Origine et histoire de l'Église Saint-Amé
L'église Saint-Amé, ou Saint-Amé-et-Saint-Blaise, est l'église paroissiale de Plombières-les-Bains (Vosges). Elle dépend du diocèse de Saint-Dié et constitue l'une des trois églises de la paroisse Notre-Dame-des-Sources, avec Ruaux (Saint Jean-Baptiste) et Bellefontaine (Saint-Blaise), toutes gérées par un prêtre modérateur. Une chapelle fondée en 1390 desservit la paroisse pendant trois siècles et demi, puis une première église paroissiale, de taille modeste, fut édifiée en 1729 pour remplacer l'édifice primitif devenu ruiné au début du XVIIIe siècle. L'édifice actuel a été reconstruit entre 1857 et 1860 sur un projet de l'abbé Balland et de l'architecte Léon-Charles Grillot, avec l'aide financière de l'empereur Napoléon III et l'avis consultatif d'Eugène Viollet-le-Duc. Dès 1849 la première église fut jugée vétuste et trop exiguë, ce qui entraîna des démarches pour estimer et financer les travaux, notamment une demande de devis et l'autorisation en 1852 d'organiser une loterie finalement tenue en 1856 accompagnée d'une souscription. Malgré des oppositions locales à la dépense, la municipalité sollicita l'empereur, qui approuva la construction sur la rive gauche de l'Augronne, offrit 5 000 francs et participa à l'acquisition de maisons et terrains pour 112 640 francs. La tour-clocher ne fut achevée qu'en 1860, grâce à une aide personnelle de l'empereur ; le maître-autel fut consacré le 18 août 1863 par Mgr Caverot ; la sculpture du portail fut réalisée en 1864 par le sculpteur Maguin et la tribune d'orgue agrandie en 1882 selon des plans de l'architecte Curvat ; l'ameublement complet ne fut achevé qu'en 1905. Le style retenu est un néogothique inspiré du XIVe siècle, en remplacement d'un avant-projet roman. L'édifice adopte un plan basilical ogival, construit principalement en pierre de taille de grès vosgien, avec une élévation intérieure à trois vaisseaux : un vaisseau central qui débouche sur les grandes verrières du chœur et deux nefs latérales plus basses couvertes de voûtes d'ogives. Le transept, de la même hauteur que la voûte principale et formant une croix, libère à l'avant-chœur un volume remarquable. Selon le devis de Grillot, l'édifice mesure 58 mètres de longueur, 16,50 mètres de largeur et 18,50 mètres de hauteur sous voûte, et la flèche culmine à 61 mètres où figure une couronne impériale. La façade occidentale, les contreforts, arcs-boutants et piles sont en pierre de grès ; les voûtains sont en brique ; les bas-côtés sont couverts de toits en appentis, et le chœur ainsi que les bras du transept présentent des croupes, dont une polygonale sur le chœur. La flèche, polygonale, est munie d'arêtiers en fonte ; les pinacles et chapiteaux portent des décors végétaux et des gargouilles ornent la tour-clocher. Le bâtiment reste fragile en raison de la pierre friable, sensible au climat et à la pollution, ce qui impose un entretien constant et exigeant. L'église bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques depuis 1995, son inscription à l'inventaire supplémentaire datant du 20 juillet 1995 et faisant suite au classement de l'ensemble du mobilier en mai 1982. Une restauration complète de la toiture a été réalisée entre septembre 2017 et octobre 2019 grâce aux dons recueillis par l'Association de soutien à la restauration de l'église.