Abbaye de Champagne à Rouez dans la Sarthe

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Champagne

  • L'Abbaye de Champagne
  • 72140 Rouez
Abbaye de Champagne
Abbaye de Champagne
Abbaye de Champagne
Crédit photo : Louis Boudan (fl. 1687–1709) Descriptiondessinateu - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

L'aile occidentale, ainsi que les boiseries de l'étage, la porte d'entrée et les deux pavillons XVIIIe siècle : inscription par arrêté du 4 octobre 1932

Origine et histoire de l'Abbaye de Champagne

L'abbaye de Champagne est une ancienne abbaye cistercienne située sur la commune de Rouez, dans le département de la Sarthe. Elle a été fondée en 1188 par Foulques Riboul, seigneur d'Assé, qui fit venir des moines de l'abbaye de Savigny, ralliée à l'ordre cistercien en 1147. Le site, arrosé par deux ruisseaux et doté d'une source, permit l'aménagement d'étangs, l'installation d'un moulin et l'alimentation en eau potable des religieux, et se trouvait à l'écart des villages voisins de Rouez, Crissé, Conlie et Tennie. L'abbaye conserva les armoiries de son fondateur. Protégée par la famille fondatrice et par d'autres seigneurs, elle s'enrichit rapidement et possédait à la fin du XIIIe siècle des biens sur une cinquantaine de paroisses du Maine. Les troupes de Philippe Auguste ayant endommagé l'église abbatiale, celle-ci fut reconstruite au XIIIe siècle et consacrée le 24 octobre 1261 par l'évêque du Mans Geoffroy Freslon. Comme dans beaucoup d'établissements religieux, Champagne devint nécropole pour des familles bienfaitrices, notamment la famille de Beaumanoir; Guy de Lavardin-Beaumanoir y fut inhumé avec son épouse Jeanne d'Estouteville. À partir du XIVe siècle la prospérité déclina et les domaines de l'abbaye se réduisirent pendant au moins un siècle. Au XVIe siècle l'abbaye passa sous le régime de la commende, l'abbé devenant un laïc noble nommé par le roi ; parmi les abbés commendataires figurent le cardinal de Retz et plusieurs membres de la famille de Gondi. Au XVIIe siècle, Champagne adhéra à la réforme dite « de l'étroite observance » lancée par Rancé, mais cette réforme n'empêcha pas le déclin et, à partir de cette époque, l'abbaye ne disposa plus de convers. En 1768 elle ne comptait que sept moines ; à l'approche de la Révolution il ne restait plus que huit moines en plus de l'abbé. Vendue comme bien national en 1791, la plupart des bâtiments furent détruits ; seules les ailes ouest et sud furent conservées et transformées en exploitation agricole, comprenant notamment le cellier, les cuisines et la salle à manger des convers. Achevés en 1899, ces bâtiments furent acquis par la famille Luzu, propriétaire actuelle. En 1932 l'aile occidentale, incluant des boiseries d'étage, la porte d'entrée et deux pavillons du XVIIIe siècle furent inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Des travaux de restauration ont commencé en 1981 et une activité de ferme-auberge a contribué à leur financement. L'abbaye de Champagne est fille de l'abbaye de Savigny. Parmi les abbés figure Léonore d'Estampes de Valençay, mort à Paris le 8 avril 1651 à l'âge de 62 ans et titulaire de plusieurs bénéfices ecclésiastiques.

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