Abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois

  • D55
  • 02410 Saint-Nicolas-aux-Bois
Crédit photo : Michel Germain (1645–1694) Autres noms Dom Germain - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Parties du XVe siècle comprenant la grande tour carrée avec ses deux tourelles et le pignon restant d'un corps de logis démoli avec deux cheminées et deux tourelles à poivrières : inscription par arrêté du 24 octobre 1927

Origine et histoire de l'Abbaye

L'ancienne abbaye bénédictine de Saint-Nicolas-aux-Bois, située sur la commune du même nom dans l'Aisne, n'offre aujourd'hui que des vestiges. Fondée vers 1086 par deux ermites sous le règne de Philippe Ier, elle devint un monastère double accueillant frères et moniales. De 1120 à 1134, l'abbé Simon, venu de Saint-Nicaise de Reims, entreprit une réforme de la communauté. Au XIIIe siècle, le sire de Coucy, Enguerrand IV, fit exécuter trois écoliers ; le roi Saint-Louis le condamna à faire amende honorable pendant treize jours sur les lieux du crime. La guerre de Cent Ans porta de lourds coups à l'abbaye : en 1403 un abbé fut tué par une flèche anglaise et en 1418 l'établissement fut pillé et ruiné par les Anglais. L'abbaye fut relevée, mais détruite de nouveau par les protestants en 1567. Elle fut restaurée de 1614 à 1645 par l'abbé commendataire Henri Listolfi. L'introduction des mauristes eut lieu en 1670, après l'opposition de César d'Estrées, évêque de Laon et abbé commendataire, qui voulait la séculariser et y installer son séminaire. L'abbaye fut presque entièrement reconstruite entre 1722 et 1738, puis de nouveau en 1764. La Révolution porta un coup décisif : le 13 février 1790 l'Assemblée constituante abolit les vœux, supprima les congrégations, les religieux furent expulsés, et l'abbaye, déclarée bien national, fut vendue. Il ne subsiste que des vestiges datant du XVe siècle. L'abbaye possédait une maison de ville à Laon, le Petit-Saint-Nicolas. Des représentations de l'abbaye sont conservées, notamment une aquarelle de Tavernier de Jonquières et une gravure du Monasticon Gallicanum. Les vestiges du monastère sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1927.

Aujourd'hui, il reste principalement des éléments du logis abbatial, parmi lesquels une tour carrée de la fin du Moyen Âge comportant plusieurs salles superposées. Ces vestiges présentent des dégradations dues à des incendies et à des infiltrations d'eau pluviale.

Parmi les abbés réguliers connus figurent Simon (1120-1134) et Pierre d'Athies, cité en 1405. La série des abbés commendataires, entamée après le concordat de 1516, comprend notamment Tristan de Bizet, évêque de Saintes et abbé de Signy, Henri Listolfi (1614-1645), César d'Estrées (présent en 1670) et Louis Hector Honoré Maxime de Sabran (1788-1789). L'influence de l'abbaye s'exerçait sur des prieurés comme Le Tortoir et le chapitre percevait les dîmes dans une douzaine de paroisses, dont Faucoucourt. En 1761, la mense conventuelle comprenait six fermes à Auguilcourt, Bray et Jussy, Beauvoir et Renansart, Fay-le-Noyer, Saint-Guislain et Wary-les-Grespy, trois maisons à Drancourt et Saint-Nicolas et un moulin à Saint-Nicolas ; la mense abbatiale comprenait six fermes à But-lès-Crépy, Choigny, Eth et Brie, Gerlaux, Macquigny et Saucet, deux maisons à Laniscourt et Molinchart et un moulin à Molinchart.

Liens externes