Abbaye de la Roë à La Roë en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye de la Roë

  • 17 D25
  • 53350 La Roë
Abbaye de la Roë
Abbaye de la Roë
Abbaye de la Roë
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Abbaye de la Roë
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par liste de 1846 ; Façades, toitures des bâtiments subsistants y compris les pavillons d'entrée, les boiseries actuellement déposées, l'escalier intérieur avec sa rampe en bois du bâtiment situé près de l'église (cad. A 190, 193, 196 à 198) : inscription par arrêté du 29 novembre 1974

Origine et histoire de l'Abbaye

L’abbaye de La Roë est un établissement d’augustins situé dans le sud‑ouest de la Mayenne, dans le Haut‑Anjou ; elle se trouve à environ 33 km de Château‑Gontier et de Laval, et à quelque 60 km de Rennes et d’Angers. Le site, désigné primitivement Ecclesia de Bosco dans le cartulaire, se développe à partir d’un défrichement récent de la forêt environnante. Robert d’Arbrissel, attiré par la vie érémitique, réunit autour de lui une communauté d’ermites qu’il organise selon la règle des chanoines réguliers, et l’église dédiée à Notre‑Dame et à saint Jean‑l’Évangéliste est consacrée par l’évêque d’Angers le 25 avril 1098. L’abbatiale, dont la consécration et l’achèvement furent confirmés par de nombreuses donations, fait l’objet d’une consécration solennelle sous l’archevêque de Tours vers 1137‑1139 et bénéficie ensuite d’apports destinés à en embellir l’édifice. Première maison de l’ordre des chanoines réguliers dans la province de Tours, La Roë acquiert une influence considérable : près d’une soixantaine de prieurés et d’églises paroissiales en Bretagne, Anjou et Maine dépendaient de son autorité ou de son patronage. L’abbaye apparaît aussi dans les affaires régionales et sous la protection de princes et de rois à diverses époques. La guerre de Cent Ans et les conflits de la fin du Moyen Âge entraînent des destructions matérielles ; des fonds furent ensuite employés à la réparation et à la remise en état des bâtiments. Lors des guerres de Religion, l’abbaye subit des pillages et des profanations, notamment en 1562 par des bandes huguenotes qui détruisirent des livres, des titres, des autels et le tombeau de Guy Le Clerc, et des pillages se répètent ensuite. À la décadence spirituelle s’ajoute l’introduction de la commende : à partir du XVIe siècle les abbés commendataires prennent le pas et la discipline monastique s’affaiblit, tandis que Pierre de Ronsard conserve jusqu’à sa mort une pension attachée à l’abbaye. Une réforme et une restauration interviennent aux XVIIe et XVIIIe siècles : un projet de réforme est mis en place au début du XVIIe siècle, la communauté rejoint la Congrégation de France par concordat en 1664, et d’importantes reconstructions claustrales sont entreprises à la fin du siècle et au début du XVIIIe siècle ; la première pierre du nouveau couvent est posée en 1700 et des bâtiments sont bénis en 1706. L’architecte Sébastien Simonneau est parfois proposé pour les travaux de cette époque. La Révolution disperse la communauté et entraîne la vente des biens ; la bibliothèque fit l’objet d’un inventaire partiel en 1794, interrompu par les troubles de 1795. Classée au titre des monuments historiques pour l’église en 1846 et inscrite pour divers éléments des bâtiments conventuels en 1974, l’abbaye a fait l’objet de restaurations visant à préserver des parties romanes et angevines, et le site bénéficie aujourd’hui d’un sentier de découverte autour des douves. Depuis 2007 une messe dominicale selon la liturgie traditionnelle est célébrée sur la période mars‑octobre, et en mai 2019 plusieurs vitraux ont été endommagés par des jets de pierre. L’église abbatiale conserve l’essentiel de sa composition romane du début du XIIe siècle : une large nef lambrissée, un transept voûté et une tour carrée au niveau de la croisée, tandis que le chœur roman absidal et une absidiole ont disparu ; la façade occidentale, ornée de portes, de voussures, de baies aveugles et de contreforts à colonnettes, a été en partie restaurée. Des transformations gothiques à la fin du XVe siècle ont modifié les ouvertures sud et élevé un chœur à pans coupés largement éclairé, dont il ne subsiste aujourd’hui que des vestiges. Avant la Révolution l’ameublement comprenait plusieurs autels et chapelles ainsi que des vitraux et des stalles remarqués par les contemporains ; parmi les éléments conservés figurent une chaire du XVIIIe siècle classée, le maître‑autel en marbre, une Vierge à l’Enfant en bois du XVIIIe siècle et un tableau représentant Marie‑Madeleine. Le cartulaire de La Roë, rédigé en latin au XIIe siècle et comprenant quelque 244 chartes couvrant la période 1096‑ca.1190, a été édité par Marie Hamon‑Jugnet et fait l’objet d’études complémentaires, notamment sur les premiers actes liés à Robert d’Arbrissel. L’abbaye de La Roë reste un témoin majeur du patrimoine religieux mayennais, à la fois pour son histoire monastique, son cartulaire et ses vestiges architecturaux.

Liens externes