Abbaye de la Grâce-Dieu (Doubs) à Chaux-lès-Passavant dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye de la Grâce-Dieu (Doubs)

  • L'Abbaye
  • 25530 Chaux-lès-Passavant
Abbaye de la Grâce-Dieu
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
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Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
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Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
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Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Abbaye de la Grâce-Dieu Doubs
Crédit photo : Momox de Morteau - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association cultuelle

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise ; bâtiments qui entourent le cloître et se prolongent jusqu'à l'Audeux ; façades et toiture de l'aile nord des bâtiments conventuels qui borde l'Audeux, des dépendances ouest, de l'hôtellerie, du moulin nord-est ; cheminée et décor de la salle du rez-de-chaussée de l'aumônerie (cad. 19, 20, 17, 12) : inscription par arrêté du 25 avril 1995

Origine et histoire de l'Abbaye de la Grâce-Dieu

L'abbaye Notre‑Dame de la Grâce‑Dieu est une ancienne abbaye cistercienne située à Chaux‑lès‑Passavant, dans le Doubs, en Franche‑Comté, implantée dans un vallon boisé en bordure de la rivière l'Audeux. Sa fondation remonte à 1139 : elle est filiale de l'abbaye de la Charité, elle‑même issue de Bellevaux, et ses premiers biens et privilèges furent confirmés par des seigneurs et autorités ecclésiastiques et impériales. Le site, anciennement appelé « la vallée des Hiboux » et désigné à différentes époques par des noms latins évoquant la fleur et la grâce, accueillit une statue mariale considérée miraculeuse jusqu'au XVIIIe siècle. Cinq religieux venus de l'abbaye de la Charité, conduits par Pierre Gauthier, constituent la première communauté ; le chapitre métropolitain de Saint‑Jean de Besançon prend la maison sous sa protection en 1141. L'abbaye doit son installation et son développement au soutien des familles seigneuriales locales, notamment les Montfaucon et les Rougemont, et aux dotations qui lui permettent d'étendre ses fermes et dépendances. L'église, datée du XIIe siècle, conserve des éléments romans ; son chœur néo‑gothique a été reconstruit au XIXe siècle, en 1845. Les bâtiments conventuels, la grange et l'hôtellerie ont été largement remaniés aux XVIIIe siècles, avec des campagnes de reconstruction en 1711 et 1756. Aux siècles suivants la communauté se développe, recourt aux frères convers pour les travaux agricoles puis, à partir du XIVe siècle, aux domestiques salariés ; les donations et la mise en valeur des terres augmentent son patrimoine. Pour assurer sa protection, un traité de guardianet avec les seigneurs de Montfaucon est conclu en 1249, qui conduit à l'élévation du château du Châtelard à proximité de l'abbaye. Les guerres du XIVe siècle, la peste et les bandes de mercenaires laissent l'établissement dévasté et ses archives perdues ; les religieux réintègrent partiellement les lieux en 1383, mais d'autres incidents armés en 1476 provoquent de nouvelles exactions et un lent déclin. Au XVe et XVIe siècles, le dépeuplement et les difficultés économiques obligent l'abbaye à céder des terres en acensement et à hypothéquer des biens auprès de Bellevaux, tandis que la Réforme et des conflits locaux perturbent encore sa situation. À la Révolution les portes sont forcées, les religieux quittent la maison et le mobilier est dispersé ; plusieurs domaines sont vendus aux enchères en 1791 (dont Aïssey, la grange du Mont et Rentessert pour des montants mentionnés dans les actes) et le monastère lui‑même est adjugé en 1792 à un maître de forges. Après un siècle d'utilisation industrielle, l'église a été occupée par un haut‑fourneau jusqu'en 1844 ; les trappistes rachètent alors l'ensemble et lancent des travaux de restauration et d'aménagement : réparations et constructions se succèdent (moulins remis en état en 1846, scierie et réfectoire en 1847) et un nouveau moulin est construit en 1853 sur quatre niveaux — stockage du grain au troisième étage, bluterie au second, meules au premier et beffroi au rez‑de‑chaussée. Le moulin, aujourd'hui hors d'usage, a conservé des aménagements intérieurs et des éléments de transmission, bien que les machines de meunerie aient disparu ; il fut exploité par Lucien Mesny après 1928 jusqu'à 1958, puis désaffecté et en partie démoli ultérieurement. En 1929 des moniales cisterciennes de la filiation de Port‑Royal des Champs s'installent à la Grâce‑Dieu et y demeurent jusqu'en 2008 ; ces dernières quittent le site pour l'abbaye d'Igny et les Travailleuses Missionnaires de l'Immaculée, de la Société de vie apostolique Donum Dei, prennent la suite. L'abbaye sert aujourd'hui de centre de formation missionnaire, les membres de la communauté assurant les offices quotidiens ; elle accueille également pèlerins, visiteurs et personnes en retraite spirituelle ; la responsable actuelle est sœur Renée Prieur. L'église, les bâtiments entourant le cloître et s'étendant jusqu'à l'Audeux, ainsi que diverses façades, toitures, dépendances, le moulin nord‑est, la cheminée et le décor de la salle de l'aumônerie ont été inscrits au titre des monuments historiques le 25 avril 1995, et le jardin d'agrément est protégé en tant que site. Enfin, la documentation conservée comprend un cartulaire, des listes d'abbés et abbesses couvrant la période médiévale à l'époque contemporaine, ainsi que des vues anciennes du site, dont une représentation de 1857 et des prises de vue depuis le sud, l'est et le nord montrant notamment la cascade à l'est.

Liens externes