Période
1ère moitié XIIe siècle, XIVe siècle, 2e moitié XVIIe siècle, milieu XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Aile ouest dite Le Château et aile sud jusqu'au pigeonnier inclus, à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 13 janvier 1953 - Eglise : classement par arrêté du 14 janvier 1953 - Façades et toitures du prieuré Notre-Dame de Cassan (grand bâtiment dit Château avec ses ailes en retour encadrant la cour de l'ancien cloître, à l'exclusion des anciens bâtiments des hôtes et des communs en prolongement à l'est) , y compris les ferronneries, la cour de l'ancien cloître (limitée par le corps central, ses ailes en retour et par son mur de clôture à l'est) , sa grande galerie au rez-de-chaussée, le grand escalier avec sa rampe en ferronnerie, le grand salon aux boiseries (ancien réfectoire) , les terrasses avec leurs ferronneries, le jardin (parcelles 106 et 107) avec les constructions qu'il abrite, y compris le pavillon sud-ouest (parcelle 108) (cad. AH 106 à 108, 117, 118) : classement par arrêté du 26 janvier 1998
Origine et histoire de l'Abbaye de Cassan dit " château "
Le prieuré de Cassan, également appelé abbaye ou château de Cassan, se situe à Roujan dans l'Hérault. Il a été fondé au XIe siècle par une donation de la famille Alquier et a accueilli des chanoines venus du chapitre de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. La communauté, suivant la règle de saint Augustin, connut son essor sous le prieur Guiraud et se dota d'une église prieurale consacrée en 1115. Le monastère s'enrichit de nombreuses reliques, attira des dons et servit de nécropole à la noblesse régionale, étendant son patrimoine sur de nombreuses communes. Au XIIIe siècle, le pape Innocent III accorda l'exemption au prieuré, le plaçant sous l'autorité directe du Saint-Siège, et en 1268 les chanoines reconnurent le roi de France Louis IX comme suzerain, d'où l'appellation de prieuré royal. Les épreuves du XIVe siècle — peste noire et guerre de Cent Ans — conduisirent à la fortification des bâtiments et à une diminution des effectifs, situation aggravée plus tard par les destructions liées aux guerres de Religion. Au XVIIe siècle, le prieuré fut rattaché à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris et confié aux génovéfains, qui engagèrent des travaux de restauration et reconstruisirent le corps de logis. Les bâtiments médiévaux furent largement remaniés ou remplacés au XVIIIe siècle : un palais conventuel fut édifié entre 1754 et 1758, peut‑être par un membre de la famille Giral, tandis que l'église conserva, malgré des aménagements, son chevet roman. À la Révolution les chanoines furent expulsés et le prieuré vendu comme bien national, prenant l'appellation laïque de « château de Cassan ». Aux XIXe et XXe siècles, le site connut plusieurs propriétaires et fut acquis par l'État, qui y installa des centres de formation. L'État racheta l'édifice en 1946 et il fit l'objet de diverses affectations avant d'être cédé à des propriétaires privés; en 1994 une société privée a racheté l'édifice en exprimant la volonté de le réhabiliter et de l'ouvrir au public. L'église et plusieurs ailes et éléments du prieuré bénéficient de protections au titre des monuments historiques : des classements et inscriptions ont été prononcés à partir du 14 janvier 1953, et un classement complémentaire concernant façades, toitures, ferronneries, cour du cloître, grande galerie, grand escalier, boiseries du grand salon, terrasses et jardin date du 26 janvier 1998. Le site est ouvert à la visite et accueille des événements culturels et des expositions.