Abbaye de Montmorel à Poilley dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Montmorel

  • Montmorel
  • 50220 Poilley
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Abbaye de Montmorel
Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les vestiges du cloître et son aire (cad. Q2 335) : classement par arrêté du 6 février 1980 - Les façades et toitures du logis abbatial ; le pont et le portail enjambant le Beuvron ; la chambre du prieur avec son décor et ses boiseries, la cheminée ancienne à l'extrémité du bâtiment de la léproserie (cad. C 338) : inscription par arrêté du 6 février 1980 - L'assiette des sols de l'ensemble du site ainsi que le système hydraulique comprenant le bief et la moitié attenante de la rivière ; le logis en totalité ; la borne (cad. ZM 115 à 118, 124, lieudit L'Abbaye de Montmorel) : inscription par arrêté du 2 juillet 2007

Origine et histoire de l'Abbaye de Montmorel

L'abbaye Notre‑Dame de Montmorel est un monastère de chanoines réguliers augustins situé sur la commune de Poilley, dans le département de la Manche en Normandie. Elle a été fondée en 1160 par Rual du Homme ; sa fondation fut confirmée en 1162 par Henri II d'Angleterre et sa protection réaffirmée par Richard Cœur de Lion en 1195. Montmorel faisait partie des abbayes d'hommes du diocèse d'Avranches et disposait de prieurés, du patronage de plusieurs églises paroissiales et d'une léproserie. Les premiers religieux vinrent notamment de l'abbaye Saint‑Victor de Paris, et le prieur Raoul en devint le premier abbé. Au cours du Moyen Âge l'abbaye connut des épisodes violents : en 1354 elle fut saisie par des troupes anglo‑navarraises et transformée en prison avant d'être reprise par Bertrand du Guesclin, et pendant l'occupation anglaise du XVe siècle elle prêta foi au roi d'Angleterre. Les guerres de Religion endommagèrent les bâtiments ; une reconstruction partielle fut entreprise en 1602. Au XVIIe siècle l'abbaye abrita une école théologique où se diffusèrent des doctrines jansénistes. La communauté déclina au XVIIIe siècle : malgré des revenus importants le nombre des religieux diminua, et l'abbaye fut vendue comme bien national en 1791 puis largement détruite. Subsistent néanmoins le logis abbatial, des vestiges de l'aile orientale du cloître, la léproserie, le moulin et certains communs. L'église, d'origine romane et remaniée au XVe siècle dans un type ogival flamboyant, comportait trois nefs, deux transepts, un déambulatoire autour du chœur et une chapelle dans l'abside. La tour principale, placée au-dessus de la croisée, présente des ouvertures géminées et trilobées surmontées d'accolades et culmine à une hauteur de 43 mètres ; une tour secondaire domine le portail occidental. Le sol de l'église était pavé de dalles funéraires des abbés. Au sud de l'édifice se trouvaient la sacristie, la salle capitulaire, le réfectoire et la salle commune, l'étage accueillant la bibliothèque et les dortoirs. Le cloître, restauré au XVe siècle, s'étendait au sud de l'église ; le mur conservé comporte sept arcatures, allant des cintres jumeaux du XIIe siècle à des arcatures ogivales et un cintre de type Tudor liés aux travaux de l'abbé Jean Eschard. Le logis abbatial et les bâtiments longeant la Sélune furent en grande partie réalisés par l'abbé Jean Bailleul ; la chambre du prieur, son décor et ses boiseries sont protégés au titre des Monuments historiques. Le site conserve également le portail et le pont franchissant le Beuvron, le moulin, la léproserie et le système hydraulique associé. Les vestiges du cloître et son aire sont classés au titre des monuments historiques, et plusieurs éléments, dont les façades et toitures du logis abbatial, le pont et le portail sur le Beuvron, la chambre du prieur, certaines boiseries et une cheminée de la léproserie, ainsi que l'assiette des sols, le bief et l'ensemble du logis, bénéficient d'inscriptions protégeant l'ensemble du site. Les armoiries conventuelles sont d'argent à la croix de sable cantonnée de quatre têtes de Maures de sable, et les fondateurs De Subligny portaient des armes écartelées d'argent et de gueules. Des archives et des photographies anciennes conservent des vues du cloître à la fin du XIXe siècle et des inondations de 1910, témoignant de l'histoire et de l'état des bâtiments avant les mesures de protection moderne.

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