Moulin à eau de Sautret à Feneu en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine rural Moulin Moulin à eau

Moulin à eau de Sautret à Feneu

  • Clos de Sautre
  • 49460 Feneu
Crédit photo : Alexpi93 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Moyen Age, XVIIIe siècle, 1ère moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures de l'ensemble du moulin et de l'habitation du meunier ; l'ensemble des installations techniques et machines du moulin proprement dit ; les sols d'assiette de la chaussée médiévale (avec les vestiges du "grand moulin") (cad. E 362, lieudit le Pré Moulin, 363, lieudit Pré du Chaussereau, 365, lieudit Le Moulin de Sautret) : inscription par arrêté du 19 septembre 2002

Origine et histoire du moulin à eau de Sautret

Le Petit moulin à eau de Sautret, situé à Feneu (Maine‑et‑Loire), est implanté sur une digue d’origine médiévale. Il s’agit d’un moulin seigneurial du XVIIIe siècle, agrandi dans les années 1870, notamment par l’ajout du logis du meunier. De dimensions artisanales, il conserve un équipement traditionnel de meunerie comprenant des meules de pierre et un rouet métallique, auquel se sont ajoutés des matériels datant de la première moitié du XXe siècle. L’activité meunière a perduré jusqu’en 1977 et l’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2002. Le moulin reste doté d’un équipement complet de la fin du XIXe siècle, en état de marche, ce qui en fait un élément important du patrimoine des moulins à eau et des minoteries de l’Anjou.

Le site de Sautré comportait plusieurs moulins : un « grand moulin » mentionné dans des archives du XIIe siècle et un « petit moulin » probablement construit au XVIIe siècle. Il se situe au débouché de la petite rivière de la Suine sur la Mayenne, au pied d’un château d’origine médiévale qui contrôlait l’accès à Angers. Dès le début du XIIe siècle, le fief de Sautré relevait du prieuré du Bignon, tandis qu’un second fief, comprenant le château fort, dépendait du château d’Angers ; le seigneur exercait une influence suffisante pour s’approprier les moulins de la Mayenne. L’emplacement était stratégique : une forteresse de défense relevant du comte d’Anjou y fut établie, accompagnée d’un duit — digue empierrée submersible — et d’un péage au profit du seigneur. Au XIIe siècle, une chaussée fut aménagée pour créer la chute nécessaire au fonctionnement des moulins et une porte marinière permit aux bateaux de franchir la chaussée.

L’exploitation des moulins est documentée par de nombreux aveux du XVe au XVIIIe siècle, notamment l’aveu du 14 mars 1406 de Brient de la Haye Joullain et un aveu du 1er avril 1671 conservé dans le censier du fief du Bignon, qui montre que le prieur percevait la dîme sur les blés et grains moulus ainsi que sur les poissons pêchés dans la rivière. Au XVIIIe siècle, le petit moulin fonctionnait comme foulon à draps alors que le grand moulin produisait de la mouture. Le grand moulin fut détruit par un incendie en 1766 et reconstruit la même année aux frais du seigneur, le comte Goddes de Varennes, et du meunier Joseph François. En 1780, le petit moulin fut reconstruit pour moudre le seigle et le froment, tandis que la chaussée, en mauvais état, fit l’objet de réparations fréquentes.

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