Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Caunes-Minervois dans l'Aude

Crédit photo : Julien de Marchi - Sous licence Creative Commons

Propriété de la commune ; propriété privée

Période

Moyen Age, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Origine et histoire de l'Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

L'abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Caunes-Minervois occupe un domaine dont l'origine remonte à la fin du VIIIe siècle et dont les vestiges sont situés dans la commune de Caunes-Minervois, dans l'Aude. Les fouilles ont mis au jour sous le sanctuaire les maçonneries d'une abside carolingienne et des fragments de sarcophages paléochrétiens réemployés, témoignant d'une occupation chrétienne ancienne. Dès le haut Moyen Âge, le lieu reçoit des reliques et devient un centre de dévotion et de pèlerinage, attirant offrandes et processions. Entre les XIe et XIIIe siècles, l'abbatiale est édifiée selon les formes de l'art roman ; son chevet tripartite, flanqué d'absidioles et terminé par des tours, ainsi que son portail sculpté avec chapiteaux décorés, illustrent cette période. La nef, reconstruite dans un style gothique à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, conserve le plan roman à six travées et des chapelles latérales ajoutées ultérieurement ; la voûte porte la date 1770. Peu d'éléments antérieurs au XVIIe siècle subsistent dans l'enclos monastique : des portions du mur de clôture septentrional attribuables aux XIIe-XIIIe siècles et une tour carrée au sud de l'église, antérieure à 1500. Le logis abbatial, séparé de l'ensemble monastique par la place, a été reconstruit vers 1600 ; ses fenêtres chanfreinées et sa porte en anse de panier appartiennent à cette campagne, tandis que certains éléments en marbre semblent avoir été ajoutés dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Les lieux claustraux ont été profondément remaniés dans la seconde moitié du XVIIe siècle : le cloître rectangulaire présente cinq arcades sur chaque grand côté et voûtes en arêtes avec une voûte par arcade, et le cloître mauriste, construit au-dessus de l'ancien, a laissé apparaître lors de fouilles des sols en galets et des départs de galeries. À l'est du cloître, la grande tour carrée, dite tour du Trésor, abrite le grand escalier, qui ne dessert toutefois pas tous les étages supérieurs. Au XVIIe siècle, l'abbé Jean d'Alibert relance l'exploitation des carrières de marbre rouges de la région, propriété de l'abbaye, qui devient une source de revenus importante et fait connaître le « incarnat » bien au-delà du département. L'abbaye est rattachée à la congrégation de Saint-Maur en 1659 : les mauristes entreprennent une vaste reconstruction parce que les bâtiments claustraux, à l'exception du chapitre, étaient délabrés, et des marchés de travaux documentés datent de 1696 à la fin du XVIIIe siècle. La Révolution entraîne la fermeture du monastère en 1790 et la vente des bâtiments en 1791, l'église étant réservée à la commune ; elle est classée monument historique en 1916 et les bâtiments monastiques sont inscrits à l'inventaire supplémentaire en 1948. Un programme de recherches et de restauration initié en 1983 a permis de mettre au jour l'abside carolingienne en 1985 et d'enrichir le musée lapidaire, puis d'ouvrir le site au public à la fin des années 1990. Depuis, l'abbaye accueille des manifestations culturelles régulières — expositions, concerts et festivals, dont un festival de musique qui se tient dans le cloître et au chevet — et a accueilli des cycles d'expositions contemporaines et de bande dessinée entre 2015 et 2024. Parmi les particularités du site figurent l'abside carolingienne, le chevet roman, le portail sculpté et divers décors baroques témoignant des multiples phases de construction et de transformation de l'abbaye.

Liens externes

L'Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul Domaine de l'ancienne abbaye sur Wikipedia

L'Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul Domaine de l'ancienne abbaye sur Monumentum