Abbaye Blanche de Mortain à Mortain dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye Blanche de Mortain

  • Le Moulin de la Porte
  • 50140 Mortain-Bocage
Abbaye Blanche de Mortain vue aérienne
Abbaye Blanche de Mortain
Abbaye Blanche de Mortain
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Abbaye Blanche de Mortain
Abbaye Blanche de Mortain
Crédit photo : boblenormand - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise, celliers, salle capitulaire, cloître le long de la nef avec trois arcades en retour le long du transept : classement par arrêté du 3 avril 1920

Origine et histoire de l'Abbaye Blanche

L'abbaye Blanche est une ancienne abbaye située à la sortie nord du bourg de Mortain, près de la Cance, dans le département de la Manche, en Normandie. Elle a été fondée pour des religieuses de l'ordre de Savigny en 1105, puis rattachée à l'ordre cistercien en 1148. L'abbaye est partiellement classée au titre des monuments historiques.

Depuis le XIXe siècle, les bâtiments ont connu des affectations variées. En 1822, François Dary, curé de Romagny, rachète l'abbaye abandonnée après la Révolution et y établit un séminaire et un grand scolasticat de philosophie, faisant élever des constructions modernes. La loi de 1905 entraîne la fermeture du séminaire et l'installation d'une colonie de vacances. Pendant la Première Guerre mondiale, l'ensemble est transformé en hôpital militaire pour soldats belges, où plusieurs meurent. Les Spiritains achètent les bâtiments en 1923. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'abbaye sert de caserne allemande de 1940 à 1944 puis abrite une maternité. En 1945, Marcel Lefebvre est rappelé du Gabon pour relever le séminaire de philosophie, qui forme alors de nombreux futurs missionnaires africains et conserve un lien avec le scolasticat de Chevilly. La communauté des Béatitudes occupe l'abbaye de 1984 à mai 2011.

L'abbaye de religieuses bernardines a été fondée par Guillaume, fils de Robert, comte de Mortain et demi-frère de Guillaume le Conquérant, en 1105 (ou en 1112 selon d'autres sources). L'abbatiale, édifiée dans le dernier quart du XIIe siècle, fut consacrée en 1205. Malgré des possessions variées — la baronnie de Montfautrel en Sourdeval et Saint‑Clément, vingt masures sur 280 hectares, bénéfices et dîmes dans de nombreuses paroisses, des fiefs à Romagny, Ger, Reffuveille et Brécey, des tènements, une pêcherie à Appeville, des bois, des moulins, des fourneaux à chaux et à tuiles — l'abbaye n'est pas richement dotée et perd son titre d'abbaye au profit d'un prieuré entre 1350 et 1650. Elle fonde également le prieuré Saint‑Antoine et la Maison‑Dieu éponyme à Domfront.

De la fondation à 1350, trois abbesses sont connues : Sainte Adeline (décédée en 1125), Minguidia et Bergonia. À partir de 1350, les supérieures portent le titre de prieures ; le registre cite notamment Clémence de Sousville, Mathilde, Marguerite Ire de Creuilly, Michelle de Heurcou, Marguerite II d'Argouges, Marguerite III de Cruesli et Guillemine de Valborel. Le XVIe siècle est marqué par le désordre : en 1567 l'effectif n'est que de quatre religieuses au lieu des douze requis, et des réparations sont effectuées en 1612. Aux XVIIe et XVIIIe siècles apparaissent des noms tels qu'Henriette de Quelain, Marie‑Madeleine Marin, Geneviève de La Roque et Anne de Géraldin ; Madame de Lesquen est présente au début de la Révolution.

Parmi les religieuses et personnalités liées à l'abbaye figurent Jeanne Madeleine de Verdun et sa sœur Antoinette Charlotte de Verdun, ainsi que Sainte Adeline, fondatrice et sœur de Vital de Savigny.

Le cadastre napoléonien révèle l'organisation cistercienne classique, avec les bâtiments disposés autour du cloître au sud de l'église ; la construction du petit séminaire a toutefois entraîné la destruction d'une grande partie du bâti d'origine. Subsistent de l'ensemble médiéval la salle capitulaire à deux nefs, le cellier et le cloître roman. L'église abbatiale, datée des années 1170, présente un plan en croix latine avec une nef unique de trois travées, un transept saillant, deux chapelles orientées et un chevet plat ; son architecture relève du gothique primitif avec chapiteaux à corbeilles nues ou à feuilles plates. La salle capitulaire, du XIIIe siècle, est rectangulaire, partagée en deux nefs voûtées d'arêtes retombant sur une file de piliers et ouverte sur le cloître par deux baies en plein cintre. Le cloître conserve deux galeries, dont onze arceaux datent de la fin du XIIe siècle ; ses arcades étroites en plein cintre reposant sur des colonnettes illustrent l'austérité cistercienne.

L'église, les celliers, la salle capitulaire et le cloître le long de la nef, avec trois arcades en retour le long du transept, sont classés au titre des monuments historiques par l'arrêté du 3 avril 1920. Les stalles, en bois taillé des XVIIe et XIXe siècles avec des dosserets du XIXe siècle, sont classées au titre des objets depuis le 28 mars 1980.

Liens externes