Abbaye de Saint-Évroult à Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye Eglise romane et gothique

Abbaye de Saint-Évroult

  • 221 Rue Principale
  • 61550 Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois
Abbaye de Saint-Évroult
Abbaye de Saint-Évroult
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Abbaye de Saint-Évroult
Abbaye de Saint-Évroult
Abbaye de Saint-Évroult
Crédit photo : Jmalo - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Restes et sol de l'ancienne abbaye (cad. C 195 à 199, 202) : classement par arrêté du 17 janvier 1967

Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-Évroult

L'ancienne abbaye bénédictine de Saint-Évroult, dite aussi abbaye d'Ouche, se dresse en ruines sur la commune de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois dans l'Orne, en Normandie ; ses vestiges sont partiellement classés au titre des monuments historiques. Elle est traditionnellement attribuée à saint Évroult, dont la datation oscille entre le VIe et le VIIe siècle, et la première mention documentaire la désigne comme monasterio Uticus dans un diplôme de Charles le Simple. Établie sous la règle bénédictine et placée sous l'invocation de saint Pierre, l'abbaye fut fondée dans la forêt d'Ouche comme communauté isolée. Malgré les raids scandinaves qui dévastèrent nombre de monastères normands, Saint-Évroult conserva ses reliques et ses trésors ; par la suite elle subit des troubles liés à des campagnes de seigneurs chrétiens, des soldats d'Hugues le Grand étant notamment impliqués, et une source évoque aussi la saisie de reliques et richesses par Hugues de France et leur transfert à Orléans. Le site fut relevé à partir de 1050 par Guillaume Giroie et les frères Grandmesnil, qui entreprirent la reconstruction des bâtiments avec l'appui d'abbayes comme Notre-Dame du Bec et Jumièges. L'église abbatiale fut reconstruite à la fin du XIe siècle, reprise au XIIIe siècle et achevée au début du XIVe siècle ; elle se signalait par des sculptures d'influence bourguignonne. L'abbaye connut un rayonnement médiéval important : elle accueillit des religieux illustres tels qu'Orderic Vital et Lanfranc, participa à la fondation d'établissements dépendants et reçut de nombreux dons. Sous les abbés des XIe et XIIe siècles, les bâtiments conventuels se développèrent avec cloître, salle capitulaire, réfectoire, dortoirs, offices et ouvrages de défense protégés par fossés. La prospérité suscita convoitises et violences : rançons, incendies et ravages par des seigneurs, puis la guerre et les occupations anglaises usèrent la communauté, tandis que l'instauration de la commende à la fin du XVe siècle affaiblit la vie monastique. Les bénédictins adhérèrent à la congrégation de Saint-Maur en 1628 et, aux XVIIe et XVIIIe siècles, des prieurs mauristes entreprirent la construction et la réparation de la bibliothèque, du dortoir, de l'infirmerie et d'autres bâtiments. La Révolution mit fin à la vie monastique : les biens furent déclarés nationaux, l'église devint paroissiale et les bâtiments servirent de carrière ; en 1802 la tour du transept s'écroula, entraînant l'effondrement de voûtes et arcades supérieures. Depuis, les ruines conservent le plan des différents éléments et ont fait l'objet d'interventions de bénévoles pour leur entretien, notamment en 2016. La bibliothèque, renommée pour ses copistes et ses manuscrits, comptait en 1791 plus de 4 000 volumes dont 356 manuscrits, parmi lesquels figuraient une Bible en cinq langues et de nombreuses œuvres patristiques et conciliaires. Le chartrier et les archives comprenaient plusieurs centaines de liasses relatives à l'administration des fiefs, dîmes, rentes et titres du prieuré. L'abbaye disposait d'un important temporel — environ 30 000 livres de rente —, du titre de baronnie, de droits de chasse et de prérogatives forestières, ainsi que d'un patrimoine foncier et de fermes en Normandie et, jusqu'à leur confiscation, de biens en Angleterre. Les moines s'engagèrent aussi dans des activités métallurgiques : exploitation des forêts et des minerais, utilisation de fourneaux et forges, puis installation de hauts fourneaux, d'affineries et d'une tréfilerie dont l'activité évolua jusqu'à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. De l'abbaye fortifiée subsistent une porterie, des restes d'enceinte et des logis ; le site s'organisait autour d'une grande cour nord ouverte aux hôtes et convers, et d'un ensemble conventuel à l'ouest et au sud du cloître. L'église mesurait environ 93 mètres de long (97 m avec les chapelles), la nef 24 m de large, le transept 36 m et la voûte 25 m de haut ; le cloître formait un carré d'environ 40 m de côté et les bâtiments réguliers comprenaient salle capitulaire, chauffoir, scriptorium, bibliothèque et un grand dortoir. Des fouilles ont mis au jour un bâtiment primitif du VIIe siècle à l'emplacement de la salle capitulaire et des sépultures du XIIIe siècle. Parmi les objets classés figurent deux châsses du XIIIe siècle — l'une en forme de maison ornée de plaques de cuivre doré, d'argent repoussé et de pierres colorées, l'autre recouverte de plaques de cuivre et d'argent — ainsi qu'un reliquaire en cristal de roche monté en vermeil et serti de perles. Les restes et le sol de l'ancienne abbaye sont protégés par un arrêté du 17 janvier 1967. L'abbaye a laissé en outre une importante série de sceaux, armoiries et une liste d'abbés réguliers et commendataires, mentionnés par les sources.

Liens externes