Abbaye de Belleperche à Cordes-Tolosannes dans le Tarn-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Belleperche

  • Route de Belleperche
  • 82700 Cordes-Tolosannes
Abbaye de Belleperche
Abbaye de Belleperche
Abbaye de Belleperche
Crédit photo : Travail personnel - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne abbaye, y compris sa fontaine (cad. ZB 51 : restes des bâtiments (aire du cloître et sols archéologiques) ; 52, 53 : restes des bâtiments (emprise de l'église et sols archéologiques) ; 54, 55 : bâtiment central (façades et toitures, grand escalier avec sa rampe en fer forgé, salle capitulaire, salle à manger et salon de musique au rez-de-chaussée, salle à manger, salon et chambre dite de l'Evêque au premier étage) , partie est du logis et aile en retour ; 71 : fontaine) : classement par arrêté du 29 mai 2001

Origine et histoire de l'Abbaye de Belleperche

L'abbaye de Belleperche, ancien monastère cistercien situé à Cordes-Tolosannes (Tarn-et-Garonne), remonte au XIIe siècle. Un domaine fut offert entre 1130 et 1140, des moines venus de Clairvaux arrivèrent en 1143 et l'établissement, désigné Bella Pertica, est affilié à l'ordre de Cîteaux ; une autre source mentionne Géraud de Salles comme fondateur en 1166. Déplacée ensuite pour être installée au bord de la Garonne, l'abbaye prospéra grâce à de nombreuses granges, vignes et fermes, dont la grange d'Angeville, et atteignit jusqu'à quatre-vingts moines à son apogée. Un important programme de constructions débute au début du XIIIe siècle : église gothique, cloître et salle capitulaire datent principalement de cette période, l'église étant consacrée en 1263. Des éléments architecturaux datés du XIIIe siècle subsistent, notamment un réfectoire en brique et pierre daté vers 1290-1300, une partie de l'infirmerie conservée dans le grenier à grains, et un passage voûté d'ogives à clefs florales daté vers 1255 entre le grand et le petit cloître. Le régime de la commende, introduit en 1454, et les difficultés économiques liées aux guerres franco-anglaises affaiblissent l'abbaye, qui subit aussi l'occupation et le pillage au cours des guerres de Religion en octobre-décembre 1572. Après des dommages importants, l'ensemble connaît une restauration au début du XVIIe siècle ; l'église fait l'objet de travaux et de restaurations entre 1604 et 1614, avec une intervention précisée entre 1610 et 1613. Une fontaine monumentale en rive de Garonne est composée vers 1614 à partir de sculptures et matériaux prélevés sur l'église gothique. Vendue comme bien national à la Révolution et fermée en 1791, l'abbaye est ensuite utilisée comme demeure et exploitation agricole ; plusieurs bâtiments sont démolis ou abandonnés et des éléments mobiliers sont dispersés. L'église est en grande partie détruite entre 1800 et 1840, puis la moitié de l'aile des moines, la salle capitulaire et une partie du cloître sont démolies entre 1845 et 1880. Le cloître est reconstruit au XVIIIe siècle en réutilisant des murs du XIIIe siècle ; les galeries ouest et nord subsistent. Les transformations des XVIIe et XVIIIe siècles sont nombreuses : une cour nord est élevée en 1701 pour assurer la transition entre l'implantation médiévale et les bâtiments en terrasse sur la Garonne, et l'hôtellerie est édifiée après 1730, accompagnée du grenier et de la restructuration d'une aile dite « des jardiniers ». Après 1761, la façade sud est reprise, des percements et de fausses fenêtres peintes apparaissent, l'escalier d'honneur et des salles de réception sont créés, et des modifications intérieures interviennent à l'étage après 1780. Les décors intérieurs comportent un répertoire de gypseries et de stucs : rocaille vers 1750-1765, néo-Louis XIV vers 1780 et ornements « à la grecque » à la fin des années 1780 ; le décor de l'appartement du prieur est réalisé entre 1780 et 1790 pour Charles Denis Filanchère. Aujourd'hui, sont conservés plusieurs ensembles et bâtiments : l'hôtellerie avec chambres d'hôtes, galeries, deux escaliers, salons et salles à manger d'été et d'hiver, la chambre du prieur, un petit appartement abbatial, un grenier à grains à trois vaisseaux, une partie du quartier monastique, un réfectoire moderne et les cuisines. Des éléments architecturaux et mobiliers issus de Belleperche ont été déposés, notamment au musée Ingres-Bourdelle à Montauban, et certains fragments anciens ont circulé dans des collections internationales. Propriété du conseil général de Tarn-et-Garonne depuis 1983, l'abbaye a fait l'objet de restaurations et abrite actuellement un musée des arts de la table ; ses vestiges et la fontaine ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 29 mai 2001.

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