Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-Hippolyte
L'abbaye de Saint-Hippolyte est implantée à Combertault, en Côte-d'Or ; seul subsiste aujourd'hui le chœur qui forme l'église communale. Selon certaines sources, l'évêque Geoffroy de Chalon, qui possédait des terres à Combertault, aurait fondé et doté une communauté de chanoines réguliers sous le vocable de saint Hippolyte. La charte de fondation proprement dite est introuvable, mais un acte daté du 23 septembre 1030, rédigé au château d'Argilly, confirme la fondation et la dotation ; ce document, écrit en latin, est signé par le roi Robert dit le Pieux avec l'accord de la reine Constance et de leur fils Henri. L'abbaye fut donnée à l'Abbaye de Saint-Étienne de Caen par Roclène, évêque de Chalon, puis en 1096 l'abbé de Saint-Étienne remit l'abbaye de Combertault à l'Abbaye Saint-Bénigne de Dijon en échange de deux églises normandes, échange confirmé par le pape Pascal II en 1102. Après un siècle d'existence, l'établissement ne connut pas l'essor attendu : les maisons des chanoines et des clercs furent démolies après 1120 et l'abbaye fut réduite en prieuré. Une bulle du pape Calixte II en 1124 attribue à Saint-Bénigne plusieurs églises de la région, dont la "celle de Cobertat", donation confirmée en 1177 par le pape Alexandre III ; en 1188, la seigneurie et les biens du prieuré furent donnés au prieuré de Saint-Étienne de Beaune avec l'approbation du duc Hugues III de Bourgogne. Des vestiges dans le mur sud et des sondages archéologiques attestent l'existence d'un premier édifice roman du XIe siècle dont subsiste principalement le chœur. La nef originelle était beaucoup plus longue et haute que l'ouvrage actuel. À la fin du XVe siècle, des travaux reprirent certaines voûtes ainsi que l'autel et sa contretable. En 1687 la petite nef actuelle fut achevée pour remplacer la vaste nef romane ruinée. La communauté paroissiale s'opposa à la vente de l'église et du prieuré lors de la Révolution. Une sacristie fut ajoutée en 1850 et des fonts baptismaux installés en 1860. Une importante restauration à partir de 1990 remit l'édifice en valeur et permit la redécouverte, dans l'abside, de peintures murales à l'ocre datées autour de 1100. L'église et les restes subsistants de l'abbatiale, y compris les sols, sont classés au titre des monuments historiques depuis le 14 septembre 1967.