Abbaye de Pairis à Orbey dans le Haut-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane

Abbaye de Pairis

  • 230 Hôpital rural Pairis
  • 68370 Orbey
Abbaye de Pairis
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Abbaye de Pairis
Crédit photo : Bernard Chenal - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Porte d'entrée : inscription par arrêté du 28 juin 1929

Origine et histoire de l'Abbaye de Pairis

L'ancienne abbaye cistercienne de Pairis, fondée en 1138 par des moines venus de Lucelle, se situe dans le creux du vallon de Noirupt, au hameau de Pairis près d'Orbey (Haut-Rhin), à environ 700 mètres d'altitude en direction du lac Blanc. Elle connut une période de prospérité médiévale, s'appuyant sur une activité agricole importante et une vie littéraire dynamique. Le comte Ulrich de Ferrette et les comtes d'Eguisheim lui accordèrent de vastes domaines entre le lac Blanc et le lac Noir, et le pape Alexandre III la plaça sous la protection de l'Église. D'autres donations et privilèges lui furent accordés au cours du Moyen Âge, notamment une propriété au Bouxof à Mittelwihr et des exemptions confirmées par l'empereur Frédéric Barberousse. L'abbaye jouissait d'une grande autonomie juridique et spirituelle : elle dépendait uniquement de l'ordre cistercien et du pape et conservait le libre choix de son abbé, les empereurs en étant les avoués. Pairis reçut des dommages répétés au fil des conflits : pillages aux XIVe et XVe siècles, attaques pendant la révolte des Rustauds en 1525, et de nouveau de graves destructions lors de la guerre de Trente Ans, qui réduisirent l'effectif des moines des deux tiers. En 1452 l'abbaye fut abaissée au rang de prieuré et unie à Maulbronn, mais elle retrouva plus tard son rang abbatial après une période de commende aux alentours des XVIe et XVIIe siècles. Des moines de Maulbronn se réfugièrent à Pairis en 1537. Au XVIIe siècle et après la guerre de Trente Ans, l'abbaye releva partiellement son prestige : Olivier de Foulongue fut nommé abbé par le roi de France et des travaux de reconstruction furent engagés aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une reconstruction importante s'acheva en 1741, mais l'église abbatiale et les bâtiments conventuels furent sévèrement endommagés par un incendie en 1753. Les réparations se poursuivirent : en 1765 le mobilier de l'église était en cours d'achèvement, le maître-autel fut commandé en 1769 au sculpteur Ketterer (aujourd'hui conservé dans l'église d'Ungersheim) et six autels furent placés dans la nef. À la Révolution française l'abbaye fut fermée et vendue comme bien national ; son mobilier fut dispersé en 1791 et les bâtiments trouvèrent des usages industriels puis agricoles. Achetés par l'industriel Georges Muller, ils furent occupés par une usine textile, une faïencerie puis transformés en ferme en 1804, et l'église fut détruite dans la première moitié du XIXe siècle. Une lithographie de 1839 montre alors seulement le clocher en ruines et des pans de mur du cloître. En 1849 l'hospice d'Orbey acquit les bâtiments et les transforma en hôpital rural ; l'établissement est aujourd'hui le siège principal de l'Hôpital Intercommunal du Canton Vert, devenu un EHPAD au 1er janvier 2010. À la fin du XIXe siècle une chapelle néo-romane fut érigée d'après un projet de Charles Winkler et de nouveaux bâtiments furent ajoutés au XXe siècle. Des vestiges subsistent : un porche en grès rose daté du XVIIe siècle et un mur d'enceinte constituent les principaux éléments visibles de l'ancienne abbaye. Le site est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 juin 1929. L'abbaye participa aux événements de la quatrième croisade : l'abbé Martin prit part au prêche en Alsace et, lors du sac de Constantinople en 1204, rapporta plusieurs reliques, dont des fragments de la Vraie Croix. Gunther, moine de Pairis, rédigea la Historia Constantinopolitana qui relate ces événements et dresse l'inventaire des reliques rapportées. Parmi les domaines viticoles détenus par l'abbaye figuraient le Zem Kefersberg (aujourd'hui Kaefferkopf à Ammerschwihr) et, depuis 1464, le Bouxof à Mittelwihr, où une chapelle dédiée à sainte Barbe fut installée puis agrandie en 1507. La bibliothèque municipale de Colmar conserve plusieurs manuscrits latins des XIIe et XIIIe siècles provenant de Pairis, notamment un hymnaire, un graduel et des antiphonaires. La succession des abbés est bien documentée, depuis Tegenhard au XIIe siècle jusqu'à Antoine Delort à la fin du XVIIIe siècle, avec des titulaires remarquables comme Bernardin Buchinger et Olivier de Foulongue et de nombreux autres noms conservés dans les archives. Une croix processionale conservée dans l'église d'Orbey est probablement issue de Pairis ; son décor et sa technique rapprochent son exécution de l'école mosane des XIIe et XIIIe siècles. De nombreux actes, donations, privilèges, vestiges architecturaux et documents manuscrits témoignent de l'importance régionale de l'abbaye au cours du Moyen Âge et de l'époque moderne.

Liens externes