Abbaye de Clairac dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Clairac

  • 7 Place de l'Église
  • 47320 Clairac
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments de l'ancienne abbaye avec, en totalité, le cloître, la tour et les caves ; sol de la cour avec son mur de soutènement (cad. AB 821) ; parcelles AB 823 et 825 situées en bordure du Lot (les bâtiments situés sur la partie nord de la cour étant exclus de la protection) : inscription par arrêté du 25 avril 1996

Origine et histoire de l'Abbaye

L'abbaye Saint-Pierre de Clairac, située à Clairac (Lot-et-Garonne), est une ancienne maison bénédictine dont l'origine est ancienne mais incertaine. La tradition attribue sa fondation à une charte attribuée à Pépin le Bref ou, selon une autre source, à une donation de saint Avit, mais ces hypothèses restent contestées et invérifiables ; la titulature même de l'abbaye (Saint-Pierre-et-Saint-Paul ou Saint-Pierre-ès-Liens) est également incertaine. L'importance de la fondation se mesure toutefois à l'étendue de ses possessions et à son rôle local : les moines furent seigneurs temporels de Clairac, de Laparade et de Nicole, maîtres de cinq prieurés (Marmande, Tombebœuf, Marsac d'Arasse, Clermont-Dessous et Puyguiraud) et décimateurs et curés primitifs d'une cinquantaine de paroisses. Le premier abbé connu apparaît dans les sources en 1068 ; au fil des siècles plusieurs abbés prennent part à des affaires ecclésiastiques et politiques locales, et l'abbaye subit des dommages lors des conflits médiévaux et de la guerre de Cent Ans. Sur le plan architectural, l'aile sud donnant sur le cloître paraît la plus ancienne conservée, peut‑être du XIIe siècle, les caves sont vraisemblablement du XIIIe siècle et la tour sud‑ouest du XIVe ou du début du XVe siècle, mais un examen plus approfondi du bâti serait nécessaire pour préciser ces datations. Au XVIe siècle l'abbaye devient l'un des foyers précoces de la Réforme dans l'Agenais, notamment sous l'abbatiat de l'humaniste Gérard Roussel ; la communauté et la population locale basculent massivement vers le protestantisme, l'abbaye est pillée et en partie démolie au cours des guerres de Religion, et elle subit de nouvelles destructions en 1574. En 1604 Henri IV donna l'abbaye au chapitre de Saint‑Jean de Latran ; à partir des années 1620-1630 des travaux de restauration et des aménagements successifs donnent aux bâtiments l'aspect général attesté par des rapports des dernières décennies de l'Ancien Régime. Réquisitionnée pendant la Révolution, l'abbaye fut vendue comme bien national en 1799. Au XXe siècle les locaux furent utilisés pour une école navale entre 1942 et 1945, puis transformés en lycée jusqu'au début des années 1980. Après cette période, l'abbaye accueillit un musée privé consacré à la vie monastique présenté par des automates ; ce site a connu ensuite plusieurs changements de statut et de propriétaires. Les bâtiments monastiques font l'objet d'une protection au titre des monuments historiques depuis 1996.

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