Origine et histoire de l'Abbatiale Saint-Pierre
L'abbatiale Saint-Pierre de Preuilly-sur-Claise, de style romano-byzantin, domine le centre de la commune. Fondée par Effroy, seigneur de Preuilly et de La Roche-Posay, l'abbaye bénédictine est associée, selon les sources, à plusieurs dates : fondation en 1001, achèvement en 1009 et approbation du roi Robert II en 1012 ; la consécration fut assurée par l'archevêque d'Angers Archambaud de Sully et l'église placée sous l'invocation de saint Pierre. De plan en croix latine, l'édifice présente un déambulatoire autour de l'abside qui ouvre sur trois chapelles absidales, ainsi que des chapelles à l'extrémité de chaque croisillon du transept. À la naissance de chaque croisillon s'élevait primitivement une tour abritant un clocher ; une crypte se trouve sous le sanctuaire. Dans la nef, chaque pilier, massif et carré, est cantonné de quatre colonnettes arrondies ; les chapiteaux sont ornés de feuillages, de bandelettes, de figures fantastiques et de représentations humaines. Les murs furent consolidés par des contreforts au XVe siècle. L'abbatiale comprenait une chapelle latérale dédiée à saint Melaine où ses reliques furent déposées ; la châsse d'argent fut saisie à la Révolution, certains restes, dont le crâne, ont été conservés et des reliques réparties entre plusieurs églises de l'Ouest, tandis que l'effondrement du clocher a anéanti la chapelle Saint-Melaine. L'édifice a connu d'importantes restaurations aux XIXe et XXe siècles : après l'effondrement du clocher en 1867, celui-ci fut reconstruit en 1873 et couronné d'une haute flèche couverte de tuiles vernissées, de goût proche des toitures des hospices de Beaune ; les vitraux datent des XIXe et XXe siècles. L'abbatiale est reconnue pour l'originalité de son plan et la richesse de sa sculpture, en particulier ses chapiteaux historiés, ce qui en fait un édifice majeur de l'art roman. Des auteurs tels que Charles Audigé, Constant Moisand, l'abbé Bourassé et Charles Huysmans ont souligné ses particularités, notamment le décalage entre l'axe de la nef et celui du chœur et l'absidiole centrale, interprétée par certains comme la tête inclinée du Christ. Les bâtiments conventuels, situés au sud de l'église, furent vendus à la Révolution ; on y reconnaît encore le logis de l'abbé face à la Claise, des vestiges du cloître intégrés au presbytère dans le prolongement du transept sud et le moulin de l'abbaye près du vieux pont. Classée au titre des monuments historiques par l'arrêté de 1840, l'abbatiale sert aujourd'hui d'église paroissiale ; son éclairage contemporain a été conçu par l'agence Neo Light.