Abbaye de Clarisses-Urbanistes à Montigny-lès-Vesoul en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Clarisses-Urbanistes

  • 3-5 Cour de l'Abbaye
  • 70000 Montigny-lès-Vesoul
Abbaye de Clarisses-Urbanistes
Abbaye de Clarisses-Urbanistes
Abbaye de Clarisses-Urbanistes
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Abbaye de Clarisses-Urbanistes
Abbaye de Clarisses-Urbanistes
Abbaye de Clarisses-Urbanistes
Crédit photo : Ginette Mathis - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété privée ; propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Abbaye, y compris le clos et les anciens communs du quartier abbatial (cad. AB 310, 311, 98, 329, 328, 327, 83, 85 à 92, 324, 323, 322, 309, 306, 308, 95, 307, 377, 82, 72, 71, 73, 100) : inscription par arrêté du 9 novembre 1994 - Ensemble des maisons canoniales subsistantes de l'abbaye, y compris le cas échéant leur jardin ; église abbatiale ; quartier abbatial ; cour, y compris les murs de soutènement sur la rue au sud, et jardin en contrebas de l'entrée ouest (actuelle parcelle no 100) (cad. AB 310, 311, 98, 329, 328, 327, 85 à 92, 324, 323, 322, 309, 306, 308, 95, 307, 377, 100) : classement par arrêté du 25 avril 1997

Origine et histoire de l'Abbaye de Clarisses-Urbanistes

L'ancienne abbaye de Clarisses-Urbanistes, dite aussi abbaye de Montigny-lès-Vesoul ou « abbaye des dames nobles », se situe à Montigny-lès-Vesoul, en Haute‑Saône. Issue d'une initiative d'Héloïse de Joinville, elle a été fondée en 1286 au lieu-dit « Champ de Blacon » et dotée de biens et de dîmes à Montigny, Chariez, Montsote et à la Grange-du-Bois. L'ensemble se composait du quartier abbatial, d'une église et de dix‑huit maisons autour d'une cour. À l'origine communauté de clarisses urbanistes, elle a évolué en un chapitre de dames nobles au XVIIIe siècle. Les religieuses vivaient dans des maisons particulières proches de la chapelle et ne se réunissaient que pour les exercices de piété ; longtemps la seule condition requise était la noblesse paternelle, mais un règlement de Louis XV en 1731 a imposé quatre quartiers tant du côté paternel que maternel. La profession était ouverte à partir de quinze ans et la dot s'élevait à 1 333 livres, soit 2 000 francs de Bourgogne ; l'habit était noir avec une ceinture blanche et, à partir de 1740, les moniales portaient le titre de chanoinesses, le chapitre devant compter dix‑huit titulaires plus des surnuméraires, et atteint trente‑deux membres en 1789. L'abbaye a été à plusieurs reprises ravagée : par les Routiers en 1356, par les Écorcheurs en 1437, incendiée par Tremblecourt en 1595, abandonnée pendant la guerre de Dix Ans dans les années 1636‑1648, puis de nouveau détruite en 1686, ce qui a fortement réduit ses ressources. Faute de moyens suffisants, un traité de 1699 a autorisé les religieuses à construire à leurs frais des maisons transmissibles à une « nièce » choisie, selon une disposition imposant une organisation harmonieuse des façades autour d'une cour et un jardinet à l'arrière de chaque logement. Le chapitre noble n'était pas une clôture conforme au décret tridentin de 1563 ; après des luttes juridiques avec les Franciscains, des lettres patentes de 1732 ont reconnu sa spécificité et instauré un nouveau règlement. Les bâtiments conservés datent principalement du XVIIIe siècle, avec des vestiges antérieurs comme le portail de l'abbatiale portant la date de 1556, réemployé en fenêtre de sacristie. Les reconstructions se sont déroulées en plusieurs campagnes au cours du XVIIIe siècle : l'église a été édifiée par l'architecte Jean‑François Tripard entre 1725 et 1729, un retable y a été réalisé par Jacques François Marca en 1737, la maison abbatiale a fait l'objet d'une expertise en 1756 par Nicolas Nicole puis d'un important réaménagement en 1769 par Jean‑Charles Colombot, qui y a conçu notamment le grand escalier aux ferronneries frappées des armes de l'abbesse Marie‑Charlotte Tricornot du Trembloy. À la Révolution française, les biens de l'abbaye ont été déclarés biens nationaux et vendus ; les chanoinesses encore présentes ont dû racheter leurs maisons et, pour certaines, l'église par prête‑nom. À la mort de la dernière chanoinesse en 1827, ses biens furent légués à l'évêché, qui permit l'installation de carmes déchaussés dans deux maisons contiguës à l'église entre 1844 et 1864 ; une communauté de bénédictines de Bellemagny a remplacé ces religieux en 1874, puis la séparation des Églises et de l'État en 1905 a entraîné le départ de la communauté et la vente des bâtiments. Au XIXe siècle, certaines maisons canoniales ont été transformées en granges. L'abbaye et son clos, les anciens communs du quartier abbatial, ainsi que l'ensemble des maisons canoniales subsistantes, l'église abbatiale, la cour avec ses murs de soutènement sur la rue au sud et le jardin en contrebas de l'entrée ouest ont reçu des protections au titre des monuments historiques : inscription en 1994 et classement en 1997. La liste des abbesses connue couvre la période de 1310 à 1790, de Heluis de Ray à Marie‑Charlotte‑Elisabeth de Guyot de Mancenans. Un médaillon des dames du chapitre, daté des années 1760‑1770, fait partie des éléments illustrant l'histoire de l'abbaye. Les principales sources historiques comprennent notamment l'ouvrage de l'abbé Jean‑François‑Auguste Vannier et des études récentes consacrées à l'histoire architecturale du chapitre des Dames nobles de Montigny‑lès‑Vesoul.

Liens externes