Abbaye de Lachalade dans la Meuse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye de Lachalade

  • Rue de la Meunière
  • 55120 Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
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Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Abbaye de Lachalade
Crédit photo : Sanchalex - travail personnel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, 4e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les ruines de l'église (cad. B 349) : classement par liste de 1862 - Le chartrier de l'église, y compris la travée du bâtiment des communs délimités par le prolongement du transept et du chartrier (cad. B 857) : classement par arrêté du 4 décembre 1931 - Les façades et toitures de l'ancienne abbaye (cad. B 857, 858, 348) : inscription par arrêté du 25 juin 1986

Origine et histoire de l'Abbaye

L’ancienne abbaye cistercienne de Lachalade, située dans le département de la Meuse, porte historiquement le nom de La Chalade, issu du latin Scala Dei, « Échelle de Dieu ». Vers 1120, deux moines bénédictins, Robert et Ricuin, quittent l’abbaye Saint-Vanne de Verdun pour chercher plus de solitude et une vie plus austère et s’installent sur ce lieu désert. En 1124 l’un est élu abbé de Beaulieu et l’autre envoyé à Trois-Fontaines, mais Ricuin revient avec plusieurs moines de Trois-Fontaines et le modeste oratoire initial devient le point de départ d’une fondation cistercienne. Suivant la tradition de Cîteaux, la règle de saint Benoît y est strictement observée : les moines conjuguent travail et prière, construisent leur monastère et adoptent dépouillement et sobriété dans l’architecture, les vêtements, la nourriture et la liturgie. La construction de l’église commence en 1127 et elle est consacrée en 1136.

L’abbaye se développe rapidement grâce à de généreuses donations et, dès 1147, Lachalade est en mesure de fonder l’abbaye de Chéhéry. Outre le travail agricole traditionnel, la communauté exploite des tuileries et des verreries forestières qui assurent des revenus ; l’église conserve trois dalles funéraires datées des années 1270-1280. À la fin du XIIIe siècle, l’abbaye entreprend la construction d’une nouvelle église, achevée vers 1340 ; de plan en croix latine, elle présente une abside pentagonale et, du fait de la disparition de trois travées, l’édifice actuel s’apparente davantage à une croix grecque.

Comme d’autres maisons monastiques, Lachalade subit au fil des siècles passages d’armées, pillages, famines et épidémies, mais la mise en commende introduite en 1583 porte les atteintes les plus profondes à la vie religieuse et à la discipline : les abbés commendataires perçoivent les revenus sans assurer la résidence et les devoirs de l’abbé. Parmi eux figurent Charles de Broglie, Jacques Marc Antoine de Mahuet de Lupcourt, vicaire général à Nancy, et Claude de Tudert, doyen du diocèse de Paris et abbé commendataire de Saint-Éloi-Fontaine en 1769.

Une réforme monastique inspirée des Feuillants est introduite, voire imposée, par le cardinal de Richelieu en 1637, puis une vaste campagne de restauration des bâtiments est menée : le cloître est refait en 1678 — unique partie bien conservée —, la salle du chapitre, l’infirmerie et le dortoir sont restaurés en 1680, et un palais abbatial est achevé en 1706. Le XVIIIe siècle marque cependant un lent déclin des vocations et, au moment de la Révolution, la communauté est réduite à une dizaine de moines ; les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux en 1791 à Jean‑Marie Bigault de Parfonrut, gentilhomme verrier, tandis que la commune devient propriétaire de l’église abbatiale.

L’église, d’abord abandonnée et presque en ruines, est sauvée par l’abbé Chaput, curé de Lachalade de 1851 à 1881 : dix ans après sa nomination elle est restaurée et reçoit une grande rosace du XVe siècle provenant de l’abbaye de Saint‑Vanne à Verdun ; la même année elle est classée au titre des monuments historiques. Les deux guerres mondiales occasionnent d’importants dommages : la Première Guerre mondiale détruit des verrières, le mobilier et endommage la toiture, puis un bombardement allemand du 14 mai 1940 provoque l’effondrement de la toiture, de la charpente et de la voûte, et touche l’aile ouest et le cimetière. Les réparations s’achèvent en 1968 grâce à la participation des habitants, qui fournissent notamment de nombreuses tomettes pour le dallage, aboutissant à une mosaïque unique en tomettes ; le toit est alors reconstruit en ardoise, mais les tuiles d’origine sont en cours de remise en place à l’identique dans le cadre des travaux de rénovation actuels. Ces restaurations ont également permis la réhabilitation des vitraux d’origine partiellement retrouvés et complétés avec l’intervention des architectes des Monuments historiques.

L’association des Amis de l’église abbatiale de Lachalade, créée en 1989 et siégée à la mairie, regroupe des bénévoles engagés dans la sauvegarde et la valorisation de l’église et de son environnement ; elle émet des reçus fiscaux et collecte des dons destinés à financer les travaux de conservation. Lachalade est filialement rattachée à Trois‑Fontaines, elle-même fille de Clairvaux et arrière‑petite‑fille de Cîteaux.

Liens externes