Abbaye de Lannoy à Roy-Boissy dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Lannoy

  • 7 Rue de l'Abbaye
  • 60690 Roy-Boissy
Crédit photo : Louis Eudore Deladreue, prêtre-curé (4 octobre 183 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures de l'hôtel abbatial, des communs (à l'exception du bâtiment en brique et pierre du début XXe siècle) ; le jardin avec sa grille ; les terrasses (cad. A 54) : inscription par arrêté du 30 mai 1988 - Les restes de l'ancienne abbaye composés des bâtiments conventuels, de la maison de justice, de la ferme et du moulin (non compris l'hôtel abbatial déjà protégé) (cad. A 57, 62, 68, 69, 72 à 76, 82, 277 à 281) : inscription par arrêté du 2 avril 2002

Origine et histoire de l'Abbaye de Lannoy

L'ancienne abbaye de Lannoy, dite aussi abbaye de Briostel, est située à Roy-Boissy (Oise, Picardie). Fondée au XIIe siècle, elle fut d'abord bénédictine puis intégrée à la congrégation de Savigny avant d'adopter la règle cistercienne en 1147. La première implantation résulte d'importantes donations de seigneurs locaux qui permirent l'établissement d'une communauté de douze moines menée par l'abbé Osmond. Insalubres, ces premiers lieux furent abandonnés au profit d'un emplacement dans la vallée du Petit Thérain, au lieu-dit Lannoy, suite à une donation de Mathieu de Ply. L'abbaye développa par la suite un réseau de granges et de métairies pour l'exploitation de ses terres et acquit des biens plus éloignés, notamment une maison à Beauvais devenue l'hôtel de Lannoy. À partir du XVIe siècle, la communauté connut un affaiblissement de ses ressources puis l'instauration d'un régime de commende en 1536, qui transforma la gestion et la perception des revenus. L'abbaye fut gravement saccagée en 1592 par des troupes huguenotes, puis soumise à des reconstructions et remaniements aux XVIIe et XVIIIe siècles. Des effondrements et des travaux de restauration affectèrent l'abbatiale et les bâtiments conventuels, puis des aléas climatiques et des inondations endommagèrent encore les installations au XVIIIe siècle. Le logis abbatial, reconstruit et agrandi sous des abbés commendataires tels que Charles de Montmorency et Claude Séguin, servit aussi de résidence et fut modifié aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. À la fin de l'Ancien Régime, la maison de justice et des annexes furent établies pour l'administration seigneuriale locale. L'abbaye fut fermée à la Révolution ; ses biens furent vendus en plusieurs lots en 1791 et l'abbatiale fut vendue à démolir en 1810, conduisant à la disparition de l'église, utilisée ensuite comme carrière de pierres. Aujourd'hui subsistent l'ancien hôtel abbatial, des bâtiments conventuels, la ferme attenante dite de la Basse-Cour, l'ancien moulin sur le Petit Thérain, la maison de justice, ainsi que des jardins et des vestiges de grille. L'église, élevée au XIIe siècle et de style gothique, formait autrefois une croix latine avec un chœur ouvrant sur cinq chapelles rayonnantes ; sa nef fut en grande partie détruite au XVIIe siècle. Les façades et toitures de l'hôtel abbatial, les communs (hors aménagements du XXe siècle), les jardins, leur grille et les terrasses sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1988. Les anciens bâtiments conventuels, la ferme, la maison de justice et le moulin ont été inscrits par arrêté en 2002 et certains éléments ont fait l'objet de réhabilitations récentes. La liste des abbés réguliers commence par Osmond en 1135 et se poursuit jusqu'à François de Fresne en 1528 ; à partir de 1536, des abbés commendataires, à commencer par Jean de Sarcus, administrèrent l'abbaye jusqu'à Louis‑Paul de Mauléon à la fin du XVIIIe siècle.

Liens externes