Abbaye de Rangéval à Geville dans la Meuse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Rangéval

  • R.N. 408
  • 55200 Geville
Abbaye de Rangéval
Abbaye de Rangéval
Abbaye de Rangéval
Abbaye de Rangéval
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Abbaye de Rangéval
Abbaye de Rangéval
Abbaye de Rangéval
Crédit photo : Chatelai - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Abbaye de Rangeval (ancienne) , dans son ensemble (cad. C 96, 107, 81 à 85, 88) : classement par arrêté du 12 juillet 1965

Origine et histoire de l'Abbaye de Rangéval

L'abbaye de Rangéval est une ancienne abbaye de l'ordre des Prémontrés située sur la commune de Geville, dans la Meuse, sur la route de Boucq et l'axe Commercy–Toul. Fondée au XIIe siècle par Hadwige, épouse de Thierry d'Apremont, elle reçut des confirmations pontificales en 1179 et 1186. L'abbaye, placée sous le double patronage de Notre-Dame et de sainte Madeleine, possédait des reliques parmi lesquelles les langes de l'Enfant-Jésus, le chef de l'apôtre saint Matthieu, un cilice de sainte Marie-Madeleine et des ossements de saint Christophe. Établie dans un vallon au pied des côtes de Meuse, elle joua un rôle local notable jusqu'à la Révolution. Lors de la Révolution, l'église abbatiale fut démantelée et l'abbaye fut supprimée ; ses biens furent vendus en 1791, notamment la chapelle de Jévaux qui fut démolie. L'ensemble conserve toutefois un demi-cloître et un logis de style classique. En 1726, le père Charles Louis Hugo, abbé de Saint-Pierre d'Étival, y séjourna en exil du 24 janvier au 13 juillet sur ordre du duc de Lorraine Léopold Ier, après un différend avec l'évêque de Toul, et y fut accueilli par l'abbé Habert. Au tournant des XXe et XXIe siècles, l'abbaye est une propriété privée.

Les bâtiments actuels datent du début du XVIIIe siècle et présentent une architecture classique. En 1729, l'architecte Nicolas Pierson supervisa la reconstruction de l'église, du bâtiment conventuel et du logis abbatial, comprenant deux ailes en équerre, un cloître voûté d'ogives, une salle capitulaire à colonnes corinthiennes, une sacristie à deux nefs voûtées en étoile, un réfectoire à voûtes d'ogives en arc brisé, un grand escalier à colonnes ioniques, des cheminées, ainsi que les murs d'enceinte et les communs. L'ensemble a été classé monument historique par arrêté du 12 juillet 1965. L'abbaye est ouverte au public à l'occasion des Journées européennes du patrimoine et des Rendez-vous aux jardins.

Le site conserve un mur d'enceinte parfaitement conservé, haut de 3 à 4 mètres, réalisé en gros blocs de pierre taillée dont certains portent une petite croix gravée. Les jardins comportent un vivier, des roses anciennes et un vaste verger de 200 variétés d'arbres fruitiers, le site étant classé Natura 2000. L'abbaye possédait des ermitages, notamment à la chapelle de Jévaux, à la Grange en Woëvre et à Pagney-derrière-Barine (ermitage du Val-des-Nonnes). Le bâtiment dit de La Malterie à Euville provient de l'abbaye. À 500 mètres au nord-est, sur la « route des Tuileries », se trouvent des vestiges d'une tuilerie et d'une imposante cheminée en pierre ; un document de 1760 mentionne l'achat de 5 000 tuiles de Rangéval par Nicolas Rolain pour la reconstruction du clocher de l'église de Commercy. En 1862, la tuilerie produisait annuellement 800 000 tuiles creuses et 200 000 briques et employait 23 ouvriers, ses tuiles étant marquées de la lettre « R » ; ses fours se sont éteints en 1926.

Liens externes