Abbaye de Saint-Fuscien dans la Somme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Saint-Fuscien

  • 5 Rue de l'Église
  • 80680 Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Abbaye de Saint-Fuscien
Crédit photo : Markus3 (Marc ROUSSEL) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'hôtel abbatial et du petit pavillon du XVIIIe siècle ; mur de clôture ; ensemble des sols compris dans cette enceinte (cad. AC 31, 33 à 36, 40 à 43, 106) : inscription par arrêté du 27 mai 1988

Origine et histoire de l'Abbaye

L'abbaye de Saint-Fuscien, située dans le village homonyme de la Somme, était une maison de moines bénédictins dont il ne subsiste aujourd'hui que le logis abbatial, dit château, et un petit pavillon. Selon la tradition, la fondation remonterait à la fin du VIe siècle et est attribuée soit à Chilpéric, soit à la reine Frédégonde ; elle se serait établie sur le lieu du martyre des saints Victoric et Fuscien. Les noms latins Sancti-Fusciani-de-Sylva et Sancti-Fusciani-in-Nemore ont donné lieu à plusieurs traductions françaises : Saint-Fuscien-aux-Bois, Saint-Fuscien-au-Bois ou Saint-Fuscien-du-Bois. Dévasté par les incursions normandes au IXe siècle, le monastère fut reconstruit en 880, puis détruit de nouveau en 925 et resta en ruines pendant environ deux siècles. Enguerrand de Boves, comte d'Amiens, le dota et le restaura : la charte de 1105 mentionne Odolric comme premier abbé bénédictin après la refondation. L'abbaye fut mise en commende en 1533, Jean Le Veneur étant le premier abbé commendataire, puis la réforme de la congrégation de Saint-Maur y fut introduite en 1648. C'est à cette époque que le logis abbatial fut reconstruit ; il se compose d'un corps de bâtiment central à deux niveaux et de deux ailes en retour à un niveau, l'ensemble réalisé en briques et pierres sur un soubassement de grès. Le petit pavillon, en briques et pierre, daterait de la même période ou du XVIIIe siècle. Les moines mauristes utilisèrent l'église pour le culte paroissial, ouvrirent une école et assurèrent l'instruction gratuite des enfants ; la communauté déclina toutefois à partir du XVIe siècle. La congrégation de Saint-Maur fut supprimée à la Révolution ; l'abbaye fut déclarée bien national et vendue, entraînant la démolition partielle des bâtiments conventuels pour récupérer des matériaux. Malgré une pétition des habitants en 1791, le village se retrouva sans église ; une chapelle fut aménagée en 1820 dans une grange, puis remplacée par une église paroissiale à la fin du XIXe siècle. En 1825, le révérend père Lardeur acheta les restes de l'abbaye pour y installer une école des Frères de Saint-Joseph ; ces établissements connurent une grande renommée sous le Second Empire, avant que la congrégation ne perde en 1888 la reconnaissance d'utilité publique et que les bâtiments soient vendus à nouveau. Plusieurs manuscrits sont associés à l'abbaye, notamment un psautier-hymnaire daté de la fin du XIIIe siècle, conservé à Amiens ; ce volume de 165 feuillets en parchemin contient un calendrier, une initiale historiée représentant David, le psautier, des cantiques bibliques, des litanies et un hymnaire, et comporte le respons « Libera, domine, animas eorum », attesté seulement dans trois abbayes bénédictines dont Saint-Fuscien. Un bréviaire sur parchemin de 352 feuillets, daté des XIIIe–XIVe siècles et à l'usage de l'église d'Amiens, est également attribué possiblemnt à cette abbaye en raison des offices et des fêtes qu'il comporte. Les vestiges restants — le logis abbatial, le petit pavillon, le mur de clôture et les sols compris dans l'enceinte — sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 27 mai 1988, qui porte sur les façades et toitures du logis et du pavillon ainsi que sur la clôture. Le maître-autel de l'ancienne église abbatiale, placé sur le lieu du martyre des saints Victoric et Fuscien, est conservé dans l'église paroissiale de Saint-Fuscien ; son tabernacle, œuvre de Jean Veyren à la fin du XVIIIe siècle, est réalisé en tôle martelée, coiffé d'un dôme surmonté d'une sphère et d'une croix, avec une porte ornée d'un ciboire ciselé et doré et des côtés décorés de volutes chantournées.

Liens externes