Abbaye de la celle à La Celle dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de la celle

  • Place des ormeaux
  • 83170 La celle
Abbaye de la celle
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Crédit photo : Michel wal - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Patrimoine classé

Eglise abbatiale et restes de l'abbaye : classement par arrêté du 12 juillet 1886

Origine et histoire de l'Abbaye

L'abbaye de La Celle, ensemble roman situé dans la commune de La Celle (Var, Provence-Alpes-Côte d'Azur), constitue un témoignage médiéval classé au titre des Monuments historiques le 12 juillet 1886. Le monument appartient au conseil départemental du Var depuis 1990. Le site, occupé dès l'âge du Fer, a révélé lors de fouilles un four et un sol de cette époque, puis une villa romaine de type pars rustica où ont été mis au jour un pressoir et un fouloir ; cette occupation se poursuit jusqu'au VIe siècle. La construction du premier monastère commence au début du XIe siècle. En 1011, une donation à l'abbaye Saint-Victor de Marseille inclut des terres autour de Brignoles et une église dédiée à Sainte-Perpétue, et le pape Grégoire VII confirme au XIe siècle les biens de Saint-Victor comprenant ces églises. Le monastère avait un caractère double : les moines desservaient l'église Sainte-Perpétue tandis que les moniales se regroupaient autour de l'église Sainte-Marie, les supérieurs étant désignés par Saint-Victor. À la fin du XIe siècle Bernard III de Besalú expulse les clercs réguliers et, en 1099, cède l'abbaye à Richard de Millau, abbé de Saint-Victor, qui y réinstalle des religieuses provençales. Aux XIIIe et XIVe siècles, le prieuré jouit d'une grande réputation et accueille des femmes de haute naissance, parmi lesquelles Garsende de Sabran, qui prit le voile en 1225 et y demeura jusqu'à sa mort vers 1242 ; le prieuré compte près d'une centaine de religieuses entre 1267 et 1293. Des conflits autour de l'usage des biens surviennent en 1311, et au XIVe siècle les religieuses cherchent à se séparer de la tutelle des moines de Saint-Victor, alors qu'un prieur demeure sur le domaine jusqu'à la Révolution. Au XVIIe siècle la discipline se relâche et, le 27 janvier 1660, le cardinal Mazarin, commendataire de Saint-Victor, ordonne une réforme : en mars 1660 les nonnes sont transférées à Aix-en-Provence sous la direction de religieuses du Val-de-Grâce de Paris; seules trois acceptent, les autres voient leurs pensions supprimées et la communauté s'éteint progressivement. Vendue et morcelée comme bien national en 1792, l'abbaye est transformée en exploitation agricole. Classée en 1886, elle fait l'objet de tentatives de sauvegarde tout au long du XXe siècle, entravées par la propriété privée; en 1938 Sylvia Fournier acquiert le domaine et y installe une hostellerie-restaurant de grand standing, qui perdure sous d'autres exploitants après 1971. La commune use de son droit de préemption en 1990 avec le soutien financier du département, lequel devient propriétaire du monument ; une partie demeure exploitée comme hostellerie de luxe sous l'enseigne Alain Ducasse et un autre bâtiment accueille la Maison des Vins des Coteaux Varois en Provence. Après plusieurs campagnes de travaux l'abbaye rouvre au public le 12 juillet 2016, et les opérations de restitution se poursuivent jusqu'à leur achèvement en mai 2021, aboutissant à la reconstitution et à la mise en valeur de l'ensemble médiéval ; une exposition inaugurale, VILLAE, a eu lieu du 19 mai au 31 octobre 2021 et a présenté de nombreux objets gallo-romains découverts dans la région. L'église Sainte-Perpétue, aujourd'hui en grande partie disparue, était l'église paroissiale desservie par les moines, tandis que l'église Sainte-Marie, réservée aux moniales, sert depuis le début du XIXe siècle d'église paroissiale; celle-ci conserve un sarcophage du XIIIe siècle longtemps attribué à tort à Garsende de Sabran, utilisé comme fontaine après la Révolution, vendu en 1924 puis racheté par le département en 1999. Sur le mur sud de Sainte-Marie se trouve un crucifix italien en bois polychrome de la fin du XVe siècle et deux retables baroques du XVIIe siècle. La salle capitulaire du XIIIe siècle se distingue par sa voûte à arêtes ogivales à croisillons, soutenue par deux piliers trapus aux chapiteaux géométriques, et par ses ouvertures cintrées vers l'est et ses arcades vers le cloître. Le cloître des moniales, fermé au nord par Sainte-Marie et à l'est par la salle capitulaire, conserve trois galeries donnant sur la cour ; la galerie nord, la mieux conservée, ouvre sur le jardin par six baies à colonnettes géminées et présente une voûte en plein cintre renforcée par des arcs doubleaux, tandis que la galerie ouest a été intégralement restituée en mai 2021. Le chauffoir, attenant au cellier, et d'autres bâtiments conventuels témoignent de l'organisation monastique ; l'ancienne église Sainte-Perpétue est aujourd'hui une habitation privée qui porte une plaque rappelant que Marcel Cervin, prieur élu pape sous le nom de Marcel II, y vécut. Le jardin, restauré au XXe siècle sur trois hectares par un paysagiste choisi par l'architecte en chef des Monuments historiques Francesco Flavigny, conserve des arbres bicentenaires et s'inscrit dans un esprit provençal. Parmi les personnes liées à l'abbaye figurent plusieurs religieuses de familles nobles, des prieurs tels qu'Isnard de Pontevès et Marcel Cervin, ainsi que des visiteurs illustres comme les troubadours Elias de Barjols et Guy de Cavaillon, Claude de France et Charles de Gaulle, ce dernier ayant séjourné à l'hostellerie où il rédigea une partie de ses mémoires. De nombreuses études et sources d'archives documentent l'histoire de l'abbaye et ont servi à sa conservation et à sa valorisation.

Liens externes