Abbaye de la Bourdillière à Genillé en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de la Bourdillière

  • Le Bourg
  • 37460 Genillé
Crédit photo : Arcyon37 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures : inscription par arrêté du 27 novembre 1951

Origine et histoire de l'Abbaye de la Bourdillière

L'ancienne abbaye de la Bourdillière est une abbaye de moniales cisterciennes située à Genillé, en Indre‑et‑Loire, à environ 500 mètres à l'ouest du centre‑bourg, sur la rive gauche de l'Indrois. Le domaine formait deux fiefs distincts et appartenait au milieu du XVe siècle à la famille Fumée. Selon un passage du dossier, l'abbaye est fondée en 1622 ; d'autres documents indiquent que Louis de Menou acheta le domaine en 1662, le réunifia et, entré ensuite dans les ordres, y établit un prieuré qui fut érigé en abbaye en 1688. Les premières religieuses étaient toutes de la parenté de Louis de Menou — sept de ses sœurs, quatre de ses filles et treize de ses nièces — et la famille se réserva d'abord le droit de nommer la mère supérieure, droit qu'elle transmit au roi lorsque le prieuré devint abbaye "royale". La chapelle seigneuriale, déjà existante à la fondation, servit d'église abbatiale et une chapelle Notre‑Dame‑de‑Pitié était attachée au domaine avant d'être interdite puis démolie. À la fin du XVIIe siècle, l'abbaye comptait quarante‑trois moniales, parmi lesquelles figuraient les trois filles de Charles de Menou d'Aulnay ; le XVIIIe siècle vit ensuite un déclin régulier des effectifs, réduits à cinq religieuses en 1760. L'abbaye fut supprimée par ordonnance de l'archevêque de Tours en 1770, suppression qui ne devint effective qu'après une longue procédure environ huit ans plus tard ; ses biens furent alors réunis à ceux de l'abbaye de Beaumont‑lès‑Tours. Vendus comme biens nationaux à la Révolution, les bâtiments furent rachetés en 1791 par un descendant de la famille de Menou, qui revendit le domaine en plusieurs lots et transforma le bâtiment conventuel en habitations. De 1939 à 1963, la Bourdillière eut pour propriétaires successifs l'écrivain Franc‑Nohain puis son fils, Claude Dauphin.

Le logis seigneurial conserve un bâtiment principal daté du XVe siècle, renforcé par un pavillon et flanqué de deux tours : une tour polygonale abritant un escalier à vis et une tour cylindrique coiffée en poivrière. À l'origine le château était entouré de douves, aujourd'hui presque toutes comblées. Le logis conventuel, long d'environ cinquante mètres et orienté au sud, subsiste comme corps de logis du XVIIe siècle ; il a été à plusieurs reprises remanié et converti en habitations, certaines fenêtres ayant été murées et d'autres percées. L'ensemble fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 27 novembre 1951. La chaire des abbesses, réalisée au XVIIe siècle, fut rachetée par le curé de Genillé en 1780 et installée dans le chœur de l'église de la commune ; elle est classée au titre des objets des monuments historiques depuis 1992.

Au cours de son existence, le monastère acquit plusieurs dépendances et métairies : la métairie du Coudray à Genillé, achetée en 1682 pour 2 100 livres ; une maison avec terres, prés et vignes au village de la Noctière à Coulangé, achetée en 1720 pour 18 000 livres ; la métairie de la Puchère à Genillé, achetée en 1734 pour 3 000 livres ; et la métairie de Corviers, paroisse de Luzillé, achetée en 1736 pour 2 250 livres. La charge d'abbesse se transmit souvent de tante à nièce : Claude Menou, sœur du fondateur, fut la première prieure perpétuelle ; Catherine Ire, sa nièce et coadjutrice depuis 1688, lui succéda en 1691 ; Catherine II, coadjutrice en 1714, gouverna le monastère plus de vingt ans et était encore en charge en 1734 ; Catherine‑Françoise de Menou exerça de 1746 à 1752 ; Marie‑Éléonore de la Roche‑Menou est attestée en 1764.

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