsistent le foyer, la fosse d'évacuation des cendres et la sole où étaient disposés les émaux à vitrifier. Les deux étages supérieurs ont disparu, mais la trace des tuyères d'évacuation des gaz et des carneaux laisse entrevoir l'organisation des voûtes sur lesquelles se posaient les pièces émaillées et décorées au premier niveau et les formes en terre crue au second, pour des cuissons proches de 1 000 °C durant deux à quatre jours.

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