Abbaye de Blanchelande à Neufmesnil dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Blanchelande

  • Blanche Lande
  • 50250 Neufmesnil
Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
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Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
Abbaye de Blanchelande
Crédit photo : Arcisse de Caumont - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

La porterie Saint-Nicolas en totalité, y compris le logis attenant ; les vestiges et le sol de l'ancienne église abbatiale ; le nouveau logis abbatial et les bâtiments conventuels en totalité, y compris l'aire de l'ancien cloître ; les façades et toitures de l'ancien logis abbatial ; les façades et toitures de l'ensemble des dépendances agricoles, à l'exclusion des bâtiments modernes ; l'enclos abbatial avec ses murs, terrasses et jardins, y compris le canal et l'étang (cad. B 36 à 38, 63, lieudit Les Dairies, 39, 41 à 47, 49 à 54, 129, 130, lieudit Blanche Lande) : inscription par arrêté du 27 novembre 2000

Origine et histoire de l'Abbaye de Blanchelande

L'abbaye Notre‑Dame et Saint‑Nicolas de Blanchelande est un ancien monastère de l'ordre de Prémontré fondé au XIIe siècle ; ses vestiges se dressent sur la commune de Neufmesnil, dans la Manche, en Normandie. L'église abbatiale et plusieurs bâtiments conventuels ont été démolis après la Révolution française, et le site est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Les ruines occupent un emplacement à 1,4 kilomètre à l'est du bourg de Neufmesnil, au sud du mont Étenclin.

La fondation initiale se fit à Brocquebœuf, où Richard de La Haye et Mathilde de Vernon établirent un prieuré dédié à la Vierge et à saint Nicolas. Sous la conduite de Renouf, premier abbé connu, la communauté fut transférée sur le lieu dit Blanche Lande, sur les rives du Naudouil ; l'église abbatiale en pierre y fut commencée en 1161 et consacrée à la fin du XIIe siècle. Brocquebœuf devint alors un prieuré dépendant et Blanchelande prit rapidement une place religieuse importante, recevant des donations et desservant plusieurs paroisses.

L'abbaye donna son nom à une fondation en Angleterre et comptait une trentaine de religieux à la fin du XIIe siècle. Les guerres de Religion lui infligèrent des pillages, des destructions partielles et la perte d'archives, et l'abbé Philippe Troussey fut assassiné en 1590. Affaiblie financièrement aux XVIe et XVIIe siècles, la communauté déclinait progressivement et ne comptait plus que cinq religieux à la Révolution.

Déclarée bien national en 1790, l'abbaye fut vendue, ce qui entraîna la démolition partielle des bâtiments conventuels et de l'église, dont subsista notamment le clocher. Au XIXe siècle, Fanny de Robersart acquit le domaine, fit restaurer le logis abbatial — avec un salon richement décoré et une salle à manger aux boiseries sculptées — et accueillit les « sœurs auxiliatrices du Purgatoire », qui y restèrent plus d'un siècle. Dans les années 1990, une utilisation éphémère de la chapelle comme boîte de nuit a modifié temporairement l'usage des lieux, et le site a été vendu aux enchères en 2011.

Parmi les éléments conservés figurent le réfectoire roman du XIIe siècle, la porte Saint‑Nicolas du XIIIe siècle, quelques vestiges de l'abbatiale et l'ancien logis abbatial du XVIe siècle. L'ensemble conventuel et le carré du cloître furent reconstruits au XVIIIe siècle dans un style classique ; le logis abbatial fut achevé en 1740. Les vestiges permettent de reconnaître des voûtements partiellement en croisées d'ogives, des travées et des piles de style roman ; le logis présente encore des éléments de la fin du XVIe siècle ainsi que des décors intérieurs conservés.

L'accès à l'enclos se faisait par la porterie dite Porte Saint‑Nicolas, d'origine médiévale et restaurée au XVe siècle ; une autre porterie, pourvue d'une lucarne et d'échauguettes, ouvrait sur le logis. La porterie Saint‑Nicolas, les vestiges et le sol de l'ancienne église abbatiale, le nouveau logis et les bâtiments conventuels, les façades et toitures de l'ancien logis et des dépendances agricoles, ainsi que l'enclos abbatial avec ses murs, terrasses, jardins, canal et étang, sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 27 novembre 2000. À ce jour, la visite du site n'est pas autorisée.

Au fil des siècles, l'abbaye a possédé terres, pêcheries et droits de patronage sur de nombreuses paroisses et baronnies locales, attestés par des cartulaires et terriers. La liste des abbés connue commence avec Renouf, qui déplaça la communauté à Blanchelande, et s'achève avec Ange‑François de Talaru de Chalmazel, évêque de Coutances, 46e et dernier abbé avant la spoliation révolutionnaire.

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