Abbaye de Corcelles à Corcelles-Ferrières dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Corcelles

  • Grande Rue
  • 25410 Corcelles-Ferrières
Abbaye de Corcelles
Abbaye de Corcelles
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Abbaye de Corcelles
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Abbaye de Corcelles
Abbaye de Corcelles
Abbaye de Corcelles
Crédit photo : JGS25 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Eglise, en totalité ; bâtiments monastiques (parcelles 173 et 392) , en totalité ; sols et vestiges archéologiques qu'ils renferment (cad. A 173, 175, 176, 392, 393) : inscription par arrêté du 31 décembre 1997

Origine et histoire de l'Abbaye de Corcelles

L'abbaye de Corcelles est une ancienne abbaye cistercienne, fille de Notre‑Dame de Tart, située à Corcelles‑Ferrières dans le Doubs. Sa fondation remonterait au milieu du XIIe siècle, probablement vers 1150, et son existence est attestée par un acte de donation de 1179 ; elle a subsisté jusqu'en 1609. Aujourd'hui, il ne subsiste principalement que la partie sud de l'ensemble monastique, notamment l'ancienne chapelle. Le nom de Corcelles dérive du latin tardif curtis associé au diminutif -cella, signifiant une petite exploitation agricole ; l'abbaye a donné son nom au village devenu Corcelles‑Ferrières au XIXe siècle.

Dans le contexte de la réforme cistercienne lancée depuis Cîteaux et diffusée notamment par saint Bernard, la branche féminine s'organise à partir de l'abbaye‑mère de Tart, qui obtient en 1132 l'incorporation de moniales et donnera une vingtaine de filles directes, parmi lesquelles Corcelles. Les moniales s'installent probablement à la demande d'un seigneur local dans un site relativement isolé de la vallée de l'Ognon, arrosé par un ruisseau et entouré de forêts, à une vingtaine de kilomètres de Besançon. Un privilège de Lucius III de 1185 dresse l'état des possessions de l'abbaye et montre que ses biens étaient très modestes ; ce temporel restera faible pendant toute son histoire et, dans de nombreux documents fiscaux, les biens des moniales ne sont pas estimés en raison de leur pauvreté. Les religieuses étaient en partie issues de la petite noblesse locale et, surtout aux premiers temps, travaillaient elles‑mêmes pour assurer la subsistance de la communauté.

À la fin du Moyen Âge, l'abbaye connaît un déclin : la règle originelle est moins observée, la vie monastique se relâche et certaines moniales entrent dans les ordres pour des motifs familiaux plutôt que par vocation. La faiblesse des ressources et le dérèglement conduisent en 1609 à la fusion de Corcelles avec l'abbaye d'Ounans, alors établie à Dole et elle aussi fille de Tart. Plus tard, la fusion d'Ounans‑Dole avec l'abbaye de Colonges entraîne la disparition d'une partie des bâtiments de Corcelles. Vendus comme biens nationaux pendant la Révolution, les bâtiments sont transformés en ferme avant d'être rachetés en 1944 et restaurés pour accueillir le premier musée paysan. L'ancienne église abbatiale, les bâtiments monastiques et les vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 31 décembre 1997.

Sur le plan architectural, l'abbaye présentait un quadrilatère d'environ 40 mètres de côté organisé autour d'un cloître situé près du ruisseau du Breuil ; il n'en subsiste aujourd'hui que l'aile sud. Cette aile comprend la chapelle, datée des XIIIe et XIVe siècles et remaniée ultérieurement, orientée et pourvue d'un chevet plat caractéristique de l'architecture cistercienne. Le chœur, bas et étroit, est voûté en arc brisé et éclairé par une large baie orientale ajoutée postérieurement. La nef forme un seul espace non voûté, couvert d'une charpente, ce qui évite la division en plusieurs vaisseaux et les contreforts ; ses murs latéraux sont percés de baies ajoutées plus tard. La différence de niveau entre la nef et le chœur permet l'ouverture de cinq baies éclairant la nef, probablement contemporaines du mur. L'édifice est dépourvu de chapelles et d'ornementation ; l'accès originel à la chapelle se faisait depuis l'aile est où se trouvait le dortoir. La porte ouvrant sur le côté sud de la chapelle est plus récente, probablement du XVe ou du XVIe siècle, la chapelle n'étant pas destinée à recevoir des personnes extérieures.

Corcelles est fille de l'abbaye Notre‑Dame de Tart. Parmi les abbesses connues figure Béatrix de Baley, active dans la seconde moitié du XVIe siècle.

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