Abbaye de Fontaine-les-Blanches à Autrèche en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Fontaine-les-Blanches

  • 104 Fontaine des Blanches
  • 37110 Autrèche
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le logis abbatial ; le pavillon des cachots ; la porte Nord de l'abbaye et la porte de l'aile Ouest du cloître (cad. 2001 C4) : inscription par arrêté du 14 septembre 1949

Origine et histoire de l'Abbaye de Fontaine-les-Blanches

L'abbaye de Fontaine-les-Blanches est une ancienne maison cistercienne située à Autrèche, en Indre-et-Loire. Elle fut fondée vers 1125 par des religieux retirés dans les bois autour d'une chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine. Des seigneurs locaux leur donnèrent des terres et des droits — justice, chasse, bois et glands — droits qui furent confirmés par des chartes et autorités ecclésiastiques et laïques. L'ermitage reçut le statut d'abbaye en 1134 sous l'autorité d'Odon, lié à la congrégation de Savigny ; en 1147 la congrégation se rattacha à l'ordre de Cîteaux et les moines adoptèrent l'habit blanc des cisterciens. Dès ses origines, le monastère détenait les droits de haute, moyenne et basse justice attachés à la châtellenie et relevait, pour son temporel, des châteaux d'Amboise et de Château-Renault. Pendant la Révolution française les religieux furent chassés, les biens furent déclarés nationaux et l'abbaye vendue puis partiellement démolie ; elle fut acquise en 1792 puis passa par héritage à un propriétaire privé. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 14 septembre 1949. Dans la propriété privée qui en subsiste, on relève la porte nord du XVIe siècle et le logis abbatial largement reconstruit au XVIIe siècle, lequel conserve au rez-de-chaussée une salle du XIIIe siècle et une pièce présentant des vestiges de peinture du XIVe siècle. On y trouve également un pavillon carré du XIIIe siècle édifié sur trois étages de cachots superposés reliés par des trappes, ainsi que la porte en arc brisé des caves. De l'ancien cloître demeurent l'aile ouest, affectée aux celliers, et les murs ruinés de l'aile est qui s'étendait au sud de l'église aujourd'hui disparue ; un bâtiment de servitudes du XVIIIe siècle complète les vestiges. L'abbatiale, dédiée à Notre-Dame, comprenait trois chapelles consacrées à saint Hubert, sainte Madeleine et saint Michel — cette dernière appelée « chapelle des infirmes ». Plusieurs personnalités y furent inhumées, parmi lesquelles des membres des familles de Vendôme et d'Amboise ainsi que des seigneurs locaux ; tous les monuments funéraires furent détruits à la Révolution. Fontaine-les-Blanches, fille de l'abbaye de Savigny, possédait de nombreux biens en Touraine, attestés par une bulle papale et par une déclaration de 1547 qui décrit le monastère clos et environné de murailles. À ces bâtiments s'ajoutaient de vastes ressources foncières — bois, étang, métairies et moulins — qui, à différentes époques, représentaient plusieurs centaines d'arpents ; à la veille de la Révolution l'abbaye détenait environ 465 hectares autour d'Amboise et figurait parmi les principaux propriétaires fonciers de la région. Les revenus provenaient aussi de dons, rentes et legs de fidèles, comme l'illustre une charte de 1240 convertissant un don en rente annuelle. Entre 1134 et 1790, quarante-huit abbés se succédèrent à la tête de la communauté ; la liste établie au XIXe siècle reste incertaine pour la période 1216–1347. À partir de 1534, les abbés dépendaient du régime de la commende, percevant les revenus sans toujours exercer l'autorité sur place. Après la vente révolutionnaire, de nombreux éléments d'ameublement et d'art liturgique furent dispersés dans les églises environnantes, dont plusieurs stalles et quelques statues. Les armes de l'abbaye se blasonnaient : d'azur à une fontaine d'argent, au chef d'or chargé de trois croisettes de gueules.

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