Abbaye de Saint-André-de-Gouffern à La Hoguette dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise gothique

Abbaye de Saint-André-de-Gouffern

  • Saint-André
  • 14700 La Hoguette
Abbaye de Saint-André-de-Gouffern
Abbaye de Saint-André-de-Gouffern
Abbaye de Saint-André-de-Gouffern
Abbaye de Saint-André-de-Gouffern
Abbaye de Saint-André-de-Gouffern
Crédit photo : Milka-berger - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1127
Fondation de l'abbaye
1130–1131
Création officielle
1143
Dédicace de l'église
1147
Affiliation cistercienne
1149
Fondation de Tironneau
1271
Réception de reliques
XIIIe siècle
Reconstruction gothique
1356
Destructions partielles
1450
Visite de Charles VII
XVIIe siècle
Remaniment du cellier
1932
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les vestiges de l'abbaye : classement par arrêté du 22 septembre 1932

Personnages clés

Guillaume III Talvas Fondateur de l'abbaye de Saint-André-de-Gouffern.
Charles VII Roi de France qui a séjourné à l'abbaye en 1450.

Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-André-de-Gouffern

L'abbaye de Saint-André-de-Gouffern, située sur la commune de La Hoguette dans le Calvados, a été fondée au début du XIIe siècle par Guillaume III Talvas ; les premières fondations sont situées vers 1127 et la création est également datée des années 1130–1131 selon les sources. Sixième fille de Savigny, elle accueillit des moines venus de cet ordre et devint cistercienne en 1147, l'église étant dédiée en 1143. L'abbaye fonda à son tour, en 1149, l'abbaye de Tironneau. L'édifice fut reconstruit au cours du second quart du XIIIe siècle et la grande église gothique entreprise vers 1241 fut démolie à la Révolution ; il n'en subsiste aujourd'hui que quelques vestiges. Classés monuments historiques par arrêté du 22 septembre 1932, ces vestiges comprennent notamment un mur percé d'arcatures, un contrefort et une fenêtre à meneau. Vers l'est, deux bâtiments agricoles des XIIe–XIIIe siècles, autrefois étable, écurie et grenier, sont séparés par une petite cour ; l'un d'eux a été remanié au XVIIe siècle. Au sud-ouest se voit un vieux pressoir du XVe siècle, à deux nefs voûtées d'arêtes. L'église abbatiale livre des arrachements des premières travées gothiques, des arcades aveugles reposant sur fines colonnettes et des chapiteaux à décor végétal. L'aile des convers montre à l'extérieur des ouvertures en plein cintre d'inspiration romane, tandis qu'à l'intérieur les voûtes sur croisées d'ogives sont gothiques ; le réfectoire, daté de la fin du XIIe siècle, est divisé en deux nefs par de fines colonnes aux chapiteaux à feuille d'eau. Le dortoir conserve de petites baies romanes. Le logis des hôtes, daté du début du XIVe siècle, présente une grande baie à lancettes et deux baies géminées avec remplage en Y ; ses salles sont voûtées d'arêtes et la charpente médiévale a la forme d'une coque renversée. Le cellier, remanié, a pris l'aspect d'un logis du XVIIe siècle et sert aujourd'hui d'habitation. À l'extérieur subsiste une fontaine baptismale de la fin du XIIe siècle ; les jardins, ouverts au public de début juillet à fin septembre, prolongent le site au bord du ruisseau de Trainefeuille et des étangs que les moines utilisaient comme viviers. Le fonds d'archives conservé aux archives du Calvados est particulièrement riche : l'abbaye a gardé plus de 1 200 chartes et plus de 200 sceaux et contre-sceaux attachés à ses actes. Son patrimoine, attesté par ces documents, comprenait de nombreuses terres, bois, vignes, maisons, moulins, dîmes et droits en diverses paroisses de Normandie et du Maine. L'abbaye connut des épisodes marquants : elle reçut des reliques en 1271, subit des destructions partielles en 1356 pendant la guerre de Cent Ans et accueillit Charles VII en 1450 après la reprise de Caen. Le régime de la commende entraîna sa décadence ; dès 1620 les revenus étaient partagés en un tiers pour les religieux et deux tiers pour les abbés, et l'établissement déclina jusqu'à la Révolution, où l'abbaye fut rasée après le sauvetage des archives et le transfert d'une cloche à Montabard. Aujourd'hui, outre les vestiges monumentaux, certaines ailes sont en propriété privée et accueillent des activités, dont des expositions estivales.

Liens externes