Abbaye de Clermont à Olivet en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Clermont

  • Le Bourg
  • 53410 Olivet
Abbaye de Clermont
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Crédit photo : Grentidez - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les maçonneries et les couvertures de l'église et du bâtiment des convers (cad. B 251) : classement par arrêté du 7 mars 1957 - La porterie (cad. B 240) : classement par arrêté du 2 novembre 1987 ; L'ensemble des immeubles, en totalité, composant le carré abbatial et l'aire du cloître avec tous les vestiges qu'il contient, à l'exclusion des intérieurs des bâtiments du bâtiment des pères, ainsi que la totalité de l'assiette de l'enclos monastique, incluant les sols archéologiques, l'ensemble des éléments maçonnés et tous les aménagements hydrauliques, (incluant la chaussée de l'étang (B 239) et les trois cours d'eau : ouest (B 257), sud (B 262) et la partie non cadastrée se trouvant sur la commune de la Brûlatte), à l'exclusion des bâtiments agricoles construits ou reconstruits après la Révolution, de l'Abbaye Notre-Dame de Clairmont selon le plan annexé à l'arrêté et figurant au cadastre section B n° 239, 240, 241, 242, 243, 244, 245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 262) : inscription par arrêté du 16 mai 2022

Origine et histoire de l'Abbaye de Clermont

L'ancienne abbaye cistercienne Notre-Dame de Clairmont, dite aussi de Clermont, est située en Mayenne, à l'est de la commune d'Olivet, à environ quatre kilomètres du bourg et à quelques centaines de mètres de la ligne Paris–Brest, sur un promontoire boisé du lit du Vicoin entouré de trois étangs. Sa fondation remonte au milieu du XIIe siècle : la tradition et des chartes associent Guy IV de Laval à l'établissement des moines et l'abbé Philippe figure comme premier supérieur. Elle est l'une des fondations directes de l'abbaye de Clairvaux, souvent désignée comme la 63e. L'abbaye fut longtemps la nécropole de la famille de Laval et a reçu de nombreuses libéralités de ses seigneurs et vassaux. Classée au titre des monuments historiques pour l'église et le bâtiment des convers (arrêté du 7 mars 1957), la porterie a été inscrite en 1987 et l'ensemble du site a été inscrit par arrêté du 16 mai 2022.

Le bâti conserve plusieurs éléments visitables : la porterie, l'ancien bâtiment des Pères aujourd'hui affecté à l'accueil et à des expositions, le bâtiment des convers dont la toiture a été protégée, tandis que les communs sont en ruines. L'église romane, de plan en croix latine, occupe une place centrale; ses façades monastiques, élevées sur trois niveaux, relèvent d'une architecture classique du XVIIIe siècle. L'église, conçue selon les principes ascétiques défendus par les premiers disciples de Bernard de Clairvaux, présente des proportions remarquables : soixante mètres de longueur pour dix-huit mètres de largeur, couvrant plus de 1 200 mètres carrés, un transept de 36 mètres par 13,80 mètres et une nef à trois vaisseaux. Les arcades de la nef sont en tiers-point et reposent sur de larges piles rectangulaires dépourvues de chapiteaux, tandis que les autres baies sont en plein cintre ; les premières travées des bas-côtés ont été supprimées au XVIIIe siècle. Chaque bras du transept ouvre à l'est sur trois chapelles droites ou absidioles voûtées en berceau brisé, une disposition caractéristique des églises cisterciennes.

Les matériaux employés sont le schiste pour la maçonnerie, le granit pour les ouvertures, les contreforts et certains piliers, et la brique pour les cintres des fenêtres ; les travaux de sculpture y sont limités. La façade occidentale se signale par une porte à trois voussures surmontée d'une fenêtre étroite et encadrée par des contreforts à ressauts. Du côté des communs, les magasins de provisions sont organisés en trois vastes salles voûtées de la largeur du bâtiment, dotées respectivement d'une, deux et trois colonnes médianes et de voûtes hautes d'environ cinq mètres ; ces salles n'ont d'ouvertures que vers l'extérieur, sauf un couloir voûté qui les relie.

Les bâtiments conventuels ont été largement remaniés aux XVIIe et XVIIIe siècles, traduisant l'évolution des mœurs monastiques : le prieur disposait d'appartements lambrissés, les cellules se sont agrandies et les espaces communautaires ont perdu la rigueur primitive. Le cloître dessert encore les appartements et mène au bâtiment réservé aux religieux, ouvrage attribué aux frères Jean et Michel Langlois, actifs en 1650. L'abbatiale, de plan principal de logis, semble relever d'aménagements tardifs liés aux abbés commendataires et conserve une porte ornée d'un écusson abbatial.

La chronique interne rappelle l'élévation de deux de ses abbés au siège épiscopal de Rennes et la fondation, à partir de Clermont, de l'abbaye fille de Fontaine-Daniel ; elle mentionne aussi des possessions et dépendances anciennes, en particulier des bois et granges dans la région. L'introduction de la commende après 1506 provoqua de nombreuses perturbations, démolitions et transformations, et les guerres de religion entraînèrent des déménagements et des reconstructions, dont le cloître au début du XVIIe siècle et une partie des bâtiments au début du XVIIIe siècle. Le recrutement des religieux déclina au fil des siècles, avec des effectifs signalés comme étant de 15 professes en 1564, 19 en 1576, 14 en 1629, 10 en 1662, 7 en 1766 et 5 en 1790.

La Révolution marque la fin de la vie monastique : les religieux se soumettent aux décrets en 1790, l'abbaye est évacuée et ses biens mis sous scellés en janvier 1791, les derniers moines sont expulsés en mai 1792, les cloches et le plomb de couverture sont retirés puis le domaine est vendu comme bien national en mai 1794. Rachetée au XIXe siècle par une famille lavalloise, l'abbaye devient exploitation agricole et se dégrade encore, le manoir s'effondrant en 1914 et de nombreux éléments d'ameublement et de boiseries disparaissant au XXe siècle. En 1954, deux héritières locales acquièrent le site, y mènent des travaux de restauration et ouvrent l'abbaye à la visite, suscitant un mouvement de bénévolat pour le dégagement et la sauvegarde des salles anciennes.

Liens externes