Origine et histoire du Musée Vivant-Denon
Le Musée Vivant Denon, musée d'art municipal situé à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), occupe un ensemble de bâtiments disposés autour d'une cour. Il réunit l'ancienne école de dessin de plan rectangulaire élevée en 1820 par Mercadier d'après les dessins de Jacques-François Carbillet, une aile du XVIIIe siècle issue de l'ancien couvent des Ursulines (1757) et une galerie de style néo-toscan construite en 1866. Carbillet, qui avait fondé l'école de dessin gratuite destinée à former artisans et ouvriers, a assuré la décoration intérieure et extérieure. Le bâtiment fut transformé pour servir de musée et inauguré en 1866, organisé à l'origine en deux sections soutenues par des sociétés savantes locales. Le musée prit le nom de Vivant Denon en hommage à Dominique Vivant Denon, dessinateur, graveur, écrivain, diplomate et administrateur considéré comme un précurseur de la muséologie et de l'égyptologie. Le décor de la façade date du début du XXe siècle. Depuis le 5 janvier 2004, le musée est inscrit aux monuments historiques.
Les collections se répartissent principalement entre une section beaux-arts et une section archéologie. La section beaux-arts conserve environ dix mille objets — peintures, dessins, gravures et sculptures — et comprend un cabinet d'arts graphiques largement consacré à Vivant Denon. Elle présente des peintures françaises, italiennes, flamandes et hollandaises du XVIe au XIXe siècle, ainsi que des œuvres de l'école napolitaine des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment Luca Giordano et Corrado Giaquinto, et propose aussi une rare collection de bois gravés illustrant les liens entre culture populaire et culture savante.
Les collections archéologiques témoignent de la présence humaine dans la région chalonnaise depuis une centaine de milliers d'années. La Saône a livré une part importante des pièces du musée, issues notamment de fouilles subaquatiques en rivière et de découvertes locales. La préhistoire y est bien représentée par une série d'outils taillés en silex, parmi lesquels une douzaine de feuilles de laurier en silex découvertes à Volgu en 1873 et considérées comme des chefs-d'œuvre de la taille du silex. Les trouvailles des âges du bronze et du fer attestent de l'importance des activités artisanales, commerciales et culturelles dans la vallée. Les collections gallo-romaines comprennent des éléments d'architecture de pierre, des stèles funéraires et des sculptures, dont un groupe remarquable représentant un gladiateur barbare terrassé par un lion. Les développements récents associent des méthodes de fouilles novatrices et la collecte d'objets ethnographiques en vue de fonder une archéologie comparée des modes de vie liés à la rivière. Le musée vise ainsi à être un outil d'instruction publique illustrant l'histoire locale et le développement des arts et des sciences.