Origine et histoire du Prieuré Notre-Dame
Perché à l'emplacement le plus élevé de la ville close, au‑dessus de la vallée de la Vilaine, l'ancien prieuré bénédictin Notre‑Dame domine les quartiers nord et l'entrée de Vitré depuis les routes provenant de ce côté. Devenu urbain avec l'extension de la ville, il se présente comme un couvent au cœur du secteur sauvegardé et forme un ensemble architectural avec l'église Notre‑Dame. Attesté dès le XIIe siècle, le prieuré a été reconstruit dans les années 1680 par les bénédictins de la congrégation de Saint‑Maur. C'est un monastère urbain du XVIIe siècle organisé autour d'un cloître carré ouvert, par côté, de cinq arcades en plein‑cintre ; les galeries sont intégrées dans les quatre ailes plutôt qu'en appentis. L'aile sud, de faible importance, comporte un prolongement vers l'est destiné à la porterie, et l'ensemble est relié au chœur de l'église par la sacristie. Les façades et la composition intérieure témoignent d'un souci de symétrie et de sobriété, caractéristiques de la Congrégation de Saint‑Maur. Au XIXe siècle, les combles des ailes ouest, sud et est ont été refaits, le jardin potager occidental a fait place à un parc, et un fronton néo‑Renaissance aux armes de la ville marque l'entrée de l'aile est ; le plafond et les portes ouvrant sur le cloître ont été refaits dans le style Napoléon III. À l'intérieur, une salle lambrissée au rez‑de‑chaussée de l'aile nord est classée au titre des objets mobiliers. Le plan du prieuré a été décrit comme rompant avec les schémas conventionnels de l'époque : il n'est pas établi contre l'église mais construit en angles, avec le cloître intégré aux ailes. Le monument jouxte l'église Notre‑Dame et se trouve à proximité du château fort. Le prieuré a accueilli le tribunal et la sous‑préfecture jusqu'en 1926 ; le tribunal d'instance y subsiste encore. Il a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 6 juillet 1987. Depuis la restauration complète de l'aile nord, inaugurée le 21 février 2005, celle‑ci abrite le Centre français du patrimoine culturel immatériel, antenne de la Maison des cultures du monde. La succession des prieurs est documentée de 1138 à 1789. Les biens et revenus connus du prieuré comprenaient des dîmes à La Bouëxière, à Chevré — dont une ferme affermée pour 42 livres au XVIIe siècle — et des dîmes à Sevailles pour 12 livres.