Origine et histoire de l'Abbatiale Saint-Maixent
L'abbatiale de Saint-Maixent-l'École, située dans les Deux-Sèvres, est l'église principale de l'ancienne abbaye de Saint-Maixent, dans la commune du même nom. L'origine du monastère remonte au Ve siècle, quand le moine Agapit fonda une communauté dédiée à Saint-Saturnin, bientôt confiée à Adjutor qui prit le nom de Maixent; le monastère devint une abbaye où Clovis fut reçu et où Maixent mourut en odeur de sainteté. L'abbaye, qui prit ensuite le nom de Saint-Maixent, s'enrichit et acquit une grande renommée grâce aux donations des rois mérovingiens. Léger, qui fut abbé puis évêque d'Autun, fut persécuté par Ébroïn, exilé et décapité ; son corps fut rapporté à l'abbaye et ses reliques sont conservées dans une crypte du VIIe siècle encore visible. Les invasions normandes obligèrent les moines à quitter le monastère, emportant alors les reliques de saint Maixent et de saint Léger, et ils ne revinrent qu'au début du Xe siècle. L'église fut édifiée sur la cellule de Maixent et abritait ces reliques ; elle fut détruite par un tremblement de terre puis plusieurs fois ravagée par des incendies avant d'être rebâtie au cours des XIe–XIIe siècles dans un style roman, conservant néanmoins des éléments plus anciens de la crypte. Au XVIe siècle, l'abbaye et la ville subirent pillages et destructions liés aux affrontements religieux, et l'église fut gravement endommagée par des saccages et des démolitions de piles. La congrégation de Saint-Maur entreprit au XVIIe siècle la restauration et la reconstruction de l'ensemble ; l'architecte François Le Duc, dit Toscane, conserva les bases romanes et releva l'abbatiale dans un style gothique, la crypte étant reconstruite et redécorée lors de ces travaux. Pendant la Révolution, l'abbatiale devint le siège épiscopal du diocèse des Deux-Sèvres institué par la Constitution civile du clergé et porta le titre de cathédrale jusqu'au concordat qui rattacha le territoire au diocèse de Poitiers ; depuis, elle fonctionne comme église paroissiale. L'abbaye connut d'autres usages au cours de l'histoire : magasin de fourrage pendant la Révolution, hôpital durant les Guerres de Vendée et, du XIXe au XXIe siècle, occupation partielle à des fins militaires, une portion ayant été restituée à la ville en 2011. La flèche inachevée du XVe siècle fut remplacée à la fin du XIXe siècle par une flèche plus courte. La succession des abbés est documentée, notamment dans la Gallia Christiana, depuis le fondateur Agapit jusqu'à Jean V de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé. Parmi les éléments remarquables se trouvent les bâtiments conventuels et la nef de l'abbatiale, ainsi que la crypte conservant les tombeaux et reliques des saints patrons. Lieu d'histoire et de patrimoine, l'abbatiale a également servi de décor à des tournages contemporains.