Abbaye de Lonlay à Lonlay-l'Abbaye dans l'Orne

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Propriété de la commune

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de l'Abbaye de Lonlay

L'église Notre‑Dame, ancienne abbatiale bénédictine de Lonlay (Orne), conserve du complexe monastique roman le transept et le chœur entouré de chapelles avec déambulatoire ; son portail possède un narthex rare dans la région. L'abbaye est fondée au début du XIe siècle par Guillaume Talvas, seigneur de Bellême, qui fait venir des moines de l'abbaye de Fleury pour y établir la communauté. Une première abbatiale est édifiée vers 1020 puis rebâtie vers 1090. Des fouilles de 1953 ont montré que la nef, déjà détruite au XVIIe siècle, comportait un vaisseau central, des collatéraux et probablement un massif porche. Au milieu du XIIIe siècle le chœur est reconstruit ; de l'époque romane subsistent l'entrée des collatéraux et le transept, dépourvu de voûte mais orné d'arcatures à chapiteaux. L'édifice subit plusieurs incendies et destructions : incendié par les Anglais en 1418, ravagé par les flammes en 1533 puis attaqué par les protestants en 1574. Les chapelles rayonnantes sont édifiées dans les décennies suivantes, aux XVIIe siècle. Confiée aux bénédictins de Saint‑Maur en 1657, l'abbaye décline au XVIIIe siècle et les derniers moines la quittent en 1790. En 1791, l'église est remise à la commune et utilisée pendant quinze ans comme grenier à fourrage. En 1806 elle devient église paroissiale, remplaçant l'église Saint‑Sauveur ; celle‑ci est vendue en 1807 et le produit de la vente sert à restaurer la nouvelle église paroissiale. L'édifice figure sur la première liste des Monuments historiques en 1840 ; en 1845 l'architecte Jean‑Charles Danjoy mène un projet de restauration qui consolide le chœur et répare la voûte du transept. Des travaux non autorisés exécutés par l'abbé Simon entraînent des interventions critiquées par Victor Ruprich‑Robert, qui signale le retrait du badigeon, des rejointoiements au ciment et le raclage des chapiteaux ; l'église est alors déclassée en 1879. Elle est de nouveau classée le 5 novembre 1931. Pendant la Seconde Guerre mondiale des bombardements allemands endommagent le clocher, l'élévation sud et la charpente de la nef. La voûte est refaite et l'aile sud restaurée en 1952, puis le monument fait l'objet d'une restauration complète à partir de 1965. Les fouilles de 1953 et de 1965‑1966 ont mis au jour des absides antérieures au XIIIe siècle, révélant l'évolution du plan primitif : un chœur à abside centrale flanquée d'absidioles, suivi de campagnes d'agrandissement entre le XIe et le XIIIe siècle. L'église actuelle présente deux parties correspondant à ces périodes distinctes : un chœur spacieux, entouré de chapelles rayonnantes et destiné aux moines, appuyé sur le portail formé par les bras de l'ancienne église. Les chapiteaux romans, en granite ou en calcaire blanc, portent des motifs variés — feuilles, têtes de monstres, personnages, cavaliers, oiseaux affrontés — et relient les colonnes par des arcades ogivales. Les bas‑côtés sont pourvus de neuf chapelles rayonnantes ; le portail conserve des rangs de maçonnerie à feuilles de fougères et quelques ouvertures romanes, tandis que l'intérieur présente de fausses arcades et des chapiteaux sculptés. À partir de 1837 des campagnes de restauration sont engagées à l'initiative de la municipalité. Parmi les objets du lieu, les stalles en bois sculpté datent du XVIIe siècle et des bas‑reliefs en pierre du même siècle illustrent des épisodes de la vie de la Vierge ainsi que la mort de saint Benoît. L'abbaye, connue sous le nom Sainte‑Marie de Lonlay, est située à Lonlay‑l'Abbaye (Orne) et est classée au titre des monuments historiques depuis 1931. Les armes de l'abbaye se blasonnent : « de sable à un loup d'argent ».

Liens externes

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