Abbaye d'Hambye dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye d'Hambye

  • 7 Route Abbaye
  • 50450 Hambye
Abbaye dHambye
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Abbaye dHambye
Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété privée

Période

4e quart XIIe siècle, 1ère moitié XIIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Ruines de l'église : classement par arrêté du 12 août 1902. Bâtiments de la porterie et le logis abbatial délimités par une teinte rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 10 avril 1925 Salle capitulaire, salle des morts, salles voûtées attenantes ; les cuisines ; boulangerie, pressoir, étables (délimités par une teinte jaune sur le plan annexé au décret) : classement par décret du 16 mai 1925. Enclos abbatial de l'abbaye, y compris la terrasse donnant sur le verger des Moines ; la retenue qui barre la vallée ; le bief des anciens moulins (disparus) et ses aménagements hydrauliques ; les murs d'enceinte qui le délimitent (cad. Hambye C 453 à 458, 1423, 1426 à 1429, lieudit L'Abbaye ; Percy C 1, lieudit Le Pré de l'Abbaye, 2, lieudit Le Taillis de l'Abbaye) : classement par arrêté du 2 mai 1995

Origine et histoire de l'Abbaye

L’abbaye Notre-Dame de Hambye est un ancien monastère bénédictin fondé en 1145 dont les vestiges se dressent sur la commune de Hambye (également signalée en partie sur la commune de Percy) dans le département de la Manche ; elle fut le centre de la seigneurie ecclésiastique de Hambye et est protégée au titre des monuments historiques. Les restes de l’abbaye se trouvent sur les bords de la Sienne, près de la route départementale 51, à environ trois kilomètres au sud du bourg. Fondée par Guillaume II Paynel et peuplée de moines venus de la congrégation de Tiron, l’abbaye connut une période prospère qui se traduisit par de nombreuses donations et par son élection en 1181 comme maison mère de Longues et de Valmont ; elle participa également à la fondation de l’abbaye de Lanthénac en 1249. Après un âge d’or qui dura jusque vers le XIVe siècle, la communauté entra en déclin à partir du XVe siècle et s’éteignit à la fin du XVIIIe siècle. La seigneurie passa par mariage aux maisons d’Estouteville, d’Orléans-Longueville puis de Matignon-Grimaldi. Comme beaucoup d’édifices religieux, l’abbaye devint bien national à la Révolution ; son mobilier fut dispersé et l’église vendue en 1810, servant ensuite de carrière de pierres. Au XXe siècle commencèrent des mesures de protection et des acquisitions privées et publiques : des parties furent rachetées par des particuliers en 1956, puis le conseil général de la Manche acquit d’autres bâtiments en 1964, et l’ensemble fait aujourd’hui partie du réseau départemental des sites et musées, tandis que certains bâtiments conventuels restent en propriété privée. L’église abbatiale, construite principalement entre la fin du XIIe et le XIIIe siècle et achevée au début du XIVe siècle, offre un bel exemple d’architecture gothique primitive reprenant, à plus petite échelle, le plan de Savigny ; elle est orientée selon la tradition en croix latine. Le chœur, composé de deux travées et d’un rond-point, s’ouvre sur un déambulatoire flanqué de cinq chapelles rayonnantes, présente une élévation à trois niveaux et a fait l’objet d’une campagne de restauration en 2009-2010 ; c’est là que sont inhumés Louis d’Estouteville et son épouse Jeanne Paynel. À la croisée du transept se dresse une tour carrée haute de trente mètres qui servait de clocher, et au nord la chapelle Saint-Michel, voûtée d’ogives, conserve une tribune seigneuriale et un chapiteau historié du XVe siècle représentant une scène de chasse. La nef réservée aux frères convers, très élancée, ne fut achevée qu’au début du XIVe siècle ; la façade et une partie de la première travée furent détruites au XIXe siècle et les bases de la façade ont été dégagées lors de fouilles en 2011. Les bâtiments conventuels, datés des XIIe et XIIIe siècles, comprenaient porterie, sacristie, parloir, salle des moines, cuisine, communs et salle capitulaire ; ils s’organisaient en deux ailes parallèles adossées à l’église et en une troisième perpendiculaire, autour du cloître. Le service de cuisine, assuré par moines et convers, est marqué par une grande cheminée dont le linteau porte une portée de 3,90 m ; la cuisine et d’autres locaux transformés après la Révolution ont été restaurés dès les années 1960. La salle des moines, chauffoir et scriptorium, la parloir aux peintures murales datées du début du XIIIe siècle, la salle capitulaire — chef-d’œuvre gothique normand du XIIIe siècle avec deux nefs séparées par un épi central de colonnes en granit — et la sacristie voûtée communiquent encore entre elles et ont bénéficié de campagnes de restauration et de remise en valeur entre 1963 et 2010. Le cloître, qui fermait l’ensemble, fut démonté au XIXe siècle ; des fouilles de 1989 ont mis au jour des sépultures, une partie du mur bahut et permis la réinstallation de deux colonnes d’origine, tandis que d’autres éléments se trouvent réemployés localement. Au sud de la cour subsistent des dépendances agricoles — porcherie, pressoir, charreterie et étables — qui fermaient l’espace réservé aux moines. Le pressoir, de datation incertaine, abrite un tour à pommes et une presse à longue étreinte ; le moulin, dont la fondation est attribuée à Guillaume Paynel et qui existait encore en 1837, a depuis disparu. Les protections au titre des monuments historiques couvrent les ruines de l’église (arrêté de 1902), la porterie et le logis abbatial (1925), la salle capitulaire et plusieurs salles et dépendances (1925) ainsi que l’enclos abbatial et les aménagements hydrauliques (1995). Aujourd’hui, malgré la disparition du réfectoire et du cloître, l’abbaye de Hambye conserve une suite exceptionnelle de salles et de décors qui en font un site majeur du patrimoine religieux en Basse‑Normandie, accessible au public dans le cadre du réseau départemental, les bâtiments conventuels restant toutefois en partie privés.

Liens externes