Abbaye de Beaugerais à Loché-sur-Indrois en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye de Beaugerais

  • Le Bourg
  • 37460 Loché-sur-Indrois
Abbaye de Beaugerais
Abbaye de Beaugerais
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Abbaye de Beaugerais
Abbaye de Beaugerais
Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Nef et ruines du choeur de l'église ; vestiges d'une galerie de cloître : inscription par arrêté du 17 janvier 1938

Origine et histoire de l'Abbaye de Beaugerais

L'abbaye cistercienne de Beaugerais est une ancienne abbaye située sur la commune de Loché‑sur‑Indrois, en Indre‑et‑Loire. Fondée au milieu du XIIe siècle par un ermite nommé Serlon et quelques compagnons, elle bénéficia rapidement de donations locales et de l'appui des chanoines augustins de Sainte‑Barbe‑en‑Auge. En difficulté dans les années 1170, la communauté passa sous la dépendance des cisterciens de Louroux et fit l'objet d'une refondation entre 1177 et 1189 ; l'abbatiale et son autel auraient été consacrés en 1184. Aux XIIe et XIIIe siècles, Beaugerais reçoit de nombreux dons et constitue des possessions qui s'étendent jusque dans l'Indre, tout en restant implantée dans un réseau monastique déjà dense autour d'elle. La prospérité décline au début du XIVe siècle : les revenus se tarissent, des tensions financières et juridiques apparaissent avec le clergé paroissial et l'abbaye subit les effets de la guerre de Cent Ans, avec pillages et réaménagements probables. Vers la fin du Moyen Âge, Beaugerais passe sous le régime de la commende, probablement en 1473, ce qui conduit à une gestion par des abbés‑commendataires, parfois laïcs, et à une érosion du nombre de moines. Michel de Marolles, abbé commendataire au début du XVIIe siècle, ordonne des reconstructions et ralentit temporairement le déclin de l'établissement, qui cependant ne retrouve pas son effectif antérieur. À la Révolution française l'abbaye est fermée : après inventaire les scellés sont apposés en 1790, les deux derniers moines quittent la communauté et les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1792 ; la plupart des constructions sont ensuite démantelées et leurs pierres remployées. Aujourd'hui subsistent la nef de la première abbatiale — amputée d'une travée et privée de transept et de chœur —, quelques pans de murs attribuables à une seconde abbatiale et une petite portion du cloître ; ces vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1938. Implantée en léger surplomb du ruisseau de Beaugerais, en lisière des bois qui constituent la dernière avancée de la forêt de Loches, l'abbaye se trouvait autrefois bien plus insérée dans un paysage forestier alors largement défriché par ses moines. Elle était desservie par un chemin médiéval reliant Montrésor à Châtillon‑sur‑Indre, voie qui a contribué à limiter son isolement et qui pouvait être empruntée par des pèlerins en route vers Saint‑Jacques‑de‑Compostelle. L'abbatiale primitive, dédiée à Notre‑Dame et construite à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, n'obéit pas à l'orientation est‑ouest habituelle : son chœur regarde vers le nord‑est pour s'adapter à la topographie. La nef conservée comporte trois travées aux longueurs proches, rythmées extérieurement par des contreforts et anciennement prolongée d'au moins une travée à l'ouest ; sa longueur actuelle est d'environ 18 mètres pour une largeur inférieure à 8 mètres. Les murs gouttereaux, d'une épaisseur voisine d'un mètre, associent un moyen appareil d'origine et des moellons de réparations ultérieures ; l'intérieur a été fortement modifié par des niveaux et planchers construits postérieurement, mais les voûtes en croisées d'ogives subsistent. Le décor reste sobre, caractéristique de l'architecture cistercienne : on y relève notamment des chapiteaux simples et un bandeau mouluré en dents de scie sous les baies, tandis que le voûtement montre des emprunts au gothique angevin. Une seconde abbatiale, édifiée à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle à l'emplacement du transept et du chœur de la première église, est presque totalement disparue ; quelques éléments de murs et ouvertures pourraient lui être rapportés mais son plan reste inconnu. Du cloître subsistent quatre piliers massifs de la galerie septentrionale, appuyés au mur gouttereau sud‑est de la nef, ainsi qu'une partie de la couverture en appentis; ces vestiges pourraient dater des travaux ordonnés par Michel de Marolles au XVIIe siècle. Les bâtiments conventuels et les dépendances — dortoir, chauffoir, cuisine, logement du prieur, granges, moulin, boulangerie et une chapelle dédiée à saint Jean — sont connus par les textes mais leur implantation précise a été largement effacée ; seule une petite construction plus récente et l'organisation parcellaire rappellent leur emplacement. L'abbaye possédait une basse‑cour au nord‑est de l'enclos et, selon les sources, deux cimetières distincts : l'un réservé aux moines à l'intérieur, l'autre destiné aux visiteurs et pèlerins à l'extérieur. Beaugerais est restée une communauté de petite taille et, si elle a exercé une présence locale — notamment par des processions et une foire au XVIIe siècle — elle n'a laissé aucune trace d'un vaste rayonnement spirituel ni de prieurés dépendants clairement attestés. Les études historiques et archéologiques menées à la fin du XXe siècle, en particulier par Guy‑Marie Oury, Michel Bourderioux et Franck Tournadre, ont permis d'affiner la chronologie et l'interprétation des vestiges malgré l'absence de plans ou d'illustrations antérieurs à la destruction.

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