Période
XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Parties subsistantes : façades et toitures du bâtiment d'entrée avec son passage voûté et de la porterie, de l'ancien grenier de l'abbé (actuellement mairie) , du logis abbatial, des parties subsistantes des bâtiments conventuels (infirmerie et dortoir) , de la tour dite tour guerrière et de deux autres tours de l'enceinte, du colombier ; parties du mur d'enceinte subsistantes ; vestiges du cloître et de la salle capitulaire ; escalier et cheminée avec son trumeau du bâtiment de l'infirmerie ; boiseries provenant du logis abbatial et remontées dans les grand et petit salons et la salle à manger du bâtiment du XIXe siècle dit le Château ; sol des anciens bâtiments conventuels et du cloître, y compris son aire, avec les vestiges qu'il peut renfermer ; sol des anciennes cours, de l'ancien jardin de l'abbé et de l'ancien jardin des moines ; étang des moines ; façades et toitures des bâtiments de la ferme actuelle remontant au XIXe siècle, ainsi que l'escalier également du XIXe siècle du bâtiment dit le Château et l'allée de tilleuls (cad. B 296, 297, 301, 302, 306, 414) : inscription par arrêté du 27 juin 1983
Origine et histoire de l'Abbaye
L'ancienne abbaye Saint‑Germer‑de‑Fly se situe en Hauts‑de‑France, dans le département de l'Oise, sur la commune de Saint‑Germer‑de‑Fly, en pays de Bray près de la limite avec la Seine‑Maritime et au nord du Vexin français. Fondée au VIIe siècle par saint Germer, elle connut plusieurs destructions et reconstructions : ravagée par les Vikings, relevée au début du IXe siècle par Anségise de Fontenelle, de nouveau ruinée en 851 et abandonnée pendant près de deux siècles, puis réédifiée en 1036 par Drogon, évêque de Beauvais. L'abbaye prospéra grâce aux donations et au retour d'une partie des reliques du fondateur en 1132, qui permit d'engager la construction d'une vaste abbatiale entre environ 1135 et 1206. Cette abbatiale, aujourd'hui devenue église paroissiale, et la chapelle de la Vierge, édifiée vers 1260 dans le style gothique rayonnant, restent les principaux témoignages de la puissance de la communauté médiévale dont la vie monastique s'éteint à la Révolution. Sur le plan architectural, l'abbatiale mêle éléments romans et premières expressions gothiques ; elle est considérée comme une réalisation caractéristique de la première génération gothique et comme l'un des plus anciens témoignages de l'art gothique en France. La chapelle de la Vierge, si elle n'apporte pas d'innovations formelles, constitue par la finesse de son exécution et la qualité de son décor un chef‑d'œuvre du style rayonnant et l'un des rares témoins des saintes‑chapelles et chapelles abbatiales du milieu du XIIIe siècle. Après la suppression des ordres religieux à la Révolution, les bâtiments conventuels furent largement démolis, mais l'abbatiale et la chapelle furent rendues au culte et conservées ; plusieurs dépendances subsistent et abritent aujourd'hui notamment la mairie et le musée des arts et traditions populaires. L'ensemble abbatial, et en particulier l'abbatiale et la chapelle, fut classé parmi les premiers monuments historiques dès la liste de 1840 ; d'autres vestiges ont été inscrits par arrêté en 1930 puis actualisés en 1983. L'église se trouve au nord de la place de l'Abbaye, face à une vaste pelouse bordée par la rue Michel‑Greuet, et la porterie ainsi que des bâtiments du XIXe siècle donnent sur la place de Verdun ; la cour intérieure dite place Niedenstein ouvre sur la façade occidentale, tandis que le parc de l'ancien domaine est aujourd'hui privé et non accessible au public. L'accès à l'abbatiale et à la chapelle se fait généralement par le vestibule qui relie les deux édifices ; un accès de plain‑pied pour les personnes à mobilité réduite existe via un portail au niveau du croisillon sud, utilisé lors de cérémonies. Les édifices ont fait l'objet de campagnes de restauration depuis le XIXe siècle et de travaux de consolidation au XXe et au XXIe siècle pour remédier à des désordres structurels et préserver vitraux et maçonneries. L'abbatiale conserve un important mobilier et plusieurs éléments protégés : stalles, dalles funéraires, clôture de chœur en fer forgé, autels, verrières, carreaux de sol médiévaux et statues, certains éléments ayant par ailleurs été déposés ou transférés en musée. Aujourd'hui l'église abbatiale est rattachée à la paroisse de La Trinité en Bray et demeure à la fois lieu de culte et objet de la conservation patrimoniale.