Forges de Syam dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge

Forges de Syam

  • Les Forges
  • 39300 Syam
Forges de Syam
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Forges de Syam
Crédit photo : Ludovic Péron - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Ancien martinet des forges : façades et toitures (cad. U 69) : inscription par arrêté du 22 novembre 1993 - Demeure d'industriel, dite ancien château, des forges de Syam : façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ; dans le corps de logis : escalier principal, cheminée de la cuisine, salle à manger et pièces donnant au sud avec leurs décors au rez-de-chaussée, chambre au-dessus de la salle à manger et chambre donnant au sud avec leurs décors à l'étage ; murs nord et ouest et portail d'entrée (cad. U 67, 68) : inscription par arrêté du 30 novembre 1993 - Château de Syam, dit Villa Palladienne, anciennement dit château Carnot, en totalité, y compris son jardin (cad. U 66, 977 à 984) : classement par arrêté du 19 mai 1994 - Usine métallurgique des forges de Syam : façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ; parc aux fers ; jardins ouvriers ; pavement métallique du laminoir (cad. U 614, 931, 933, 934, 76 à 78) : inscription par arrêté du 19 octobre 1994

Origine et histoire des Forges

L'ensemble métallurgique des forges de Syam, situé au confluent de l'Ain et de la Saine sur la commune de Syam (Jura), rassemble un cas rare en France : deux sites industriels, deux types de logements patronaux et des logements ouvriers. Le site de forges est attesté dès 1690 ; un martinet est mentionné en 1757 et 1788 et la fabrication de faux, réputés dans la région, y a été une activité majeure. La famille Péry rebâtit au cours de la première moitié du XVIIIe siècle le martinet et la première demeure d'industriel, cette dernière portant la date 1719. En 1810, Claude Jobez achète l'ensemble ; son fils Emmanuel et son gendre Étienne Monnier le développent ensuite. Le martinet est transformé en scierie et moulin tandis qu'une nouvelle usine est construite en aval entre 1813 et 1822, puis agrandie ultérieurement ; cette usine comportait notamment un four à réverbère, innovation à l'époque en France. La première demeure patronale est transformée entre 1815 et 1821 par l'architecte Denis-Philibert Lapret. Une seconde demeure, inspirée de la villa palladienne, est édifiée entre 1822 et 1830 par l'architecte Champonnois l'Aîné pour Emmanuel Jobez ; Emmanuel conçoit le projet dès 1825 mais meurt accidentellement en 1828. Dès le XVIIIe siècle, la production exigeait un savoir-faire spécialisé, favorisé par des ouvriers venus du Tyrol ; en 1763 les Péry produisaient plus de 15 000 faux et plus de 60 000 bandages de roues. La concurrence des fontes au coke venue du Royaume‑Uni fragilise l'entreprise au XIXe siècle et conduit à la faillite de Charles‑Joseph Péry le 24 juillet 1810. Pour diversifier, Alphonse Jobez crée une clouterie en 1864, ce qui porte l'effectif de 40 à 70 ouvriers, et met en œuvre des principes communautaires : cité ouvrière, école, dispensaire et installation d'un bureau de poste avec télégraphe en 1885. Alphonse introduit également des élevages nouveaux dans la ferme du domaine et fonde une importante bibliothèque de 30 000 volumes au premier étage de la villa. La clouterie ferme en 1914, mais la spécialisation des produits permet à l'entreprise de traverser les deux guerres mondiales. En 1945, le fabricant de limes UMAS d'Arc‑et‑Senans devient l'actionnaire principal avant la faillite du groupe en 1976. À partir de 1969, une partie de la main-d'œuvre provient du village d'El Hajjyenne au Maroc. En 1976, les forges sont rachetées par le groupe Experton‑Revollier qui engage une modernisation indispensable, tout en maintenant le laminoir daté des années 1900–1905, l'un des derniers de ce type en France et en Europe. Jusqu'à la fin du XXe siècle, l'outil alimente des marchés de produits très spécialisés (serrurerie, automobile, ascenseurs). Le site utilisait historiquement l'énergie hydraulique et le martinet a conservé son apparence malgré l'évolution de ses usages. Les tentatives de reprise échouent et le groupe Experton‑Revollier décide la fermeture du site au début de 2009. Les différentes composantes des Forges de Syam ont fait l'objet de protections successives : inscription au titre des sites le 1er février 1945 pour l'usine métallurgique et le martinet, puis diverses inscriptions et classements aux Monuments historiques entre 1991 et 1994. Un fonds d'archives privées existe et des dossiers détaillent le martinet, l'usine métallurgique et les deux demeures patronales. Un documentaire de François Royet, "Symphonie en Lamineur" (1987), a été réalisé sur le site.

Liens externes