Abbaye de l'Étoile à Archigny dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de l'Étoile

  • L'Étoile
  • 86210 Archigny
Abbaye de lÉtoile
Abbaye de lÉtoile
Abbaye de lÉtoile
Abbaye de lÉtoile
Crédit photo : Keuk - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1117
Fondation de l'abbaye
1124
Organisation officielle
XIIIe siècle
Prospérité et transformations
Fin du XVe siècle
Renaissance de l'abbaye
XVIe siècle
Déclin et dommages
XVIIe siècle
Rebâtie et réformée
1915
Classement partiel
1991
Classement complet
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Ensemble des bâtiments (édifices religieux et de la métairie), avec les piliers de l'entrée et l'aire du cloître (cad. BN 15) : classement par arrêté du 12 décembre 1991

Personnages clés

Isembaud de l'Étoile Fondateur de l'abbaye en mémoire de son frère Pierre.
Pierre de l'Étoile Premier abbé de Fontgombault, en mémoire de qui l'abbaye fut fondée.
Isaac de l'Étoile Théologien et abbé célèbre d'origine anglaise.
Dom Jean Choppelin Responsable des travaux de transformation à la fin du XVe siècle.
Dom Jérôme Petit Abbé sous lequel l'abbaye est engagée dans la réforme de l'Étroite Observance.

Origine et histoire de l'Abbaye de l'Étoile

L'abbaye Notre-Dame de l'Étoile est un ancien monastère cistercien situé à Archigny, dans la Vienne. Elle fut fondée par Isembaud de l'Étoile, vraisemblablement vers 1117, et officiellement organisée en 1124 en mémoire de son frère Pierre, premier abbé de Fontgombault. Au XIIe siècle, elle rallia l'ordre de Cîteaux et dépendit de Pontigny, ce qui en fait l'un des rares établissements cisterciens du Haut-Poitou. L'ensemble fut édifié selon le plan cistercien bernardin et conserve des éléments du XIIe siècle, notamment la sacristie voûtée, les murs de la salle capitulaire avec leurs baies romanes, la chapelle du transept sud, l'assise de la nef et l'infrastructure du bâtiment des convers. Au XIIIe siècle l'abbaye connaît une période de prospérité ; la salle capitulaire adopte alors son apparence gothique, avec des croisées d'ogives et un décor sculpté d'une grande sobriété. Plusieurs abbés y furent inhumés, et l'un des abbés célèbres fut le théologien Isaac de l'Étoile, d'origine anglaise. Ruinée pendant la guerre de Cent Ans, elle doit sa première renaissance aux travaux menés par dom Jean Choppelin à la fin du XVe siècle, qui transformèrent notamment l'église. La période des guerres de Religion au XVIe siècle l'endommage à nouveau ; mise en commende dès 1520, l'abbaye entame une longue phase de déclin. Rebâtie au XVIIe siècle, elle reçoit des aménagements dans les ailes orientale et occidentale et conserve quelques éléments de décor et de mobilier de cette époque. Le même siècle voit aussi l'abbaye engagée dans la réforme de l'Étroite Observance sous l'abbatiat de Dom Jérôme Petit. Progressivement abandonnée au XVIIIe siècle, elle est vendue à la Révolution et transformée en exploitation agricole ; les bâtiments conventuels sont pillés et reconvertis pour des usages agricoles. Au XIXe siècle la voûte du transept s'effondre et la nef sert longtemps de grange, la salle du chapitre de cellier et la sacristie de bergerie. Après un classement partiel en 1915, l'ensemble des bâtiments, les édifices religieux et la métairie furent classés monuments historiques le 12 décembre 1991, la commune d'Archigny ayant racheté le site en 1987. Le moulin, transformé en boulangerie au XVe siècle, a fait l'objet d'une restauration complète dans les années 1996-1997 et abrite aujourd'hui un espace d'accueil et un petit musée présentant des objets liés à l'abbaye. L'ensemble est protégé pour son intérêt historique et la qualité architecturale de ses vestiges, qui illustrent les caractéristiques d'un monastère cistercien du XIIe siècle. Les galeries du cloître ont disparu, mais des fouilles ont mis au jour de nombreuses sépultures à l'emplacement de la galerie longeant l'église, lieu d'inhumation des premiers abbés. La sacristie, intacte, présente des niches liturgiques et la trace de l'armarium originel, tandis que la salle capitulaire, restaurée au XXe siècle, montre ses voûtes gothiques et l'organisation liturgique traditionnelle. Le bâtiment des convers, d'origine XIIe siècle et remanié aux XVe, XVIIe et XIXe siècles, conserve une charpente sculptée et l'organisation classique des celliers et du réfectoire, mais il attend des travaux de restauration après des pillages antérieurs au rachat communal. Une association locale créée en 1982 anime et valorise le site en partenariat avec la commune et la communauté d'agglomération, et l'abbaye participe aux réseaux de mise en valeur du patrimoine cistercien. Des campagnes de restauration se poursuivent en fonction des priorités et des crédits disponibles.

Liens externes