Abbaye de La Prée à Ségry dans l'Indre

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de La Prée

  • La Prée
  • 36100 Ségry
Propriété d'une association

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle, XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments de la salle capitulaire et des dortoirs (aile Est du cloître) , des bâtiments de l'aile Ouest du cloître ; façade et galerie basse de l'aile Ouest du cloître ; restes de l'ancienne église (en élévation et en plan) (cad. B 55, 56) : inscription par arrêté du 20 octobre 1966

Origine et histoire de l'Abbaye de La Prée

L'ancienne abbaye de la Prée, située à Ségry dans l'Indre, est une fondation cistercienne liée à Clairvaux et aux premiers établissements de Saint Bernard ; les moines y arrivèrent en 1128 et Saint Bernard consacra l'église en 1141. L'abbaye conserva sa vocation monastique jusqu'à la Révolution, époque à laquelle elle fut sécularisée, vendue comme bien national et largement dépecée. L'église a été démolie jusqu'aux fondations, à l'exception d'un fragment du mur nord du transept qui abrite l'enfeu de Gaucher de Passac ; la paroi sud du transept sert de clôture au bâtiment conservé du dortoir et limite à l'est l'emplacement du cloître, aujourd'hui disparu sauf sur sa face ouest, utilisée comme soubassement pour une surélévation tardive des greniers. À l'est, le bâtiment des dortoirs a conservé un rez-de-chaussée du XIIe siècle comprenant la sacristie, la salle capitulaire, la salle des moines, les escaliers et des passages voûtés. L'aile sud, qui abritait le réfectoire et les cuisines, a été profondément transformée aux XVIIe et XVIIIe siècles et enrichie au XIXe siècle d'une galerie néo-gothique. Malgré ces modifications, l'ensemble conserve une structure dépouillée et harmonieuse conforme à l'esprit monastique cistercien, avec des éléments architecturaux remarquables tels que le côté ouest du cloître, la salle capitulaire, l'enfeu de Gaucher de Passac et l'aile sud. Les diverses restaurations menées depuis les années 1990 ont bénéficié d'aides publiques et de dons privés.

Passée sous des mains privées après la Révolution, La Prée appartint successivement à plusieurs familles avant d'être donnée en 1954 aux petits frères des Pauvres. L'association, fondée par Armand Marquiset, l'utilise pour ses actions en faveur des personnes démunies et isolées, en priorité des personnes âgées, et y a installé dès 1955 un "château du bonheur" destiné aux séjours de vacances. Le domaine accueille une unité d'action comparable à celles qu'anime l'association ailleurs : de mai à septembre des séjours de vacances collectifs et d'octobre à avril des séjours individuels pour des personnes âgées temporairement fragilisées ; l'hôtellerie de La Prée offre une vingtaine de chambres individuelles, adaptées à un accueil de type familial. Un espace Marquieset, consacré au souvenir d'Armand Marquiset, rassemble tableaux, photographies et documents.

Depuis 1991, La Prée accueille également une résidence d'artistes créée par l'association Pour Que l'Esprit Vive ; la résidence comporte sept postes couvrant des disciplines telles que la littérature, la musique, les arts plastiques, la gravure, la photographie et le cinéma, pour des séjours de onze mois renouvelables une fois, et elle est partenaire de l'Académie des Beaux-Arts depuis 2002. De nombreux artistes y ont séjourné, et la programmation culturelle s'est développée à partir des années 1990 avec des concerts réguliers, un festival de musique lors du week-end de Pentecôte, une saison dominicale de concerts, une académie pour jeunes talents à la Toussaint et une grande bouquinerie organisée lors des Journées du patrimoine. Le domaine, d'une quarantaine d'hectares, comprend le périmètre autour des bâtiments avec un parc paysager clos de murs, une vaste prairie bordée par l'Arnon et une petite forêt nommée le Bois de Bataille ; ce site, riche en faune et en flore, figure parmi les espaces naturels recensés par le département de l'Indre et est ouvert au public. De nombreuses photographies de La Prée et de ses activités ont été réalisées, notamment par Jean-Louis Courtinat, Martine Franck, Hien Lam Duc, Sarah Moon et Marc Riboud. La bibliographie sur La Prée comprend des travaux de Michel Christolhomme, Jean-Noël Delétang, Eugène Sallé et Raoul Thil.

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