Théâtre Montansier de Versailles dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine urbain Théâtre

Théâtre Montansier de Versailles

  • 13 Rue des Réservoirs
  • 78000 Versailles
Théâtre Montansier de Versailles
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Théâtre Montansier de Versailles
Crédit photo : Lionel Allorge - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le théâtre (cad. AC 240) : inscription par arrêté du 18 avril 1991

Origine et histoire du Théâtre Montansier

Le théâtre Montansier, à Versailles (Yvelines), est un théâtre à l'italienne du XVIIIe siècle situé au cœur du quartier Notre‑Dame, à quelques pas du château et de l'Opéra royal. Il porte le nom de Marguerite Brunet, dite Mademoiselle Montansier, qui en fut l'instigatrice. La salle actuelle, édifiée en moins de dix mois entre février et novembre 1777 par l'architecte Jean‑François Heurtier, fut inaugurée le 18 novembre 1777 en présence de Louis XVI et de Marie‑Antoinette. Heurtier fut assisté par Boullet ; la façade conserve aujourd'hui l'aspect d'origine, à l'exception d'un groupe sculpté de Boullet représentant Thalie et Melpomène qui n'y figura pas. Le projet, inspiré des théâtres de Victor Louis, répondait au souhait de Montansier d'obtenir une salle à l'italienne moderne en forme de rotonde, dite « cercle parfait ». Avant de s'établir au 13, rue des Réservoirs, Mademoiselle Montansier dirigeait une salle de 587 places rue Royale à partir de 1768, après un premier théâtre rue Saint‑Honoré. Nommée « directrice des spectacles à la suite de la Cour », elle bénéficiait du privilège d'exploiter des spectacles dans les résidences royales. La loge royale, située avant‑scène côté Jardin, offrait un accès privé depuis le château, et la reine fréquentait régulièrement la salle avant de se rendre plus volontiers au petit théâtre du Trianon. Montansier habitait au second étage du théâtre, où elle recevait des auteurs et organisait des lectures.

La configuration « en fer à cheval » de la salle favorise la visibilité et l'acoustique, appréciées dès l'origine. Les loges étaient ornées de bleu clair et d'or ; le peintre Bocquet réalisa un plafond circulaire représentant Apollon sur son char entouré de la Tragédie, de la Comédie et des talents lyriques, encadré de guirlandes de fruits et de fleurs. Canot exécuta un rideau de scène en trompe‑l'œil figurant le bassin de Neptune donnant sur l'arrière du théâtre et les loges.

Le théâtre a connu plusieurs campagnes de restauration qui ont modifié et préservé ses décors intérieurs. En 1823 le plafond de Bocquet fut remplacé par une composition avec les neuf Muses et Apollon. En 1834 la ville de Versailles acquit le bâtiment après deux propriétaires privés, puis en 1841 une marquise en zinc et un large trottoir furent ajoutés. La restauration de 1851 confia à Charles Séchan la réalisation du plafond actuel, un treillis de fleurs, tandis que le sculpteur Cruchet signa les décorations sculptées encore visibles aux loges d'avant‑scène, aux moulures, aux cariatides et aux médaillons. Les travaux de 1936 redonnèrent au théâtre ses couleurs d'origine, bleu et blanc rehaussé d'or, conduisirent au retrait de la marquise et à un ravalement de façade, et le théâtre fut inauguré en 1937 en présence du président Albert Lebrun. La grande restauration de 1992‑1993 permit la remise au jour d'éléments décoratifs anciens qui inspirèrent les restaurations ; Fulvio Lanza réalisa une réplique du rideau de Neptune, le foyer fut restauré et des sculptures ajoutées. En mars 2009 la scène et les dessous de scène furent remis en état grâce à des financements municipaux et au soutien des spectateurs, permettant la reprise de spectacles tels que Le Marchand de Venise mis en scène par Jean‑Daniel Laval.

Inscrit au titre des monuments historiques depuis le 18 avril 1991 pour ses décors intérieurs, le théâtre Montansier accueille aujourd'hui un public régional autour d'une programmation mêlant création et diffusion. Certaines coproductions font l'objet de tournées ou de reprises à Paris, et l'établissement participe activement à la vie culturelle versaillaise, notamment aux Journées européennes du patrimoine, à la Nuit de la création et au festival du Mois Molière. En 2017, pour ses 240 ans, il fit l'objet d'une exposition aux Archives communales de Versailles intitulée Le Montansier, un théâtre pour Versailles, accompagnée d'un ouvrage publié aux éditions Gourcuff‑Gradenigo, et proposa des événements spécifiques dans le cadre de cette commémoration.

Depuis Mademoiselle Montansier, trente‑six directeurs se sont succédé ; la direction municipale et des artistes marquants se sont relayés, avec des périodes de gestion et de location à diverses troupes entre 1943 et 1961. Au XXe siècle, des personnalités comme Jean Vilar, Danielle Darrieux et Jean‑Louis Barrault se sont produites sur cette scène, puis Marcelle Tassencourt, nommée en 1961, contribua durablement à son rayonnement en lançant notamment le festival du Grand Trianon, devenu le Mois Molière. Francis Perrin, directeur de 1992 à 2000, initia les grands travaux des années 1991‑1992 ; Jean‑Daniel Laval et la Compagnie de la Reine, puis Geneviève Dichamp et Frédéric Franck, ont assuré des mandats récents dédiés à la création et à la diffusion.

Le théâtre a servi de lieu de tournage pour plusieurs films : certaines scènes d'opéra des Liaisons dangereuses de Stephen Frears y furent filmées en 1988 avant la restauration, la scène finale de La Jeune Fille et la Mort de Roman Polanski y fut tournée en 1994 après restauration, et la salle accueille également la scène finale de Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma. Une anecdote rapportée par Victor Couailhac raconte que Marie‑Antoinette, séduite par l'odeur d'une soupe consommée par les acteurs, aurait demandé à y prendre part, établissant une tradition selon laquelle une part était réservée à la reine lors des représentations concernées. La bibliographie comprend notamment des travaux de Victor Couailhac, Jacques Villard, Patricia Bouchenot‑Déchin, Geneviève Dichamp et Pierre‑Hippolyte Pénet, ainsi qu'un ouvrage collectif dirigé par Pierre‑Hippolyte Pénet publié en 2017.

Liens externes