Abbaye de Bon-Repos à Saint-Gelven en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Bon-Repos

  • D44 Bon Repos
  • 22570 Bon Repos sur Blavet
Abbaye de Bon-Repos
Abbaye de Bon-Repos
Abbaye de Bon-Repos
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Abbaye de Bon-Repos
Abbaye de Bon-Repos
Crédit photo : Binche at fr.wikipedia - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ruines de l'abbaye : inscription par arrêté du 5 janvier 1940 ; Dépendances et vestiges environnant l'abbaye (cad. C 371, 372, 374, 377) : inscription par arrêté du 23 février 1990

Origine et histoire de l'Abbaye de Bon-Repos

L'abbaye Notre-Dame de Bon-Repos est située à Saint-Gelven, dans les Côtes-d'Armor, le long du Blavet (canal de Nantes à Brest à cet endroit). Elle a été fondée en 1184 par le vicomte de Rohan, Allain (Alain III), qui y installa des moines cisterciens. L'ensemble fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 janvier 1940. Des ruines datées des XIIIe et XIVe siècles subsistent, tandis que les dépendances et vestiges alentour appartiennent aux XIVe et XVIIIe siècles. De l'ancienne abbaye ne restent qu'un pilier de l'église, daté du XIIIe siècle, et les murs des bâtiments claustraux ; le reste fut détruit après la vente comme bien national en 1791 et ses matériaux réemployés localement. Au XVIIIe siècle les chapiteaux à feuillages des colonnettes du pilier furent remplacés par des chapiteaux doriques. La fondation répondait à la fois à une légende locale et à des motifs politiques, économiques et religieux : la légende rapporte l'apparition de la Vierge au vicomte, tandis que la famille de Rohan cherchait à implanter une nécropole et à mettre en culture des terres récemment acquises. Les donateurs firent d'importantes libéralités : le vicomte céda plusieurs villas et fermes ainsi que des droits sur la forêt, les étangs et le Blavet, et son épouse Constance donna l'église de Foleborne avec ses dépendances. Entre le XIIIe et le XVIe siècle l'abbaye prit de l'essor grâce aux donations et au travail des moines, qui ouvrirent notamment des granges et virent leurs possessions s'étendre sur vingt-sept paroisses et trèves. La prospérité se traduisit par la création de domaines congéables et par une position de domination féodale sur les paysans locaux. Les moines construisirent ou entretinrent des franchissements du Blavet ; l'actuel pont à dix arches, daté du XVIIe siècle, remplace probablement un ouvrage médiéval et permit à l'abbaye de contrôler le passage et de percevoir des péages. La crypte de l'église abbatiale servit de sépulture à treize vicomtes de la famille de Rohan et à plusieurs de leurs épouses jusqu'en 1516. À partir de la fin du XIVe siècle la richesse temporelle entraîna un relâchement des mœurs et des interventions de l'autorité cistercienne, puis la décadence se poursuivit aux XVe et XVIe siècles malgré des rappels à l'ordre et des enquêtes. En 1516 l'abbaye passa au régime de la commende : les abbés nommés par le roi percevaient les revenus sans résider et confiaient la gestion à un prieur, amorçant une longue période de déclin. L'essor du protestantisme régional, les saisies par des seigneurs locaux et les difficultés de perception des dîmes affaiblirent encore l'établissement, qui connut pillages et occupations armées aux XVIe et XVIIe siècles. À la fin du XVIIe siècle l'abbé Philippe-Alexandre de Montault de Saint-Geniès entreprit la reconstruction des bâtiments conventuels et fit édifier de nouvelles dépendances au début du XVIIIe siècle, redonnant temporairement de la prospérité à Bon-Repos. La Révolution mit fin à la vie monastique : les derniers moines s'enfuirent en 1789, l'abbaye fut inventoriée puis vendue comme bien national en 1791, son mobilier dispersé et son orfèvrerie envoyée à la fonte. L'édifice changea de propriétaires, servit d'établissement industriel puis de caserne pour les chouans, fut pillé à plusieurs reprises et devint une carrière de pierres employée pour des constructions voisines, dont l'église de Saint-Mayeux. Après des décennies d'abandon et de dégradations, les ruines furent rachetées au milieu du XIXe siècle par le comte Henri de Janzé, puis passèrent par héritage à des familles locales. Au XXe siècle l'abbaye resta en ruines jusqu'à la création en 1986 de l'association des Compagnons de l'abbaye de Bon-Repos, qui organisa des chantiers de déblaiement et de restauration. Une étude de faisabilité menée en 1989 par l'architecte en chef des Monuments historiques permit de programmer un vaste chantier soutenu ensuite par des financements locaux, nationaux et européens ; le site fut récompensé par le second prix des « Chefs-d'œuvre en péril ». Les travaux ont conduit à la rénovation totale de l'angle sud-est, au dégagement du cloître et à la consolidation de plusieurs bâtiments, et le domaine sert aujourd'hui à des visites, expositions, résidences d'artistes et animations pédagogiques. Racheté en 2014 par le conseil départemental des Côtes-d'Armor, le site accueille entre 10 000 et 20 000 visiteurs par an et fait partie depuis 2016 d'un réseau départemental de sites culturels. Chaque été un spectacle son et lumière, créé en 1988 et renouvelé en 2017, met en scène l'histoire locale sur une vaste scène avec de nombreux bénévoles. Sur le plan architectural subsistent des éléments de l'église du début du XIIIe siècle (mur sud du chœur et partie du croisillon sud) ; le logis abbatial et une partie des bâtiments monastiques correspondent aux reconstructions du début du XVIIIe siècle. Quelques dépendances sont en meilleur état, comme les écuries du XVIIIe siècle et le portail de la ferme du XIVe siècle, tandis que des boiseries et objets mobiliers de l'abbaye ont été réemployés dans des églises voisines et que le clocher en pierre a été remonté à Saint-Mayeux. L'organisation des bâtiments suit le plan cistercien traditionnel : un quadrilatère autour du cloître, l'église au nord, des galeries et un corridor desservant le dortoir, et un logis-porche du XVe siècle pour le portier. Le logis abbatial présente une façade sobre inspirée des châteaux de son époque, structurée par trois avant-corps et des travées rythmées de lucarnes, et conserve à l'intérieur un vestibule axial, une grande salle de compagnie, des appartements et une cuisine avec cheminée, four et passe-plats.

Liens externes