Période
2e quart XXe siècle
Patrimoine classé
La villa, à savoir la maison avec ses terrasses en totalité, y compris l'ajout édifié à l'arrière du mur coupe-vent, le jardin en totalité (terrain d'assiette et tous aménagements architecturés : murs de clôture et de soutènement, allées, escaliers, garde-corps, pavillon hexagonal, bassin, sculptures et éléments décoratifs d'attache, etc...), les façades et toitures des dépendances (cad. E 160 à 164, 1093) : inscription par arrêté du 4 juillet 2014 ; La villa Greystones, sise 16 boulevard de la Mer, à savoir la maison avec ses terrasses en totalité, le jardin en totalité y compris les sculptures et éléments décoratifs conçus pour celui-ci par Alfred Janniot, le pavillon hexagonal en totalité, les murs d’enceinte et les façades et toitures des dépendances, tel que délimité sur le plan annexé à l’arrêté (cad. E 160 à 164, 1093) : classement par arrêté du 8 février 2019
Origine et histoire de la Villa Greystones
La villa Greystones, située 16 boulevard de la Mer à Dinard, a été édifiée par et pour l'architecte Michel Roux-Spitz entre 1938 et 1950. Construite en moellons équarris de granite et en béton, elle présente une toiture-terrasse et une rotonde en porte-à-faux prolongée au-dessus de la mer. Son architecture emprunte au répertoire formel des folies du XVIIIe siècle, visant une ambiance intime et confortable. La villa, jumelle des Roches Brunes, se trouve à l'autre extrémité de la plage de Port-Salut, face à Saint-Malo. Vers 1896, le propriétaire industriel et député Théophile Michau donna au lieu le nom de « Greystones », reprenant l'appellation d'une ancienne demeure implantée à cet emplacement. Héritant du terrain en 1938, Michel Roux-Spitz fit démolir l'ancienne maison pour y bâtir « Greystones 2 » et y demeura jusqu'à sa mort en 1957. Après son décès, la villa fut divisée en plusieurs lots et connut des modifications jusqu'en 2012. Devenue propriété de Yves et Lotus Mahé, elle fut vendue en 2012 à l'homme d'affaires François Pinault, qui acquit également les dépendances et engagea des travaux de rénovation et d'installation d'œuvres d'art. Pinault fit notamment installer la statue du « coup de tête » de Zidane par Adel Abdessemed (bronze de 2,40 m) en août 2014, Rock on Top of Another Rock de Peter Fischli et David Weiss (55 tonnes) en mai 2015, et L'Arbre à la pierre de Giuseppe Penone (13 m, 6 tonnes) en mai 2016. Juchée sur la pointe de la Malouine, la maison domine la mer et s'organise autour d'un jardin d'esprit méditerranéen composé de terrasses, d'escaliers et d'allées sinueuses ornées d'œuvres d'art. Le lieu, clos mais ouvert sur une terrasse orientée à l'ouest, comprend des parterres et un bassin de Neptune au sud où figurent deux sculptures d'Alfred Janniot. La demeure, d'un étage surmonté d'un toit-terrasse, se prolonge par la rotonde en saillie qui abrite le grand salon. Ce salon contient une fresque réalisée entre 1946 et 1950 par Louis Bouquet, composée de cinq tableaux représentant le périple imaginaire d'un homme vêtu de blanc. Les encadrements des baies, le soubassement et la fontaine ornée de bas-reliefs sont en pierre reconstituée selon une technique mise au point par l'entreprise Laford et sont enrichis d'allégories. La façade sur jardin est précédée d'une terrasse centrée par un escalier en fer à cheval. Selon Michel Roux-Spitz, la villa s'articule autour de trois éléments principaux : le jardin, l'escalier intérieur et la fresque. Pour l'installation de Rock on Top of Another Rock, une fondation spécifique a été réalisée sur le belvédère afin d'accueillir la sculpture qui repose à cet endroit. La villa a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 4 juillet 2014, l'inscription couvrant la maison avec ses terrasses, le mur coupe-vent ajouté à l'arrière, le jardin avec ses bâtiments accessoires, ainsi que les sculptures et éléments décoratifs. Par arrêté du 8 février 2019, la villa a ensuite été classée au titre des monuments historiques; le classement comprend la maison avec ses terrasses, le jardin en totalité y compris les sculptures et éléments conçus pour lui par Alfred Janniot, le pavillon hexagonal, les murs d'enceinte ainsi que les façades et toitures des dépendances.