Abbaye de Beaumont à Tours en Indre-et-Loire

Abbaye de Beaumont

  • 37000 Tours
Abbaye de Beaumont
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Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'ancien logis abbatial, dit Pavillon de Condé, compris dans la caserne de Beaumont : inscription par arrêté du 26 juillet 1946

Origine et histoire

L'abbaye Notre-Dame de Beaumont-lès-Tours, généralement appelée abbaye de Beaumont, est un ancien établissement de religieuses bénédictines situé à Tours, sur l'ancienne commune de Beaumont-lès-Tours, au sud de la rue du Plat-d'Étain. Elle a été fondée en 1002 par Hervé de Buzançais, trésorier de la basilique Saint-Martin de Tours, qui y transféra et dota une communauté de moniales provenant de Notre-Dame de l'Écrignole. Installée sur une montille appelée Belmons ou « Beau Mont », la fondation bénéficiait d'un terrain naturellement à l'abri des inondations dans la varenne entre Loire et Cher. Très vite l'abbaye s'affirme comme la plus importante communauté de moniales de Touraine et développe des domaines et de nombreux prieurés hors de la province. Elle dépend directement du chapitre de Saint-Martin puis, à partir de 1238, relève conjointement du chapitre et de l'archevêque de Tours, situation qui engendre des luttes d'influence au cours des siècles. À la faveur des réformes de la Contre‑Réforme, la communauté adopte la règle des bénédictins réformés de Chezal-Benoît et procède à des travaux et embellissements aux XVIe et XVIIe siècles. Le plan et l'implantation des bâtiments conventuels suivent la disposition traditionnelle bénédictine : église, cloître, salle capitulaire, réfectoire et dépendances regroupés dans la partie occidentale de l'enclos, tandis que l'est est réservé aux jardins, vignes et vergers. L'abbaye connaît plusieurs incendies et reconstructions ; un sinistre majeur survient en août 1784, entraînant la reconstruction de plusieurs bâtiments dès 1785, dont le logis abbatial dit « pavillon Condé », élevé par les architectes Laurent Bourgeois et Étienne Prudent. La Révolution provoque la confiscation des biens, l'expulsion des 46 religieuses et, après la vente par lots, la démolition et la dispersion de la plupart des bâtiments ; seuls subsistent alors le logis abbatial, des écuries et une grange. La grille séparant le chœur de la nef de l'abbatiale est remployée pour fermer la cour de la préfecture d'Indre-et-Loire et fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques ; le logis abbatial est inscrit en 1946. Le site passe ensuite entre diverses mains : nivelé et transformé en potager par l'hospice de Tours en 1866, il est acquis par l'État en 1913 pour l'implantation d'une caserne, puis occupé par des unités militaires jusqu'au début du XXIe siècle ; certains bâtiments accueillent ponctuellement des musées ou des services. Des diagnostics et fouilles archéologiques, réalisés à partir de 2017 et poursuivis en 2019‑2020 puis 2022‑2023, ont considérablement enrichi la connaissance du site : ils mettent au jour un village antérieur à l'abbaye, de vastes zones d'inhumation médiévales et modernes, ainsi que l'emprise et l'évolution des bâtiments conventuels. Les investigations ont permis d'identifier la planimétrie de l'église abbatiale, du cloître, de la salle capitulaire, des cuisines, des caves, d'une glacière, de citernes et de latrines, ainsi que des structures de bâtiments disparus. Le logis abbatial, bâtiment carré en pierre de taille couvert d'ardoise, comporte sous-sol, rez-de-chaussée, étage et combles, des pièces chauffées desservies par un couloir et conserve des éléments décoratifs intérieurs tels que boiseries et escalier ; sa porte d'entrée porte un entablement sculpté soutenu par deux consoles et les restes des armoiries de l'abbesse. À proximité, l'église paroissiale Saint-Jean, d'origine médiévale et remaniée à la fin du Moyen Âge, ainsi que des granges et remises liées aux communs, subsistent partiellement. Le mobilier et les vestiges retrouvés lors des fouilles — porcelaines de Chine, figurines de dévotion, une matrice de sceau, un stylet — témoignent du statut des occupantes et des pratiques religieuses et quotidiennes. L'importance des archives, des inventaires révolutionnaires et des études anciennes, complétées par les recherches archéologiques récentes, permet aujourd'hui de restituer l'histoire et la physionomie de cette abbaye qui a marqué durablement le paysage et la mémoire de la Touraine.

Liens externes