Abbaye de la Trinité à Fécamp en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye de la Trinité

  • Place du Général-Leclerc
  • 76400 Fécamp
Abbaye de la Trinité
Abbaye de la Trinité
Abbaye de la Trinité
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Abbaye de la Trinité
Abbaye de la Trinité
Crédit photo : Urban - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée ; propriété d'une société privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise de la Trinité : classement par liste de 1840 ; Parties des anciens bâtiments conventuels : galerie Sud du cloître ; façades et toitures des bâtiments Ouest et Est (y compris de l'aile en retour) avec les vestiges subsistants des galeries Ouest et Est du cloître qu'ils abritent à rez-de-chaussée, ainsi que les escaliers dans le bâtiment Est et dans le bâtiment Ouest ; façades et toitures de la galerie Nord ; emprise foncière du sol de l'ancien cloître (cad. AZ 165) ; façade Sud et versant de toiture correspondant de l'ancienne porterie ; façades et toitures du bâtiment dit de l'ancien moulin (maison des anciens) , à l'exception des constructions adventices ; tour dite de la Maîtrise, à l'exception des aménagements fonctionnels contemporains, avec l'ensemble des vestiges subsistants de l'ancienne enceinte fortifiée, les façades et les toitures des bâtiments restants en bordure Est de la cour de la Maîtrise avec l'emprise foncière de celle-ci (cad. AZ 152) ; ensemble des vestiges archéologiques connus ou à découvrir pouvant subsister dans l'ancien enclos abbatial, soit en sous-sol de l'actuelle place du Général-Leclerc (cad.non cadastré) (cad. AZ 140, 152, 165, 170, 198, 204, 252, 254, 275, 276) : inscription par arrêté du 30 mars 1992

Origine et histoire de l'Abbaye de la Trinité

L'abbaye de la Trinité de Fécamp, située dans la valleuse de la Valmont à Fécamp (Seine‑Maritime, Pays de Caux, côte d'Albâtre), est l'une des plus anciennes et puissantes fondations monastiques de Normandie et est classée aux monuments historiques. Fondée au VIIe siècle autour de la relique du Précieux Sang, elle devient dès le XIe siècle un important centre de pèlerinage et une nécropole ducale. Après les destructions dues aux raids vikings, les ducs de Normandie contribuent à sa reconstruction et à son développement. L'ensemble conserve l'abbatiale gothique primitif, d'anciennes constructions conventuelles aujourd'hui transformées en hôtel de ville, ainsi que des vestiges comme l'ancien moulin implanté sur l'enceinte fortifiée du XIIe siècle, situé à l'est sur le canal de la Voûte. Au début du XVIIIe siècle, la façade sud est reprise en lits alternés de brique et de pierre avec arcades au rez‑de‑chaussée, tandis que la façade nord est largement repercée ; la maison dite de l'ancien moulin porte encore des traces de ces transformations. À la fin du XIXe siècle, l'industriel René Legros acquiert le bâtiment du moulin et y installe une centrale hydro‑électrique qui, dès 1891, alimenta le quartier de l'abbaye ; une partie de ces installations subsiste.
Les premières mentions et fouilles montrent une occupation ancienne du site, avec des vestiges gallo‑romains et un oppidum attribué aux Calètes. La fondation s'inscrit dans la grande vague monastique du VIIe siècle ; la tradition légendaire mêle figures locales et récits miraculeux autour d'un cerf blanc et de la relique du Précieux Sang. La collégiale fondée par les ducs devient abbaye bénédictine en 1001 sous l'impulsion de Richard II et de Guillaume de Volpiano, qui y introduit une réforme monastique et crée des écoles et un scriptorium. L'abbaye joue un rôle intellectuel et artistique important aux XIe et XIIe siècles, produisant une riche série de manuscrits aujourd'hui dispersés dans des bibliothèques publiques.
Les campagnes architecturales successives marquent l'évolution du monument : Guillaume de Rots reconstruit le chœur à la fin du XIe siècle, un incendie en 1168 endommage l'abbatiale mais le chevet roman est préservé, et le gothique primitif prend forme sous les abbés Henri de Sully et Raoul d'Argences, avec l'achèvement de la nef au XIIIe siècle. La tour‑lanterne porte une charpente datée dendrochronologiquement de 1227‑1228 ; la tour‑lanterne et le clocher atteignent des hauteurs imposantes qui dominent l'ensemble.
La Réforme mauriste, au milieu du XVIIe siècle, restaure la discipline et entraîne des travaux dans les bâtiments conventuels ; la Révolution entraîne la confiscation des biens du clergé, l'inventaire et la dispersion partielle de la bibliothèque, la vente des bâtiments claustraux et la transformation provisoire de l'église en Temple de la Raison, suivies de destructions d'objets liturgiques avant la restauration du culte sous le Concordat. L'abbatiale bénéficie de campagnes de protection et de restauration au XIXe et XXe siècles, inscrite sur la liste des monuments historiques dès 1840, et fait l'objet de travaux récents, notamment un vaste chantier lancé en 2007. Dans la nuit du 1er au 2 juin 2022, le reliquaire du Précieux Sang et d'autres objets du trésor sont volés ; ces pièces ont été retrouvées aux Pays‑Bas en juillet 2022 et restituées à l'abbatiale lors d'une cérémonie en septembre 2023.
Sur le plan de la protection, l'église de la Trinité est classée depuis 1840 et de vastes parties des anciens bâtiments conventuels, ainsi que les vestiges archéologiques de l'ancien enclos abbatial, font l'objet d'arrêtés de protection et d'inscription, notamment par un arrêté de 1992.
Architecturalement, l'abbatiale combine des éléments romans et gothiques : longue de 127 mètres, elle présente une nef à dix travées avec collatéraux et une élévation sur trois niveaux, un chœur pourvu d'un déambulatoire ouvrant sur des chapelles rayonnantes, et une tour‑lanterne imposante. Le transept abrite des œuvres remarquables, dont un bas‑relief dit de la Dormition de la Vierge, la trace légendaire du « Pas de l'Ange » et une horloge astronomique construite en 1667 qui indique notamment les phases de la Lune et l'amplitude des marées. Les vitraux datent du XIIIe au XVIe siècle et reflètent des influences locales et anglo‑normandes ; le chœur conserve un maître‑autel Renaissance, un autel à baldaquin du XVIIIe siècle et un reliquaire du XIIe siècle.
L'abbatiale conserve de nombreuses sépultures, parmi lesquelles les tombeaux des ducs Richard I er et Richard II, le mausolée de Guillaume de Volpiano et plusieurs gisants d'abbés, témoignant de son rôle de nécropole ducale. L'abbaye a possédé un vaste temporel : propriétés foncières et maritimes, droits de pêche et de varech, prieurés, églises et dépendances en Normandie et en Angleterre, ce qui explique son rayonnement et la place donnée aux abbés commendataires. Le scriptorium de Fécamp est à l'origine d'une production manuscrite importante entre la fin du Xe et le milieu du XIIe siècle, dont une grande partie est conservée dans des bibliothèques publiques. Enfin, l'abbatiale a conservé une tradition musicale ancienne ; l'orgue de tribune actuel, d'origine 1746, a été reconstruit par Aristide Cavaillé‑Coll en 1883 et a fait l'objet de plusieurs restaurations.

Liens externes