Abbaye de Beaupré à Achy dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Beaupré

  • Beaupré
  • 60690 Achy
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Abbaye de Beaupré
Crédit photo : Chatsam - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1700
1800
1900
2000
1134
Fondation de l'abbaye
1136
Construction des premiers bâtiments
1170
Consécration de l'église abbatiale
XIIe siècle
Aménagements hydrauliques
1736
Reconstruction du moulin
10 mars 1791
Vente comme bien national
XVIIe et XVIIIe siècles
Inondations et destructions
1988
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'entrée monumentale ; les anciens bâtiments réguliers du XVIIIe siècle ; les vestiges du moulin abbatial ; les communs à l'exclusion des éléments du XIXe siècle ; les parcelles formant le sol de l'abbaye. (cad. P 351 à 357, 621) : inscription par arrêté du 24 mai 1988

Personnages clés

Manassès de Milly Seigneur fondateur de l'abbaye en 1134.
Pierre Premier abbé de l'abbaye de Beaupré.
Hippolyte de Béthune Abbé commendataire responsable de la restauration au XVIIIe siècle.
Henry Hubert de Courtalvert de Pezé Abbé commendataire ayant restauré l'église abbatiale au XVIIIe siècle.

Origine et histoire de l'Abbaye de Beaupré

Ancienne abbaye de Beaupré

L'abbaye cistercienne de Beaupré, située à Achy dans l'Oise, a été fondée en 1134 (ou 1135) par le seigneur Manassès de Milly et confiée à l'ordre cistercien. Douze moines venus de l'abbaye d'Ourscamp, elle-même fille de Clairvaux, y installèrent la communauté sous la direction du premier abbé, Pierre. Les premiers bâtiments furent édifiés et consacrés dès 1136 ; l'église abbatiale fut consacrée une fois achevée en 1170. Des bulles papales de reconnaissance furent accordées en 1144 et 1147, et une partie du cartulaire pour la période 1201-1300 est conservée à la Bibliothèque nationale de France.

Implantée dans la vallée du Petit Thérain, la communauté entreprit dès le XIIe siècle des aménagements hydrauliques pour drainer et exploiter ses terres : déviation du cours, creusement de fossés et réalisation de canaux souterrains maçonnés. L'organisation du site répartissait les bâtiments : au sud de la rivière se trouvaient l'abbatiale, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire et le logis abbatial, tandis qu'au nord se trouvaient le vivier, la ferme et le moulin. Les moines étendirent leur domaine par acquisitions, notamment la forêt de Malmifait (acquise pour moitié puis en totalité au milieu du XIIe siècle) et la ferme de Woimaison, donnée en 1140.

L'abbaye connut des périodes de troubles et de sinistres : elle fut ravagée par les troupes anglaises en août 1346 et subit de violentes inondations aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui entraînèrent la destruction partielle de bâtiments et la perte du palais abbatial, transféré ensuite à Woimaison. Des travaux de restauration eurent lieu au début du XVIIIe siècle sous l'abbatiat d'Hippolyte de Béthune ; le moulin fut reconstruit en 1736 et l'église abbatiale fut également remise en état sous l'abbé commendataire Henry Hubert de Courtalvert de Pezé vers le milieu du siècle.

La Révolution entraîna la vente des bâtiments comme biens nationaux : l'adjudication eut lieu le 10 mars 1791, tandis que le moulin fut vendu séparément pour 30 000 livres ; dix moines se trouvaient alors encore sur place. La forêt de Malmifait devint domaniale. Le domaine fut revendu en 1803 à des entrepreneurs qui y installèrent une filature de coton, activité qui cessa en 1824 ; l'abbaye fut ensuite vendue à la démolition, entraînant la destruction de l'abbatiale, du cloître et des bâtiments réguliers. Le moulin, maintes fois réaménagé au XIXe siècle et en grande partie reconstruit en 1868, a été utilisé jusqu'au siècle dernier et se trouve aujourd'hui abandonné.

Sur le plan architectural, ne subsistent que l'entrée monumentale du XVIIIe siècle, une grande salle voutée souvent qualifiée de réfectoire, des vestiges du moulin et des communs transformés en logements. L'ensemble a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques en 1988 ; la protection porte notamment sur l'entrée monumentale, les anciens bâtiments réguliers datés du XVIIIe siècle, les vestiges du moulin, les communs à l'exclusion des éléments du XIXe siècle, ainsi que les parcelles formant le sol de l'abbaye. À la fin des années 1980, un projet de carrière suscita la création d'une association destinée à protéger les vestiges.

Beaupré est fille de l'abbaye Notre-Dame d'Ourscamp. La Gallia Christiana dresse la succession des abbés réguliers et des abbés commendataires, depuis Pierre I (1135-1153) parmi les réguliers jusqu'à des commendataires notables comme Hippolyte de Béthune (1666-1720) et Henry Hubert de Courtalvert de Pezé.

Liens externes