Période
3e quart XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Porte d'enceinte située à la sortie ouest du village (cad. NON CADASTRE ; DOMAINE PUBLIC) : inscription par arrêté du 17 novembre 1966 ; Eglise ; cellier avec le pressoir (cad. AS 37, 42, 46) : classement par arrêté du 22 novembre 1981 ; Chapelle dite chapelle des Fondateurs ; réfectoire ; pigeonnier circulaire ; vestiges et sol de l'ancien cloître (cad. AS 37, 54) : inscription par arrêté du 22 novembre 1981
Origine et histoire de l'Abbaye de la Bussière
L'ancienne abbaye cistercienne de La Bussière, aussi appelée Notre-Dame des Trois Vallées, a été fondée au début du XIIe siècle sur des terres données à Étienne Harding par Garnier II de Sombernon ; elle se situe en Côte-d'Or. L'établissement primitif, implanté au lieu-dit Loiserolles (Aseraule), fut détruit par un incendie et reconstruit peu après sur un terrain traversé par l'Arvo. Les travaux de la nouvelle abbaye commencèrent autour de 1140 et l'église fut consacrée en 1172, tandis que la construction et les aménagements se poursuivirent aux siècles suivants. La majorité des bâtiments conventuels conservés — cellier, réfectoire des moines et aile orientale — remonte au XIIIe siècle ; la sacristie et l'armarium, contemporains de l'église, furent agrandis au début du XIIIe siècle, puis transformés au XIXe siècle en chapelle dite des fondateurs. Du même siècle subsiste à l'ouest un portail comportant porte cochère et porte piétonne, vestige de l'ancienne porterie, et le chœur fut alors allongé d'une travée. Après l'effondrement partiel de la voûte nord, aux XVe-XVIe siècles l'étage du cellier fut aménagé pour recevoir le pressoir, nécessitant la création d'un terre-plein d'accès. L'existence de deux logis abbatiaux est attestée en 1559, puis un troisième logis fut élevé au XVIIe siècle. Vers 1620 la chapelle dite des étrangers fut remplacée par la chapelle Sainte-Anne, édifiée au nord de l'église dans le cimetière des moines et devenue église paroissiale au XVIIIe siècle. L'église subit un important incendie en 1683 qui détruisit le clocher et une partie des voûtes, épargnant la croisée du transept ; au XVIIIe siècle, faute de ressources, les quatre travées antérieures de la nef et des bas-côtés furent démolies. À la Révolution l'abbaye fut vendue comme bien national en 1793, l'église ayant déjà été érigée en paroissiale en 1791 ; un acquéreur unique devint propriétaire puis transmit le domaine à son créancier, le lieutenant général Jarjayes. Au XIXe siècle, avant 1840, furent démolis une partie de l'aile orientale, la salle capitulaire, une portion du dortoir, le cloître, le logis abbatial, la cuisine, le logis des hôtes et diverses dépendances ; en 1828 le moulin à eau fut reconstruit. En 1856 le baron et la baronne Hély d'Oissel entreprirent la restauration de l'église ; à la fin du XIXe siècle leur fils Léonce fit remanier en style néo-gothique le réfectoire et la salle des moines avec l'architecte Charles Suisse, ajoutant une galerie de liaison, une tourelle d'escalier et une aile en retour d'équerre abritant un passage couvert, une buanderie et une salle à l'étage, travaux réalisés avec le concours du sculpteur X. Schanosky, du ferronnier A. Chaussenot et du menuisier J.-B. Daudon-Girard. En 1921 Thérèse, épouse de Pierre de Ségur, mit les bâtiments à la disposition de l'évêché pour des retraites spirituelles tout en conservant une maison d'habitation, le colombier circulaire et l'étage du cellier (pressoir). Les bâtiments cédés à l'évêché furent transmis en pleine propriété à l'Association des Amis de La Bussière en 1954 ; en 1968 des combles furent cloisonnés pour créer des chambres et un escalier en bois installé dans la travée sud-est du réfectoire entraîna la démolition de la voûte. Les bâtiments appartenant à l'association ont été vendus par l'évêché en 2005. L'abbaye a par ailleurs servi de lieu de sépulture pour des personnalités nobiliaires, notamment des épouses de ducs de Bourgogne. Sur le plan patrimonial, la porte d'enceinte est inscrite aux monuments historiques et, en 1981, l'église et le cellier ont été classés tandis que la chapelle, le réfectoire, le pigeonnier et les vestiges du cloître ont été inscrits.