Abbaye de Domme en Dordogne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Domme

  • Rue de la Chapelle
  • 24250 Domme
Abbaye de Domme
Abbaye de Domme
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Chapelle (cad. D 688) : inscription par arrêté du 19 février 1971

Origine et histoire de l'Abbaye

L'ancienne abbaye des Augustins se situe à Domme, rue de la Chapelle, en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine). L'époque précise de sa fondation reste incertaine : le couvent existait déjà au début du XVe siècle, tandis que d'autres sources l'attribuent au début du XIVe siècle, évoquant une fondation par le roi Philippe le Bel et une édification par le cardinal Gilles de Rome (Aegidius Romanus). En 1411, des religieux envoyés par le général de l'ordre vinrent à Domme pour enquêter et réformer des relâchements de discipline. Une enquête tenue à Sarlat le 28 juillet 1533 atteste de la pauvreté du couvent à cette époque. Pendant les guerres de Religion, Geoffroy de Vivans prit la bastide et le château de Domme en escaladant la falaise et, en 1589, il fit démolir l'église paroissiale et raser une partie du couvent ; seules des portions, comme le clocher, furent épargnées, les cloches ayant été emportées à Doissat. Vivans remit Domme au maréchal de Thémines en janvier 1592. Les Augustins, chassés lors de ces événements, ne revinrent qu'en 1617 ; le couvent fut alors restauré et, l'année suivante, une école y fut installée pour l'enseignement de la lecture, de l'écriture, du calcul et des rudiments du latin, les religieux devant d'abord loger dans une maison voisine. Le dernier prieur connu est le père Jean-Jacques Baylé. La loi de 1790 supprimant les ordres religieux entraîna la déclaration d'abandon du couvent par les Augustins le 1er octobre 1790 ; des élections municipales eurent lieu dans l'église en novembre et les religieux prêtèrent serment civique en février 1791 avant d'être chassés en juillet. Les biens furent vendus comme biens nationaux lors des enchères de janvier 1791 et le couvent passa entre des mains particulières, acquis notamment par un bourgeois de Domme nommé Bar. Le plan primitif du couvent formait un grand rectangle ; il ne subsiste aujourd'hui que la chapelle et un bâtiment reconstruit sur des bases anciennes. La chapelle, de plan rectangulaire, présente une nef de cinq travées dont la dernière forme le chœur ; les arcs du chœur reposent sur des culs-de-lampe sculptés de figures animales ou humaines. Une porte en bout de nef donne accès aux anciens locaux monastiques et un caveau creusé le long du mur devait servir de sépulture aux moines. À l'extérieur, la façade occidentale donnant sur le cloître conserve des arcs formerets en tiers-point correspondant à ceux de l'intérieur ; la porte centrale s'ouvre sous une grande accolade surmontée d'un chou frisé et est encadrée de deux pinacles reposant sur des culs-de-lampe sculptés de figures humaines, les piédroits et le tympan ayant été refaits au début du siècle. Face à la chapelle, une partie du couvent a été aménagée en chartreuse avec un corps central de trois travées couvert d'un toit brisé et des ailes d'un étage. La propriété a appartenu à un descendant de Napoléon Ier, le comte Colonna Walewski. La chapelle a été inscrite au titre des monuments historiques le 19 février 1971.

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