Origine et histoire de l'Abbaye de Saint-Pierrenont
L'ancienne abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin, dite abbaye de Saint‑Pierremont, se trouve au lieu‑dit Saint‑Pierremont sur la commune d'Avril, en Meurthe‑et‑Moselle. Elle a été fondée en 1090 par Lubricus, chanoine de Metz ; son nom primitif était Standalmont, en référence à la montagne sur laquelle elle est établie. Le territoire fut confirmé par la comtesse Mathilde dans son comté de Briey par une charte datée du 21 mai 1096, et le pape Pascal II, par une bulle de 1103, a modifié l'appellation en Saint‑Pierre‑Mont, l'église et l'abbaye étant dédiées à saint Pierre. En 1438 Yolande de Morey fit don de la moitié de la grange du Sart de Trieux à l'abbaye, qui reçut l'autre moitié en 1449. L'église fut détruite par un incendie en 1574. Réformée au début du XVIIe siècle par saint Pierre Fourier et incorporée aux chanoines réguliers de Notre‑Sauveur, l'abbaye fut pillée et dévastée en 1636 puis restaurée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le titre abbatial fut abandonné en 1733 au profit du collège de Metz, mais la communauté monastique subsista jusqu'à la Révolution. Il subsiste une partie des bâtiments abbatiaux datés du XVIIIe siècle ; parmi eux, le colombier, construit vers 1747 et restauré en 1774, est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1979. On conserve également les armes de l'abbé Jean Marius (1575, 1597) et les armoiries du duché de Bar. La gouvernance de l'abbaye s’est succédé du XIe au XVIIIe siècle : on compte notamment Guacelin (jusqu'en 1112), Nicolas‑François de Trieux (vers 1560‑1574), qui fit établir un hôpital contigu à l'enclos, puis Jean Marius (1575‑1597), qui fit réparer l'église et creuser trois étangs près du Sart de Trieux, ainsi que d'autres abbés jusqu'à Étienne‑Joseph de Rosières.