Abbaye de Pontlevoy dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye de Pontlevoy

  • 2-4 Passage du Salut
  • 41400 Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
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Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Abbaye de Pontlevoy
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle du collège (cad. A 799) : classement par arrêté du 6 avril 1934 ; Bâtiments abbatiaux ; ancien manège ; deux terrasses et perrons qui les desservent ; fontaine des Joncs ; vivier ; tours Saint-Fiacre et Charles VII ; sol correspondant aux parties connues de l'emprise de l'ancienne abbaye (cad. A 793 à 797, 799, 807, 808) : classement par arrêté du 19 avril 1991

Origine et histoire de l'Abbaye

L'abbaye Notre‑Dame de Pontlevoy, située sur la commune de Pontlevoy (Loir‑et‑Cher), est une ancienne abbaye bénédictine de la Congrégation de Saint‑Maur, classée monument historique (6 avril 1934 et 19 avril 1991). Elle est fondée au XIe siècle par Guelduin, seigneur de Chaumont et de Pontlevoy, qui y installe des moines venus de Saint‑Florent et y est inhumé. L'église abbatiale est commencée vers 1040 ; elle est détruite par un incendie vers 1262, puis une nouvelle église est édifiée à la fin du XIIIe siècle. L'abbaye est à nouveau ruinée avant 1391 par les Anglais ; au XVe siècle le chœur d'une église agrandie est réalisé et juxtaposé à une nef gothique et à une tour romane carrée, mais la nef est réduite en 1682 puis rasée en 1786. Le régime de la commende s'instaure en 1467 avec la nomination d'abbés commendataires, procédure qui modifie profondément la vie monastique. Au XVIe siècle l'abbaye subit pillages et destructions liés aux guerres de religion, est réparée à la fin du siècle et reste souvent en difficulté financière jusqu'au XVIIe siècle. Richelieu est abbé commendataire et, en 1644, l'établissement rejoint la Congrégation de Saint‑Maur ; à la même époque Pierre de Bérulle fonde un collège destiné aux enfants de petite noblesse. La reconstruction des bâtiments conventuels débute en 1663 avec l'aile ouest, se poursuit de 1701 à 1735, et le cloître amorcé à partir de 1725 n'est jamais achevé ; l'ancien logis abbatial disparaît en partie quand le manège est édifié en 1837. En 1776, Louis XVI transforme l'abbaye en collège royal militaire préparatoire, qui acquiert rapidement une solide réputation au XVIIIe siècle ; la Révolution supprime l'école militaire mais le lieu conserve une vocation éducative. Au XIXe siècle et au début du XXe siècle le collège connaît des hauts et des bas financiers, des travaux et des sinistres, et sert ponctuellement d'hôpital de convalescence pendant la Première Guerre mondiale, accueillant parmi d'autres usages un cantonnement et des terrains d'aviation à proximité. La baisse des effectifs conduit à une fermeture en 1938, puis l'abbaye est réquisitionnée en 1939–1940 et subit des dégâts lors de l'occupation allemande ; après la Seconde Guerre mondiale elle accueille un centre de formation professionnelle pour jeunes puis retrouve temporairement la fonction de collège avant de fermer à nouveau en 1959. Divers organismes investissent ensuite le site : le CENPAR en 1967, Promotrans à partir de 1972, puis l'Euram‑Center au début des années 2000, qui organise stages et manifestations avant de cesser son activité en 2017. Acquise en 2018 par la S.C.I. Gelduin, l'abbaye accueille depuis 2019 le collège‑lycée catholique de Pontlevoy et son internat, sous la tutelle du diocèse de Blois et en convention avec la Communauté Saint‑Martin ; l'établissement compte environ 300 élèves à son arrivée et accueille 820 élèves en 2022, avec un internat de 148 places. L'offre pédagogique associe classes de collège et de lycée réparties entre l'abbaye et deux prieurés, des projets spécifiques (ferme pédagogique, option histoire parrainée, enseignements manuels) et une vie pastorale assurée par la Communauté Saint‑Martin. Le site organise et reçoit des événements culturels et sportifs, notamment le Rugby Heritage Cup en 2023, l'université d'été du mouvement Icthus la même année, et des concerts annuels dans l'ancien manège. D'importants travaux de rénovation sont en cours sous la responsabilité d'Enguerrand de Lorgeril ; le manège a été lauréat du Loto du patrimoine en 2025 avec une rénovation estimée à 1,9 million d'euros. Le lieu fait l'objet d'un projet de valorisation patrimoniale et éducative incluant une programmation artistique et un spectacle annuel préparant la fête des 1 000 ans de l'abbaye ; il a reçu en septembre 2025 la visite du Chef de l'État dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. Sur le plan architectural, l'ensemble conserve des éléments médiévaux et modernes : tours de défense restaurées au début du XVIIIe siècle, quatre corps de bâtiments organisant une cour entre deux tours médiévales, et des aménagements successifs des XVIIIe et XIXe siècles qui ont façonné l'aspect actuel, à l'exception notable du manège et de certaines parties disparues ou remaniées. Parmi les personnalités liées à Pontlevoy figurent des abbés et mécènes comme le cardinal de Richelieu et Pierre de Bérulle, ainsi que des hommes de lettres, savants et artistes associés au collège à différentes époques, et des figures comme le père Daniel Brottier qui y fut professeur. Les armoiries de Pontlevoy se blasonnent : d'azur aux deux crosses adossées d'or accostées de deux étoiles du même.

Liens externes