Abbaye de Saint-Cybard à Angoulême en Charente

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Saint-Cybard

  • 115 Rue de Bordeaux
  • 16000 Angoulême
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Abbaye de Saint-Cybard
Crédit photo : JLPC - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

La partie de l'ancienne abbaye correspondant au logis abbatial et à un passage voûté (cad. AH 20, 360) : inscription par arrêté du 5 décembre 2007

Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-Cybard

L'ancienne abbaye Saint-Cybard est une abbaye bénédictine située à Angoulême, en Charente. Elle prend naissance au VIe siècle autour de l'ermite saint Cybard, qui se retira dans une grotte sous le rempart nord de la ville et autour de laquelle s'organisa un groupe d'ermites en cellules. La basilique primitive fut consacrée vers 560 par Grégoire de Tours. Un document confirme les biens de l'abbaye en 852, mais en 863 les Vikings incendient et détruisent la ville et l'abbaye, qui ne commence à être relevée que quelques années plus tard. Entre 897 et 906, les moines de l'abbaye de Charroux trouvent refuge à Saint-Cybard, et l'ensemble est totalement relevé vers 950 grâce au comte Guillaume Iᵉʳ Taillefer, à son parent le comte de Périgueux Bernard et à l'évêque Foucaud. Durant le IXe siècle la communauté semble avoir comporté des chanoines soumis à l'autorité de l'évêque d'Angoulême ; elle devient abbaye bénédictine puis, vers 1096, clunisienne. Au début du XVIIe siècle la règle y est sensiblement relâchée. En 1568, pendant les guerres de Religion, les protestants s'emparent d'Angoulême et mettent l'abbaye à bas, ne laissant que le côté nord de l'église abbatiale et quelques chapelles superposées à l'angle nord-ouest du cloître, dont la chapelle des comtes d'Angoulême et la chapelle Notre-Dame. Marie de Médicis visite le site en mars 1619 et rapporte la découverte, dans la chapelle des comtes, d'un coffre contenant des ossements et des reliques. L'abbaye est vendue comme bien national à la Révolution, en 1791, et les derniers moines sont dispersés. Au XIXe siècle le site se transforme en pôle industriel, avec notamment une papeterie et une brasserie ; ces installations sont ensuite abandonnées, laissant des friches dans la seconde moitié du XXe siècle. Des fouilles sont menées en 1619 et 1912, puis une campagne de sauvegarde débute en 1984 avant la réhabilitation des locaux et l'installation du CNBDI. Un plan du XVIIe siècle fournit des informations sur l'organisation du lieu : l'église abbatiale, située au sud, était à nef unique terminée par une abside ; son chevet en segment de cercle, renforcé par quatre contreforts, portait une nef longue de 40 mètres, l'abside ayant été détruite au XVIIIe siècle. Une nouvelle église fut aménagée dans le réfectoire au nord du cloître, qui, avec la salle capitulaire, remonte au XIVe siècle. Les bâtiments monastiques s'étendent au nord : la salle capitulaire est conservée, ainsi que deux chapelles souterraines, et il subsiste des vestiges du cloître qui mesurait environ 30 sur 25 mètres et jouxtait l'église au sud et la salle du chapitre à l'est. Le logis abbatial, reconstruit du temps de l'abbé Henry de Reffuge (entre 1640 et 1688), se situe à l'ouest ; les constructions les plus anciennes se trouvent à l'est, celles du Moyen Âge au centre et les plus récentes à l'ouest. L'abbaye était entourée de murailles renforcées au XVIe siècle et s'ouvrait par une porterie d'angle ; elle comprenait un four banal et un moulin, avec d'autres moulins hors les murs. Dans la cour du logis abbatial subsiste une charpente métallique conçue par Édouard Warin au XIXe siècle, témoin de la longue occupation industrielle du site. Des éléments médiévaux et postérieurs subsistent encore : caves voûtées, logis, passage voûté, portail monumental, vestiges de l'infirmerie et du cloître, ainsi que des restes de l'église, de la cour du logis avec la charpente d'Édouard Warin et du réfectoire initial.

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